Le journalisme est de nos jours une profession sinistrée, nous le savons. En effet, pour pouvoir exercer il faut le plus souvent avoir été diligemment formaté par le politiquement correct et donc, en conséquence, être tout simplement décervelé et inculte. En témoigne l’émission consacrée par le Rts( Radio télévision suisse) sur « l’initiative des paroisses » en Suisse. Mais tout d’abord quelques mots sur ce mouvement des paroisses en Suisse. Avec celui-ci, nous sommes naturellement le plus souvent en présence d’abjectes manipulations. L’opération consiste à revendiquer des situations de fait pour prétendre ensuite à leur légitimité. Nous sommes donc dans la mise en œuvre programmatique, reconnue comme telle d’ailleurs (*), d’une stratégie : contourner le droit canon et la discipline ecclésiastique ( homélie des laïcs), transgresser la doctrine elle-même( intercommunion, communion des divorcés adultères), partout laisser prospérer le pourrissement pour ensuite prétendre qu’il est devenu la norme.
Il y a un peu moins de trois ans j’avais écrit au Nonce apostolique. Notre délégué épiscopale, l’abbé Theurillat, fervent partisan des homélies prêchées par des laïcs, me soutenant mordicus que cette pratique avait l’agrément des évêques suisses et que ceux-ci cherchaient à obtenir de Rome qu’elle reconnaisse cette pratique comme légitime. Le nonce m’avait répondu par écrit : « En Suisse, suite au Concile Vatican II, des théologiens laïcs ont commencé, dans certains diocèses, à faire l’homélie lors de la Messe. Cependant, avec la publication du Droit canonique et des autres affirmations de la loi universelle de l’Eglise, il s’est avéré que cette façon de faire n’est pas légitime. Les évêques suisses, dont la tâche est pastoralement délicate, en sont bien conscients et travaillent en vue d’une harmonisation de la pratique de l’homélie dans les paroisses selon les normes liturgiques universelles. Cependant, tout changement nécessite du temps et de la patience. » J’avais fait connaître à l’abbé Theurillat cette réponse qu’il avait écartée d’un revers de la main, persistant à dire que les évêques suisses étaient favorables à cette pratique et qu’en conséquence des laïcs dans le Jura pourraient continuer à faire l’homélie tant que Rome ne se serait pas prononcé définitivement. Il en est de l’homélie comme des autres sujets : les modernistes destructeurs de la foi catholique qui occupent tant d’églises diocésaines en Suisse ont agi partout avec la même détermination scandaleuse et sacrilège, laissant ici les laïcs faire l’homélie, donnant là la communion aux divorcés adultères ou aux protestants. Mais de plus en plus, sentant qu’ils règnent sur des ruines, sentant que la jeunesse est totalement indifférente à leurs manipulations des évangiles, à leur pastorale falote, neuneu et informe, sentant qu’au contraire ce sont les mouvements traditionalistes qui partout attirent la jeunesse, ils cherchent à passer en force, à institutionnaliser leurs pratiques. Le temps presse pour eux, ils doivent impérativement pouvoir continuer à se faire passer aux yeux du monde pour des authentiques catholiques. Si les évêques leur font quelques concessions ils pourront se blottir derrière elles. Dans leurs églises presque vides ils pourront continuer entre eux à s’adonner à toutes les pitreries qu’ils imagineront, l’âme apaisée par la certitude d’un confortable salaire tombant à la fin de chaque mois. Et ils pourront tenir en respect la jeunesse éprise de vérité, se tournant vers la tradition en brandissant les concessions obtenues des évêques. De la sorte ils contribueront, malgré leur insignifiance numérique, à empêcher la redressement de l’Eglise mise à mal par 40 ans d’application du Concile. Raison pour laquelle ils peuvent compter sur le soutien des cymbales du monde, ces caisses de résonance du mensonge que sont les médias. Tant il est vrai, également, que le modernisme n’est qu’une sorte de verni catholique plaqué sur les mensonges que le monde colporte contre le Christ et son Eglise et la haine qu’il leur voue.
Ce petit reportage sur le mouvement des paroisses passé à l’heure de grande écoute du téléjournal est ainsi très instructif. Il montre que les médias cherchent à peser de tout leur poids pour présenter favorablement les revendications des modernistes. Le crétinisme journalistique n’hésitant pas à dire qu’un laïc célèbre des messes ( absurdité sans nom) sur fond d’affirmation : c’est la nécessité qui l’exige. Dans l’émission Haute fréquence de la radio romande, hier soir, une journaliste a également martelé que le mouvement des paroisses menait un combat contre l’hypocrisie, laissant donc entendre que la légitimité était, là aussi, de son côté.
(*) Madame Soupa lors de sa conférence à Delémont a notamment expliqué qu’il fallait multiplié les situations de fait sur lesquels s’appuyer pour progressivement rendre impossible tout retour en arrière
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