Retour, leçons et réflexions sur deux belles manifestations
Pour préparer d’ores et déjà la grande manifestation du 13 janvier contre l’ignominie politique et la régression juridique que représenterait la légalisation du « mariage homosexuel », il faut savoir tirer au plus vite les leçons des deux grandes et belles manifestations qui se sont déroulées le week-end dernier à Paris et dans un certain nombre de grandes villes de province pour défendre la famille. Sur la forme comme sur le fond. Tant il est vrai que les deux comptent pour que les Français prennent conscience au plus tôt que François Hollande – en voulant nous imposer cette ignoble réforme – s’attaque en réalité aux fondements mêmes de la famille. Et que doit naître contre ce projet un véritable mouvement de résistance et de rébellion. Un mouvement qui doit rapidement monter en puissance.
Participer à toutes les manifestations. – Comme le soulignait si bien Jeanne Smits au lendemain de ces manifestations qui ont surpris tout le monde par leur ampleur, une évidence s’impose : la manifestation du 17 – qui a rassemblé près de 200 000 personnes – n’aurait jamais connu un tel succès populaire si nos amis les plus lucides n’avaient pas décidé – à l’initiative de l’Institut Civitas – de faire descendre des milliers de Français dans la rue et de convoquer une première manifestation de protestation le dimanche 18 novembre à Paris pour faire reculer le gouvernement.
D’où la nécessité impérieuse de participer à toutes les manifestations pour la défense de la famille, quels que soient les anathèmes des uns et des autres. Ce doit être désormais notre règle d’or. La cause est trop grave pour que nous ne réussissions pas à surmonter les réticences et différences. En toute chose, il faut considérer la fin et c’est cet objectif final – la défense de la famille et le retrait de ce projet de loi honteux – qui seul doit guider notre action. C’est la première leçon.
Marcher « pour » plutôt que « contre ». – Après avoir personnellement défilé – pour défendre la famille – aussi bien le samedi que le dimanche, une nécessité m’est apparue à la vue des banderoles et bannières croisées comme à l’écoute des slogans entendus lors de ma traversée de Paris. De la place Denfert-Rochereau aux Invalides le samedi et des Invalides à l’Assemblée nationale le lendemain : savoir toujours positiver. Il vaut mieux ainsi manifester « pour » la défense de la famille que « contre » le mariage gay. Et cela doit se comprendre et s’appliquer dans chaque slogan lancé et repris par la foule. Les gros bras de la CGT savent bien que manifester, c’est un métier. Et que, sur la voie publique et sous le regard des caméras de la télévision, tout compte. C’est pourquoi nous manifestons non pas contre les homos, mais pour le vrai mariage HF, c’est-à-dire le « mariage haute fidélité » unissant un homme et une femme, selon l’ordre naturel et chrétien. La formule est magnifiquement bien trouvée.
« La famille, c’est sacré.
Il faut la respecter ! »
Ne surtout pas se tromper de cible. – C’est pourquoi il ne doit y avoir dans toute cette démarche politique qu’une seule cible : François Hollande. Ce serait en effet une erreur de vouloir s’en prendre aux seconds couteaux. Que ce soit Christiane Taubira, ministre de la Justice et, à ce titre, auteur de ce projet de loi scélérat, Marisol Touraine, ministre de la Santé, et même Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre qui n’est que « la voix de son maître » et que pas un Français sur deux ne connaît.
« Ayrault, si tu savais ? Ta réforme, ta réforme… Ayrault, si tu savais, ta réforme où on se la met ». Si j’ai bien aimé reprendre sur un air connu de manif ce slogan festif, je reconnais cependant qu’il eut été plus habile de zapper tout simplement le chef du gouvernement pour s’en prendre directement au président.
Le responsable, c’est en effet Hollande, coupable de vouloir tenir une de ses promesses électorales qui ne coûte rien. C’est donc lui qu’il faut viser en l’interpellant ouvertement, poliment mais directement : « Hollande entends-tu ? Le peuple est dans la rue ».
Exalter les vertus du mariage et de la famille. – Prendre pour cible le nouveau locataire de l’Elysée pour la défense du mariage et de la famille est d’autant plus facile et portera d’autant mieux que l’actuel président de la République n’a lui-même jamais été marié – comme s’il était rétif à l’institution, je ne parle même pas du sacrement – ni avec Ségolène, avec laquelle il a pourtant quatre enfants, ni même avec Valérie, sa concubine actuelle de l’Elysée. D’où le très bon slogan lancé et entendu : « Le mariage, François, nous on y croit ! », alternant souvent avec un autre qui doit impérativement rester dans toutes les têtes tant il résume parfaitement l’objet même de toute cette mobilisation qui va monter puissance : « La famille, c’est sacré. Il faut la respecter ! »
Donner la priorité à la défense des enfants. – Pour que ce puissant mouvement populaire naissant trouve un écho encore plus grand la prochaine fois, il convient bien évidemment de donner la priorité à la défense des enfants en rappelant à chacun qu’il a eu un père et une mère. Et qu’il doit logiquement continuer d’en être ainsi, comme le souligne « Un Papa, une Maman, pour tous les enfants ! ». Simple et de bon goût.
Et en mettant Hollande lui-même devant ses responsabilités, clairement rappelées dans le slogan suivant : « On veut un président qui protège les enfants ».
La force de ces slogans, c’est qu’ils sont parlants au plus grand nombre.
Un dernier slogan m’a bien plu qui rappelle une évidence de bon sens, c’est celui-ci scandé par des gens de tout âge : « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’hétéros ». Chasser l’ordre naturel, il revient au galop.
Savoir qu’il n’y aura jamais de retour en arrière. – Si la loi passe, il faut bien être conscient qu’aucun gouvernement – fût-il dit de droite – ne reviendra dessus, même si certains dirigeants de l’UMP de seconde zone en font aujourd’hui la promesse. François Hollande – qui pour une fois avait parfaitement raison sur ce point-là – ne rappelait-il pas lors de sa conférence de presse du 13 novembre qu’en Espagne le nouveau gouvernement de droite de Mariano Rajoy n’avait pas remis en cause le « mariage gay » légalisé sous le gouvernement socialiste de Jose Luis Zapatero ? C’est la triste réalité, même si de l’autre côté des Pyrénées le mariage homosexuel a été instauré pour quelque 1 400 mariages par an !
Aucun ténor de l’UMP ou de la droite dite de « gouvernement » n’aura en effet le courage demain d’apparaître ringard et « homophobe » pour revenir sur cette loi. Cette évidence doit renforcer notre détermination et notre engagement à en venir à bout. D’autant plus que la France est aujourd’hui confrontée à une grave crise économique et que le « mariage gay » n’est vraiment pas la priorité comme le rappelaient habilement deux slogans bien trouvés et qui riment : « La France veut du boulot, pas de mariages homo ! » ou sa variante « La France veut des emplois, pas cette mauvaise loi ».
Que, d’ici le 13 janvier, chacun mobilise deux ou trois amis qui ne sont pas venus cette fois-ci et imagine de nouveaux slogans qui riment et mobilisent le plus grand nombre. Comme : « Touche pas à mon Papa ! ».YVES BRUNAUD
Article extrait du n° 7735 de Présent du Vendredi 23 novembre 2012
http://www.present.fr
LIEN