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Ordinations sacerdotales FSTB du 30 juin 2012
par Chantal 2012-07-01 20:21:21
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Vous trouverez quelques photos ICI


Ordination à Chaumont sur Loire le 30 juin 2012
de deux prêtres pour la Fraternité Saint Thomas Becket


En entrant à l’église Saint Nicolas de Chaumont, le 30 juin 2012, ce n’était pas les fidèles que les derniers arrivants cherchaient à voir, mais où se placer pour mieux considérer le cortège quand il entrerait, surtout ceux qui le composeraient, principalement les deux ordinands : Hugues Poulin et Paul-Marie Hédon et celui qui le fermerait : Monseigneur André Joseph Léonard, à présent Primat de Belgique.

Quand Mgr Léonard quitta le Siège de Namur pour celui de Malines-Bruxelles, il savait quelle charge il recevait, et de quelles épines il serait déchiré. C’est le lot, sous des modalités diverses - ils le savent parfaitement – que Dieu réserve dans leurs cheminements, à tous ceux qui le servent, c’est-à-dire à ses amis. «Beaucoup de gens se proclament fidèles ; un homme sûr, qui le trouvera ?» (prov., XX, 6). Eh! bien La Fraternité, en Mgr Léonard l’a trouvé, car le Primat, en dépit de ses responsabilités nouvelles et de ses soucis, continue à montrer, comme il l’a fait depuis longtemps, année après année, que, selon la remarque de M.Olier, «le véritable amour est toujours libre et dégagé de tout». Quel que soit le poids qu’il porte, Mgr Léonard est là, à Chaumont, avec les siens, quand il faut. Bien qu’il ait à la fin de son homélie prononcé presque un adieu et des remerciements à l’adresse du père Gac, de ses collaborateurs et des fidèles du lieu, puisque d’ici sa propre cessation de fonction, d’autres séminaristes n’auront probablement pas encore terminé le cycle de leurs études.

Si d’autres par ailleurs, remontant le temps, se sont rendu cette année à Poitiers sur les traces de Jeanne d’Arc pour y célébrer d’une certaine façon le 6ème centenaire de sa naissance, et qu’ils y sont descendus depuis le Val de Loire, ils sont passés près de l’Abbaye cistercienne de l’Etoile dont un moine, du nom d’Isaac a été l’Abbé des années 1147 à 1178, venu de Bourgogne, où il s’était lié d’amitié à Pontigny, son Abbaye mère, avec l’Archevêque de Canterbury en exil, son compatriote : Thomas Becket. Son nom qui signifie «Dieu est favorable» ajouté comme il était d’usage à celui du lieu quand il prit sa charge, devint en conséquence «Isaac de l’Etoile». Il lui est resté jusqu’à nos jours, en dépit de son exil à l’île de Ré ou des difficultés qui vont souvent de pair avec les exigences et les aléas de toute vie monastique. On peut toujours lire son nom en signature de certains textes donnés dans la dernière version du bréviaire ou livre d’heures. Louis Bouyer «faisant référence à l’Ordre cistercien encore bien présent aujourd’hui, va jusqu’à l’appeler «le mystère de Cîteaux» ». Quand il a quitté l’Etoile pour l’île de Ré, dans des circonstances ou conditions qui n’ont jamais été élucidées, il l’a fait en tout cas dans un effort ultime de détachement, sans agir autrement que Thomas Becket l’avait fait avant lui en quittant Pontigny pour retourner en Angleterre et y mourir martyr dans sa cathédrale.

Les ordinands – tout en sachant que le Seigneur «les cache au plus secret de sa face, loin des intrigues des hommes» - pouvaient-ils avoir d’autres pensées tandis qu’ils entraient, et qu’ils songeaient aux tourmentes que traverse actuellement l’Eglise et avec quelle patience qu’aucune contradiction ne peut lasser, le Pape Benoît XVI incite chacun au courage et au respect scrupuleux de sa vocation propre.

La cérémonie intensément vécue, se déroula dans le plus profond recueillement. Si nous ne revenons pas sur son déroulement, c’est que les fidèles qui sont en nombre des amis de longue date de la Fraternité le connaissent bien. Quant à l’homélie de Mgr Léonard, elle fut ce qu’elle est toujours. Quelque chose de pénétrant avec lequel chacun est parti sans se répandre en commentaire autour de lui, afin de n’en laisser échapper aucune parcelle tant que le détail n’en serait pas descendu jusqu’au fin fond de son âme. Question de temps et de silence. Elle porta d’abord sur la façon dont il a pris connaissance des étapes de la vie de Sainte Jeanne d’Arc, de la découverte émouvante qu’il a faite de la vie de l’héroïne telle que la représentait au cinéma Ingrid Bergman, enfin du piège de Léo Taxil dans lequel est tombé Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et dont elle a été mortifiée. Il a conclu que s’il ne nous est pas demandé de brûler comme Jeanne sur le bûcher, il ne nous est pas moins demandé comme un martyre quotidien de brûler comme à petit feu à travers les épreuves que la providence nous ménage. Qui que nous soyons, nous réalisons la distance de ce que nous sommes au regard de ce que nous devrions être pour ressembler au Christ, car le Christ veut se servir d’instruments faibles pour faire éclater sa force.

