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Des précisions qui éclairent et une question qui dérange.
par Scrutator Sapientiæ 2012-06-09 18:18:09
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Bonjour et merci, Paterculus,

1. Des précisions qui éclairent, et que j'ai trouvées ici :

Le thème du congrès.

" Le thème du Congrès : L’Eucharistie

Le Pape Benoît XVI a donné son accord formel au thème proposé par l’Archevêque Martin pour le 50ème Congrès Eucharistique International : L’Eucharistie : Communion avec le Christ et entre nous, a ses racines dans la Constitution Dogmatique de l’Eglise, (Lumen gentium), du Concile Vatican II, où nous lisons :

Prenant réellement part au Corps du Seigneur dans la rupture du pain Eucharistique, nous sommes engagés dans la communion avec Lui, et les uns avec les autres. « Parce que le pain est un, et bien que plusieurs, nous sommes un seul corps, nous tous qui prenons part au seul pain ». De la sorte, nous sommes tous faits membre de Son Corps, "mais respectivement membres les uns des autres" (Lumen gentium, 7).

L’ecclésiologie de Vatican II est une ecclésiologie de communion. En le commentant, le Pape Jean-Paul, dans une adresse à la Curie Romaine en 1990, expliquait :

Koinonia est une dimension que revêt la constitution multiple de l’Eglise et chacune de ses expression : de la profession de foi au témoignage de la praxis, de la transmission de la doctrine à l’articulation des structures. Plus exactement, alors, l’enseignement du Concile Vatican II insiste sur ce fait en en faisant l’idée inspiratrice et l’axe central de ses documents. C’est une question de communion théologale et Trinitaire de chaque membre du fidèle avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint, qui se reflète abondamment dans communion des croyants entre eux-mêmes, se rassemblant en un seul peuple … avec une dimension essentielle qui est visible et sociale. L’Eglise apparaît de cette manière comme la communion universelle de la charité, fondée sur la foi, dans les sacrements et dans un ordre hiérarchique tel que les pasteurs et les fidèles sont personnellement et solidairement nourris à la source de la grâce, obéissant à l’Esprit du Seigneur, qui est Esprit de vérité et d’amour. (Adresse à la Curie Romaine, 20/12/1990, AAS 83, 1991, 742)

Qu’est-ce qui motive notre choix du Thème ?

Le Congrès Eucharistique est destiné à manifester « la place centrale de l’Eucharistie dans la vie de l’Eglise dans sa mission pro mundi vita" (Statuts, Art. 16).

L’ecclésiologie de la communion crée des liens entre l’Eglise et l’Eucharistie. L’Eglise est une communion, tirant sa vie de l’Eucharistie(Cf. Ecclesia de Eucharistia). Cette communion est constituée par la réelle présence de Jésus mais aussi par la présence de ceux qui, nombreux ou peu, se rassemblent en Son nom à la "table unique du Verbe et du Pain de Vie" (Dies Domini, 36), et réalisent une véritable rencontre personnelle avec Jésus dans l’Eucharistie, qui façonne leurs vies.

Dans un monde dans lequel plusieurs formes de communauté se sont effondrées, l’Eglise est non seulement communion, mais aussi a, en tant qu’élément essentiel de sa mission, le rôle de proposition, de construction et de soutien des formes de communauté.

L’Eucharistie dominicale, qui chaque semaine rassemble les Chrétiens, en tant que famille de Dieu, autour de la table du verbe et du Pain de Vie, est aussi le plus naturel antidote contre la dispersion. C’est le lieu privilégié où la communion est sans cesse proclamée et nourrie. Précisément, à travers le partage dans l’Eucharistie, le Jour du Seigneur devient aussi le Jour de l’Eglise, quand elle exerce effectivement sa fonction de sacrement d’unité. (Novo Millenio Ineunte, 36 ; cf. aussi 43-45).

