Jean Paul II a plusieurs fois soutenu que l’ancienne alliance n’était pas abolie. Cette affirmation, en totale rupture avec la foi catholique, s’inscrit dans le projet de refonte du christianisme à l’avantage du talmudisme. Le cardinal Danielou ,dans un article du Figaro le 29 avril 1973, sentait venir cette déformation de la foi catholique et la contestait fort justement:

« c’est(…) tout confondre que d’écrire que la « première alliance n’a pas été rendue caduque par la nouvelle » que signifient alors les termes d’anciennes et de nouvelles alliance, d’ancien et de nouveau testament ? les juifs sont plus logiques quand ils refusent d’employer ces termes, parce que, pour eux, il n’y a qu’une alliance. Mais parler de nouvelle alliance c’est dire que l’ancienne est dépassée. Dire que l’ancienne alliance n’est pas caduque, parce qu’elle est « la racine, la source, le fondement, la promesse » c’est jouer sur les mots. Car c’est précisément parce qu’elle est la promesse qu’elle implique l’accomplissement. »

Denise Judant dans Jalons pour une théologie chrétienne est donc parfaitement en droit d’écrire « les juifs incrédules sont donc déchus de leurs prérogatives passées.(…) les juifs incrédules ( qui avaient été appelés à bâtir le royaume de Dieu) en ont été rejetés ; les juifs croyants(chrétiens), avec les païens devenus chrétiens forment maintenant « un peuple de Dieu ». Aussi ont-ils droit aux expressions mêmes qui caractérisent le peuple élu de l’ancien testament.( EX 19.5) »

De fait, la synagogue s’étant refusée à entrer dans l’alliance devint l’ennemie résolue de l’Eglise. Elle le restera jusqu’à la fin des temps comme l’atteste le jugement de Salomon :

« L’une des deux femmes qui en appelle à sa justice, ayant étouffé son enfant en dormant, jalouse sa rivale dont le fils est vivant. Elle figure la synagogue qui a étouffé la foi en Jésus dans le peuple d’Israël et qui voudrait empêcher l’Eglise de faire participer les âmes à la résurrection du christ par le baptême et la pénitence »( commentaire du Missel de Dom Gaspar Lefebvre, 1940)

Mais dès la fin du XIXe les milieux talmudistes envisagèrent de subvertir la foi catholique pour lui substituer l’idéal noachique. Celui-ci est la réponse à la question que se posait le rabbin Livourne(1823-1900) « quand nous aurons retrouvé notre rôle de peuple qui apporte le salut aux nations, quelle sera la religion des chrétiens qui se sont prétendus le nouvel israël ? »( cité par Michel Laurigan, l’Eglise et la Synagogue depuis Vatican II)

En quoi consiste dès lors l’idéal noachique ? Michel Laurigan en fait une remarquable synthèse :

« l’église catholique doit réformer son enseignement sur trois points

- changer son regard sur le peuple juif qu’elle doit réhabiliter comme étant le peuple aîné, peuple sacerdotal « qui a su conserver dans sa pureté originelle la religion primitive ». Ce peuple n’est ni déicide, ni rejeté de Dieu. Aucune malédiction ne pèse sur lui. Il est amené au contraire à proposer le bonheur et l’unité à l’humanité(…)

- renoncer à la divinité de Jésus, ce fils de l’homme comme lui-même se désignait. Simple rabbi, Jésus est juif et l’est resté. Prêcher Jésus Christ mais un Jésus Christ humain, venu apporter une morale pour le bonheur des hommes

- accepter une réinterprétation – et non une suppression – du mystère de la trinité

A ces 3 conditions, l’Eglise catholique est l’église du vrai catholicisme, vrai catholicisme que Benamozegh nomme le noachsime, religion pour tous les peuples qui appartiennent « à l’espace chrétien ». Ce noachisme possède une morale que l’Eglise a mission de faire connaître aux peuples de la terre. » ce qui faisait dire à Elie Benamozegh « Si le christianisme consent à se réformer sur l’idéal hébraïque, il sera toujours la vraie religion des peuples gentils ». Merci pour la concession !
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