Moi-même ai été subjugué, la première fois que j'ai vu des iconostases orientales dans leurs pays traditionnels, orthodoxes majoritairement, où donc le culte a pu se faire avec toute la splendeur que le peuple chrétien estimait devoir rendre à Dieu.
Cela n'évoque-t-il pas le mystère du tombeau, au moment de la résurrection, celui des ténèbres s'abattant, au moment de la mort de Notre-Seigneur sur sa Croix, de l'incarnation, dans la discrétion de Nazareth ?
Le jubé semble donc être l'évolution plus sage en Occident de cette séparation physique du christianisme des origines entre choeur, espace plus sacré, et nef, espace plus profane.
Dans les régions où on en trouve, surtout dans les terres anglicanes, qui n'ont pas connu le concile de Trente, ils sont vraiment très beaux, même quand ils sont simples, et symboliquement exprime quelque chose de très fort.
Comme vous l'avez vous-même dit, l'évolution semble logique entre désir de voir ce que fait le prêtre, et disparition des jubés, puis retournement du prêtre vers l'assemblée. Mais dans ce cas-là, les racines sont encore plus profondes, avec l'élévation de l'hostie et du calice consacrés, pour que les fidèles les voient, apparue vers 1200 en France si je me souviens bien, et étendue ensuite à tout l'Occident.
Le jubé me semble en tout cas être le juste milieu entre l'iconostase orientale, souvent surchargée, et le côté "gender" de l'architecture moderne occidentale, où tout est brouillé, aucune limite n'existant plus entre choeur et nef, l'expulsion des jubés étant l'étape préparatoire à cela.
Mais en même temps, si l'Eglise les a enlevés, c'est qu'elle avait ses raisons...
Et déjà que cela fait tout un tollé, quand un prêtre veut revenir de temps à autre à la liturgie traditionnelle, alors de là à remettre les jubés...
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