Vous noterez qu’au rebours de ces deux tristes personnages, je ne lance aucune imprécation qui aurait pour visée une réforme quelconque, par exemple une réforme de la réforme liturgique que le Pape a eu la sagesse de laisser au placard, ou de fonder quelque nouveau « isme » venant se greffer sur les « ismes » antérieurs. Je ne revendique rien, sauf le droit de ne pas être considéré comme un Catholique Humaniste, féru de Dialogue et ouvert à la Modernité. Je ne me réclame même pas de l’Anti-Modernité. Je demande le droit de ne pas me sentir concerné par la Prière universelle de la messe nouvelle version, ou même par la prière pour la France du Cardinal XXIII, de ne pas devoir me positionner lorsqu’un de ces débats sociétaux foireux viennent secouer la léthargie de notre pays. De toute façon, le catholicisme est responsable de tous les maux de la terre, c’est un fait reconnu par toutes les sommités, par toute l’élite intellectuelle et morale de notre pays. Même de notre endettement abyssal, de l’impôt sur la fortune, comme le suggère Luc Ferry. Libre alors à l’abbé Grosjean d’aller dialoguer avec ces énergumènes. Le Catholicisme ne s’adresse pas à des esprits pervertis… Qu’il se préoccupe d’abord de ses plus proches, c’est-à-dire les croyants pour qui la question du salut n’est pas une donnée secondaire, voire inexistante, de la vie chrétienne.

Si j’aspire à quelque chose, qui paraît inaccessible aujourd’hui dans notre société de la «communication» et exigeant une manière d’héroïsme chrétien dont je ne me crois même pas digne, c’est simplement de vivre caché, « avec le Christ en Dieu » dirait saint Paul. Je préconise donc en effet une manière d’effacement et j’adhère totalement au discours du pape qui affirmait récemment qu’il faut «dé-mondaniser» l’Eglise, que c’est là une de ses tâches les plus urgentes.

Vous me reprochez un procès d’intention. Qu’eussiez-vous dit de Dante dont l’enfer est peuplé de clercs et même de papes ? Ce passage par exemple pris au hasard. Dante, dans le 18e chant, découvre des réprouvés, dont certains peuvent être clercs, «plongés dans un fleuve de merde». Attention, lecture à réserver à un public averti et non pas aux amateurs de certitudes douillettes : «Je vis, dit-il, des gens plongés dans une fiente qui semblait tirée des latrines humaines. Et comme des yeux je scrutais le fond, j’en vis un à la tête si souillée de merde qu’on ne comprenait pas s’il était laïc ou bien clerc».
Et cette merde justement, ne pourrait-elle pas figurer celle du paternel de Castelluci, auteur de la fameuse pièce dont l’abbé Grosjean nous a vanté la grandeur pathétique ? La merde qui est un des éléments constitutifs de l’enfer de Dante. Une merde que des clercs et des journalistes hyper-actifs aujourd’hui nous invitent à humer à pleins poumons, pour mieux saisir sans doute sa portée symbolique et christique.

Cordialement

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