Difficile du reste d’insister davantage sur cette homélie à cause du style du prédicateur. Son regard, ses gestes, ses pauses sont d’autant de mots qui ne figurent pas au dictionnaire, et qui cependant sont plus expressifs que les mots eux-mêmes, à ce point qu’il est presque impossible de les écrire sans être dans l’obligation de les rendre par des paraphrases ou des commentaires inévitablement plus longs. Si néanmoins on persistait à vouloir le faire, ils n’échapperaient pas à l’inconvénient de n’être plus tout à fait eux-mêmes. Une bonne homélie est comme la Parole. Elle se réfracte dans les âmes attentives en autant de couleurs que celles d’un arc en Ciel, encore que celles-ci ne se laissent pas toutes voir. Il ne serait pas à propos, dans ces conditions - surtout dans l’espace resserré d’un article. Est-ce d’ailleurs sa place ? – de donner l’homélie elle- même qui n’en serait encore à tout prendre qu’un reflet ou un écho affaibli. En un mot, ni le fidèle ni a fortiori le journaliste ne peuvent reproduire une telle parole.

De nombreuses personnalités ecclésiastiques entouraient au chœur Monseigneur Léonard, parmi lesquelles :

-Dom Jean Pateau, nouvel Abbé de Fontgombault, successeur de Dom Antoine Forgeot.

- Don Philippe Seys, Don Jean-Baptiste Balaÿ et Don Emmanuel Lemière notamment, représentaient la Communauté Saint Martin.

- de nombreux prêtres diocésains représentaient les divers doyennés. Le père Michel Viot, vicaire épiscopal, toujours attentif à ces événements était également présent.

-le père Pierre Blin, du diocèse de Créteil, ainsi que de nombreux autres prêtres, notamment ceux de la Fraternité.

Rien ne conforte mieux les fidèles que ces signes d’unité entre diocèses, sociétés religieuses ou ecclésiastiques, comme rien au contraire ne les trouble autant que leurs divisions, ou, pour reprendre l’image expressive que l’Homélie Africaine du VIème siècle, pour la Pentecôte, emploie à merveille : le Père de Famille, ne craint pas l’écroulement de la division pour sa maison, quand elle est bâtie avec des pierres vivantes. Rien ne doit donc susciter de la part des chrétiens autant de considération que le souci que garde sans cesse le Saint Père, de rétablir la paix là où elle devrait régner, et où cependant elle est menacée. Doux et tenace Apôtre de l’Unité, Veilleur sur le rempart, quoi qu’il arrive.

La présentation de l’ordination de ce 30 juin n’aura pas été cette fois comme à l’accoutumée, un compte-rendu en la forme, car telle n’était pas notre intention. Elle a été plutôt de poser une borne milliaire sur la voie qu’il faut bien qualifier de « romaine » puisque c’est elle que les ordres de toutes désignations comme leurs membres suivent jusqu’au terme de leur parcours.
A défaut de Compte rendu, il nous a donc semblé nécessaire, afin de garder mémoire de ce jour, de dresser sur cette voie « monument », ne fût-ce qu’une borne, avec inscrits à jamais sur elle, les lieu et date et les noms de ceux qui viennent d’être ordonnés :

Chaumont sur Loire, 30 juin 2012.
Hugues POULIN et Paul-Marie HEDON
Prêtres.


Il y a des années, à l’église Saint Vincent de Blois, un dominicain, à la fin de la messe du dimanche matin qu’il venait de présider, crut devoir, avant l’envoi, retourner à l’ambon et y insister auprès des fidèles sur la signification qu’il fallait attacher au signe de la croix qu’ils allaient tracer sur eux en même temps que lui, allait leur donner la dernière bénédiction. La traverse de la croix était devenue dans son propos et aux yeux de tous, sous sa main droite au pouce et à l’index largement écartés, comme la tête d’une énorme clef. Il fit lentement le geste de la tourner, en disant aussi lentement pour se faire bien comprendre, que c’était avec cette seule clef - la croix – que chacun pouvait saisir le véritable sens de sa vie. « A la croix, comme le conseille St Cyprien dans son commentaire du Notre Père, se tenir avec force et confiance. »

Qu’avec cette liberté d’esprit et la même foi, nos jeunes prêtres le disent à leur tour.

Y. A.

     

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 Ordinations sacerdotales FSTB du 30 juin 2012 par Chantal  (2012-07-01 20:21:21)
      Vous en avez de la chance.... par Caius  (2012-07-02 07:21:24)


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