La boutique de l’Espérance, partenaire historique du Forum catholique !
Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Hildegarde de Bingen, Sainte et Docteur de l’Église
par Diafoirus 2012-10-12 10:37:34
Imprimer Imprimer

Hildegarde de Bingen, Sainte et Docteur de l’Église



Le 7 octobre 2012, Benoît XVI proclamera Hildegarde de Bingen Docteur de l’Eglise. Née en 1098 à Bemersheim, en Rhénanie ; elle n’a que huit ans lorsqu’elle est confiée comme oblate à une recluse, Jutta de Spanheim, au monastère sainte Disibode. Celle-ci lui donnera une formation intellectuelle et spirituelle solide et vaste. Hildegarde fera sa profession religieuse vers l’âge de quinze ou de dix-sept ans, sera élue abbesse à trente-huit ans et fondera deux monastères avant de mourir à l’âge de quatre-vingt-un ans.

Dès son plus jeune âge (« depuis l’âge de cinq ans » écrira-t-elle), elle a bénéficié de visions surnaturelles. Elle les a rapportées dans trois ouvrages : Scivias, Le Livre des mérites de la vie et Le Livre des œuvres divines. Elle les a décrites ainsi : « Les visions que j’ai vues, ce n’est ni en songe, ni dans le sommeil, ni en extase, ni par les yeux du corps ni par les oreilles de l’homme extérieur, ni en des lieux cachés ; mais je les ai perçues, étant éveillée, des yeux et des oreilles de l’homme intérieur, en des endroits découverts, selon la volonté de Dieu. »

Marie-Anne Vannier, spécialiste de la mystique rhénane, consacre dans la collection « Prier 15 jours avec… », un volume à Hildegarde. Se référant à la typologie augustinienne des visions, elle estime que chez la moniale bénédictine « il ne s’agit ni de visions corporelles ni de visions spirituelles, mais de la forme la plus haute de vision : des visions intellectuelles, qui saisissent la nature des choses, qui ont une dimension prophétique et qui rapprochent Hildegarde des prophètes de l’Ancien Testament ».

Ses visions s’accompagnent de souffrances physiques (« je suis continuellement frappée de maladie et de grandes douleurs » écrit-elle). Elles ont « fondamentalement une dimension pascale », estime Marie-Anne Vannier, qui explique aussi : « C’est une expérience kérygmatique, une expérience de mort et de résurrection dans le Christ qu’Hildegarde vit de manière continue. »

L’intelligence des Écritures

Il faut aussi considérer que ses visions sont en lien direct avec sa vie de prière. Les heures monastiques scandent toute la journée d’Hildegarde, à quoi s’ajoutent ses nombreuses lectures d’auteurs spirituels. Ses visions sont aussi ancrées dans les Saintes Ecritures. Elle en a reçu une claire compréhension à partir de 1141. Elle l’a raconté au début du Scivias : « alors que j’étais âgée de quarante-deux ans et sept mois, une lumière de feu d’un éclat extraordinaire, venant du ciel ouvert, traversa tout mon cerveau et enflamma mon cœur et toute ma poitrine, comme le fait la flamme, non pas celle qui brûle, mais celle qui réchauffe, tout comme le soleil réchauffe un objet sur lequel il pose ses rayons. Et voici que, tout à coup, je pouvais savourer la connaissance du contenu des Livres, c’est-à-dire du Psautier, de l’Evangile et de tous les autres livres catholiques, aussi bien de l’Ancien Testament que du Nouveau, et cela sans connaître la traduction des mots de leur texte, sans avoir non plus connaissance des cas et des temps ».

Le texte de ses visions n’est pas facilement accessible au lecteur d’aujourd’hui (pas plus qu’il ne l’était, sans doute, aux lecteurs d’hier). Il porte sur Dieu, la Trinité, la création, l’Eglise, les sacrements, les fins dernières. Le langage d’Hildegarde est souvent imagé et symbolique, mais elle se veut aussi didactique. Après une vision du Christ en gloire, une « voix » lui explique le motif de l’Incarnation qui est « la rédemption du genre humain » et la divinisation de l’homme en Dieu : « Je veux que tu parles, bien que tu ne sois que cendre. Dis que la révélation du Fils de Dieu, qui est vie dans un amour de feu, ressuscite, dans son âme et dans son corps, tout homme qui est mort, et qu’il libère des péchés après les avoir détruits, lui qui est le commencement et la naissance de la sainteté dans l’homme avant même de se dresser en lui. »

• Marie-Anne Vannier, Hildegarde de Bingen, Sainte et Docteur de l’Eglise, Nouvelle Cité, 120 pages.

YVES CHIRON


Article extrait du n° 7697 de Présent du Samedi 29 septembre 2012

*

Lire aussi :

Hildegarde de Bingen: Conscience inspirée du XIIe siècle [Poche] par Régine Pernoud.

Homme Nouveau : numéro 1526 daté du 29 septembre 2012 http://www.hommenouveau.fr/index.php?id_billet=490ICI

Hildegarde de Bingen
Prophète et Docteur pour le troisième millénaire de Pierre Dumoulin
Edition des Béatitudes.
"Proclamée « Docteur de l’Église » le 7 octobre 2012, Hildegarde de Bingen (1098-1179) est la quatrième femme gratifiée de ce titre depuis l’origine du Christianisme. Mondialement connue pour ses œuvres musicales, ses enluminures, sa connaissance des plantes médicinales et parfois pour ses recettes de cuisine, cette abbesse bénédictine est avant tout une maîtresse spirituelle divinement inspirée. Ce livre aborde le thème peu étudié en France de son apport théologique et éclaire ainsi la raison de cette proclamation papale.
Hildegarde élabore une anthropologie novatrice, veut guider les âmes et régénérer l’esprit. Son génie est de proposer une conception intégrale de la personne : « Le corps est l’atelier de l’âme où l’esprit vient faire ses gammes »....



Hildegarde, portrait d'une femme moderne
Entretien avec le P. Dumoulin
ZF12101002 - 10-10-2012
Permalink: http://www.zenit.org/article-32113?l=french

http://www.zenit.org/article-32113?l=french
SOURCE

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Hildegarde de Bingen, Sainte et Docteur de l’Église par Diafoirus  (2012-10-12 10:37:34)


221 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]