Je ne suis pas historien et me garderai donc bien de rédiger des conclusions hâtives. Toutefois, de ce que j'en sais, je me permets d'apporter quelques remarques:

- la Société de Thulé est un vrai serpent de mer pour les historiens: quelle fut son influence, quels étaient ses membres, quelle était son idéologie etc. Les points à éclaircir sont nombreux.

On sait toutefois qu'elle professait antisméitisme et racisme biologique "germanique", dont la version dure dérivait pour bonne part du protestantisme libéral allemand, qui avait substitué le culte rendu à la raison, au sol, au progrès, aux techniques, à "l'esprit nordique" et finalement à la race à celui rendu à Jésus-Christ... Avec au passage, une haine féroce contre l'Eglise catholique, anti-nationale car universelle et "enjuivée", méditerranéenne et latine.

La Société de Thulé versait en outre dans l'occultisme, et cultivait une fascination morbide pour le Talmud (mélange de haine et de jalousie envers ce livre). Des pontes du nazisme (Rudolf Hess, Hermann Göring et peut-être Heinrich Himmler) en ont fait partie et se sont certainement abreuvés à son mysticisme "germanique", raciste et païen. Toutefois, Thulé fut interdite à la fin des années 1930, selon les lois anti-maçonniques et anti-sociétés secrètes. En conclure que la Société et le régime nazi ne font qu'un est donc peut-être exagéré.

- il est certain qu'aucun chrétien ne peut adhérer à l'eugénisme et au culte du corps nazis et recyclés aujourd'hui sous d'autres étiquettes, mais, en y regardant bien, la tentation existe dans d'autres domaines.

Prenons le nationalisme: affirmer que la défense de l'identité "ethnique" de la France est un combat chrétien, c'est se placer sur un chemin dangereux.

Par nationalisme, de nombreux Croates catholiques (les grands-pères de ceux qui plient le genou à Medjugorje) ont assassiné des Juifs, des Roms et leurs propres frères chrétiens orthodoxes serbes, sous le régime des Oustachis, qui avaient embrassé le nazisme, "le Missel dans la main, le poignard dans l'autre".

Par nationalisme (et par anticommunisme fanatique, la fin jusitfiant les moyens), l'évêque autrichien Alois Hudal a servi le nazisme et a aidé à l'évasion de criminels de guerres, tels que Adolf Eichmann, Klaus Barbie et Josef Mangele.

Prudence, donc: le danger n'est pas forcément là où on le pense.

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