Notre espoir est que le thème, L’Eucharistie : Communion avec le Christ et entre nous, contribue à une plus riche compréhension de l’Eucharistie comme véritable Communion avec Jésus Christ ainsi qu’à une compréhension renouvelée de l’Eglise comme essentiellement communauté Eucharistique.

Quelques développements possibles de ce thème :

Il est possible d’identifier une variété de directions dans lesquelles ce thème pourrait être développé, et de la sorte contribuent à une nouvelle compréhension de la centralité de l’Eucharistie dans la vie et la mission de l’Eglise. On peut citer notamment :

La Communion avec le Christ. Dieu est une communion de vie et d’amour, père, Fils et Saint et esprit. Nous sommes constamment attirés à l’intérieur de cette communion d’amour par l’action de Dieu, dans une invitation offerte à nous par le Fils et maintenue à notre portée par l’œuvre du Saint Esprit. Le Sacrement du baptême, par lequel nous devenons membres du Corps du Christ, est "orienté vers l’Eucharistie » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1244) qui achève notre initiation et nous introduit dans la communion avec le Christ. (Cf. Lumen Gentium 7, Ad Gentes 39). C’est Jésus qui nous invite à participer à l’Eucharistie en tant preuve de Son amour. C’est Sa parole que nous écoutons dans l’Evangile. C’est Son Corps et Son Sang que nous recevons. C’est dans Son nom que nous sommes envoyés.

Communion les uns avec les autres. Nous sommes introduits dans une communion de vie dans le Sacrement de Baptême. Cette communion est renforcée et nourrie dans l’Eucharistie ; (Cf. Lumen Gentium 7 ; Ecclesia de Eucharistia 24 ; Sacramentum Caritatis, 15 & 76 ; Prière Eucharistique I pour la Réconciliation). Nous ne sommes pas invités à la table du Seigneur simplement en tant qu’individus ; Nous nous asseyons ensemble quand nous écoutons Sa Parole. Nous « partageons un seul pain ». Comme les premiers disciples, nous sommes envoyés, non pas seuls mais ensemble.

Eucharistie et Prêtres : L’Eucharistie est centrale dans le ministère des prêtres et c’est par le moyen de l’Eucharistie "qu’ils sont en communion avec le Christ en tête, et conduisent les autres dans cette communion". (Ad Gentes, 39). L’activité missionnaire de l’Eglise consiste en l’extension de la communion à travers la construction, jour après jour du Corps du Christ.

Eucharistie et Mariage Chrétien : Le sacrement du Mariage est le signe visible du sacrement d’amour du Christ pour l’Eglise. La participation à l’Eucharistie enrichit le mariage chrétien et, dans le même temps, la vie de fidélité du mariage chrétien s’enrichit de la participation à l’Eucharistie ; Le mariage est une communion de vie qui, comme l’Eucharistie, utilise le langage du corps pour véhiculer le don de soi tout entier; (Cf Familiaris Consortio, 11, 13). Le mariage, comme les autres sacrements, est donné pour la construction du Corps du Christ et se nourrit de l’Eucharistie.

La Vie religieuse : Les religieux sont appelés à vivre dans une "communion au même esprit" modelée à la manière des « premières communautés où l’assemblée des croyants était un seul cœur et une seule âme (Cf. Actes 4 :32), et recevait une nouvelle force pour annoncer l’Evangile, la liturgie sacrée et spécialement l’Eucharistie" (Perfectae Caritatis, 15).

Eucharistie et réconciliation : Le péché personnel "détruit la communion ecclésiale dans laquelle nous sommes entrés à travers le Baptême" (Sacramentum Caritatis, 20). "Ceux qui s’approchent du Sacrement de Pénitence obtiennent le pardon par la miséricorde de Dieu pour l’offense commise contre Lui et en même temps sont réconciliés avec l’Eglise, qu’ils ont blessée par leurs péchés, et qui par charité, exemple, et prière cherche leur conversion." (Lumen Gentium, 11). Dans les mots de l’absolution, il est rappelé au pénitent que Dieu le Père de miséricorde a réconcilié le monde avec Lui « à travers la mort et la résurrection de son Fils ».

