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Un épisode de la Révolution: les capucins de Nîmes
par CMdelaRocca 2012-07-11 12:56:48
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Le prochain 14 juillet marquera notamment le deux-cent vingtième anniversaire d’un massacre d’ecclésiastiques perpétré par les révolutionnaires, dans le sud de ce qui est aujourd’hui le département de l’Ardèche. Mais un mois auparavant déjà, le 14 juin, un autre épisode sanglant, peu connu,mérite d'être rappelé: le massacre des capucins de Nîmes, premiers religieux victimes de la révolution, que le blogue du Mesnil-Marie, duquel j'extrais ce résumé , nous rappelle fort justement en cette période anniversaire.
"A la veille de la révolution, les Capucins de Nîmes formaient toujours une communauté prospère et fervente, gardienne de l’orthodoxie et foyer de vitalité catholique pour la ville et ses environs.../...Or, dès l’édit de tolérance de 1787, les protestants avaient convoité le couvent pour y établir un temple et une école de prédicants : ils pensaient pouvoir réaliser leur dessein en 1789, après les premières mesures de l’assemblée .../...Avant de poursuivre, il faut faire remarquer que, à Nîmes, comme en beaucoup d’autres lieux, les idées révolutionnaires étaient professées majoritairement par des hommes issus du protestantisme.../...Le dimanche 13 juin 1790, à partir du milieu de l’après-midi, des protestants en armes confluèrent massivement vers Nîmes, certains venant de communes éloignées.../...Les huguenots venus de l’extérieur allèrent camper sur l’Esplanade, en face du couvent des Capucins, et pendant la nuit leur nombre s’augmenta.
Le lundi 14 juin, comme d’habitude, les Capucins ouvrirent les portes de leur église à 5h du matin, psalmodièrent l’office divin et assistèrent à la Messe conventuelle.Prétextant que les coups de feu avaient été tirés depuis le couvent (ce qui était impossible puisque la visite domiciliaire avait démontré qu’il n’y avait point d’armes!), les huguenots se ruèrent à l’attaque: l’église et la sacristie furent pillées et saccagées, le tabernacle profané.

Cinq religieux subirent le martyre. Ce sont :
1) Le Père Benoît de Beaucaire, il se munit d’une étole et se précipita pour soustraire le Saint-Sacrement à la profanation. Il n’en eut pas le temps car déjà un huguenot se jetait sur lui ; il l’implora : « Laissez-moi le temps d’achever ma prière! ».
« Je t’accorde cinq minutes… »
Alors le Père s’inclinant vers l’autel entreprit de consommer les Saintes Espèces...il fut abattu à bout portant, sur l’autel, par un coup de fusil puis transpercé de baïonnettes : il avait la bouche encore pleine d’Hosties et son cadavre fut traîné dans l’église et la sacristie.

2) Le Père Siméon de Sanilhac, fut trouvé agenouillé en prière dans sa cellule, et transpercé d’un nombre incalculable de coups de fourche et de baïonnettes.

3) Le Père Séraphin de Nîmes, âgé d’environ 27 ans, fut lui aussi trouvé dans sa cellule et subit d’horribles mutilations.


4) Le Frère Célestin de Nîmes, âgé de 22 ans, novice clerc, fut ensuite massacré avec une grande sauvagerie dans sa cellule après avoir été torturé pour lui faire dire où se cachaient les autres membres de la communauté
5) Le Frère Fidèle d’Annecy, âgé de 82 ans, infirme, sourd et aveugle, ne pouvait plus quitter sa paillasse : il y fut démembré et découpé à la hache, puis ses bourreaux tentèrent de mettre le feu à son grabat.
C’est après ce meurtre que les barbares pillèrent la pharmacie ; ils s’enivrèrent avec les potions à base d’alcool, en particulier avec de l’ « eau d’angélique », et ils se félicitaient mutuellement en riant : « Le barbu, l’avons-nous assez bien traité? Buvons à sa santé! »

Les autres Capucins cachés dans les lambris des plafonds entendirent les massacreurs ricaner : « C’est être bons patriotes et bons amis de la constitution que de faire ce que nous faisons! »

Dans la soirée du 14 juin, alors que les protestants continuaient leurs exactions dans d’autres quartiers de la ville, quelques catholiques s’introduisirent discrètement dans le couvent : ils purent plus tard témoigner de l’état des lieux et des corps des martyrs. Ils en firent sortir les survivants et les cachèrent dans leurs maisons.
Les corps des suppliciés furent ensuite ensevelis à la hâte dans un caveau situé devant l’autel de l’Immaculée Conception.
Rendue au culte par le concordat, l’église des Capucins fut ensuite érigée en paroisse sous le vocable des Saintes Perpétue et Félicité et fit l’objet d’une reconstruction totale de 1852 à 1862. Les restes de ces glorieux martyrs furent déposés dans la chapelle de cette nouvelle église dédiée aux âmes du Purgatoire.

A la fin du XIXème siècle, l’Ordre Capucin se préoccupa d’introduire leur cause de béatification,mais nous ne savons pas si cette volonté fut suivie d’effets et s’il y eût un commencement d’instruction.

Voici toutefois la prière qui avait été composée alors « pour qu’il plaise à Dieu d’accélérer l’heure de la glorification de Ses serviteurs »
:

O Dieu tout puissant qui, dans le gouvernement du monde, atteignez vos fins avec force et suavité, nous Vous demandons, pour la glorification de Votre Nom, que Vos serviteurs Benoît et ses compagnons, de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins, massacrés par les ennemis de la religion catholique, soient, après mûr examen, jugés dignes des honneurs réservés aux véritables martyrs morts pour la défense de la Foi.
Nous Vous le demandons par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec Vous en l’unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.
.




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