Solidarité Chrétienne : L’Eucharistie, comprise en termes de Communion, est le signe effectif de la solidarité Chrétienne, qui promeut la participation adéquate. La Solidarité voit l’autre comme un voisin qui "a part avec nous au banquet de vie auquel nous sommes également invités par Dieu" (Sollicitudo Rei Socialis, 39). Par ce titre, chacun peut explorer comment l’Eucharistie met en exergue les principes clefs de l’Enseignement Social Catholique, tels que "la destination universelle des biens", "le droit de participation", "la priorité du travail sur le capital" et "l’amour préférentiel pour les pauvres ».

Le monde de la souffrance : Le ministère de salut de Jésus est un ministère qui permet aux hommes et aux femmes qui ont été marginalisées par la maladie de participer une fois de plus à la vie de la communauté. Cela reste un challenge pour l’Eglise à la fois au niveau pastoral et social. "Bien que le monde de souffrance existe « de façon dispersée », dans le même temps, il contient en son propre sein un extraordinaire défi de communion et de solidarité". (Salvifici Doloris, 8). Plusieurs catholiques sont incapables, pour des raison de santé ou de fragilité due au grand âge, d’être physiquement présents à la célébration de l’Eucharistie. Il est important, à la fois pour eux et pour la communauté toute entière, qu’ils ne soient pas exclus de la communion.

Communion et œcuménisme : Il ne serait pas possible de célébrer notre communion avec le Christ à la table du Corps du Seigneur sans être attentif à notre responsabilité de rechercher la communion totale avec ceux qui ont été « réellement baptisés » et « sont en communion avec l’Eglise Catholique, même si cette communion est imparfaite » (Unitatis Redintegratio, 3).

Les fidèles défunts : L’Eucharistie est un signe véritable de notre communion avec les fidèles défunts (cf. Sacramentum Caritatis, 32). Les fidèles défunts ne sont pas seulement des personnes qui sont décédées et pour qui nous devrions nous attrister "comme le font les païens" (1 Thess. 4 :13). Ce sont des personnes qui, parce qu’elles ont été nourries par l’Eucharistie, vivront pour toujours. (Jn. 6).

La communion des saints : L’Eucharistie est "une garantie de la gloire future" (Sacrosantum Concilium, 47) par laquelle nous avons déjà la vie éternelle et sommes introduits dans la communion avec les saints, qui partagent le banquet céleste. (cf. Sacramentum Caritatis, 31). L’Eucharisties est le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ. De ce fait, il ne s’agit pas simplement du souvenir d’un événement historique, mais aussi une vision prospective vers la fin ultime de notre humanité. Si le culte des saints s’est amenuisé dans les temps modernes, c’est peut-être en partie parce que nous avons perdu de vue cette fin ultime vers laquelle chaque vie humaine est dirigée. "

Le document théologique.

2. Une question qui dérange, en tout cas je le crois, et que je formule ainsi : quand (re)mettra-t-on en avant une "ecclésiologie de confession", c'est-à-dire une ecclésiologie de la confession, ad extra, de la Foi catholique, qui me semble au moins aussi indispensable qu'une "ecclésiologie de communion", une ecclésiologie de la communion, ad intra, dans l'Eglise catholique ?

L'ecclésiologie de communion.

Merci beaucoup pour toute réponse à cette question et à bientôt.

Scrutator.

     

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 C'est demain que commencera le congrès eucharistique international par Paterculus  (2012-06-09 11:58:43)
      En effet. par FilsDeMarie  (2012-06-09 16:45:09)
      Des précisions qui éclairent et une question qui dérange. par Scrutator Sapientiæ  (2012-06-09 18:18:09)
          Je me demande aussi par John L  (2012-06-10 10:42:18)


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