A l’occasion du temps du Carême tout proche, « Hermas » se propose de présenter chaque jour aux lecteurs, pour les aider dans leur cheminement spirituel de 40 jours, un texte court composé d’un passage d’Evangile suivi d’un bref commentaire et d’une prière.



Le lecteur me pardonnera de parler ainsi de quelqu’un de ma famille, Maman. Mais je le fais en reconnaissance pour tout ce que, avec Papa, elle nous a donné à mon frère et à moi, dans tous les domaines. Et surtout, une grande foi, dont j’étais loin, jusqu’à ces derniers jours, de découvrir la profondeur. La sainteté, l’intimité avec Jésus, avec la Sainte Trinité n’est pas réservée aux âmes consacrées, prêtres, religieux et religieuses. Ni à des gens élevés socialement ou intellectuellement. Maman et Papa étaient simples des gens du peuple français, avec un grand sens de l’honneur, de la justice, de la droiture, un sens profond de Dieu, de la famille, de la patrie. Le patrimoine qu’ils nous ont transmis n’est pas seulement la maison qu’ils avaient achetée, mais toute cette richesse humaine et spirituelle qui les caractérisait. Quand j’ai annoncé à mes Parents, à l’âge de 18 ans, mon intention d’entrer au Séminaire, Papa m’a simplement répondu : « Je n'y vois aucun inconvénient : mais TU DOIS ETRE UN BON PRETRE ». Je ne puis oublier le Chapelet que nous récitions chaque soir, tous les quatre, à genoux sur la mosaïque de la cuisine, à peine appuyé sur le dossier d’une chaise, la cinquième dizaine les bras en croix, comme cela se faisait à l’époque, pour être plus unis à Jésus sur la Croix. Maman était le type même de la « femme forte de l’Ecriture ». Se présentant un jour pour recevoir la Sainte Communion (le temps de la « réforme » était déjà en vigueur, et l’on communiait « en file », debout !), elle entendit le Curé lui dire à voix haute : « Vous êtes ridicule de faire une génuflexion ». Elle lui répondit sur le même ton : « Je serais ridicule de faire une génuflexion devant vous, car vous n’êtes rien. Je fais la génuflexion devant Mon Dieu que vous oubliez ».



Jesus déclara : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te bénis d’avoir révélé aux tout-petits ce que tu as caché aux sages et aux intelligents » (Mathieu 11 25)



J’ai eu la joie et la grâce, ces jours derniers, de découvrir combien la spiritualité des humbles peut être profonde. Ma belle-sœur venait de trouver un cahier rédigé et écrit par Maman, à l’occasion du Carême de 1915. Maman, Victoria avait alors 15 ans, et était une toute jeune fille. Mais ses parents étaient des gens pieux, croyants et pratiquants. J’ai parcouru ces pages avec avidité et avec émerveillement. Je découvrais la spiritualité profonde de Maman, qui devrait être la spiritualité de tout bon chrétien. Et c’est pourquoi, sans orgueil, mais avec fierté d’avoir eu une telle Maman, je suis heureux de présenter aux lecteurs ses méditations, en souhaitant qu’elles les aident à vivre ce Carême avec générosité, avec le Christ, pour se trouver au pied de la Croix, le Vendredi Saint, avec La Sainte Vierge, saint Jean et les saintes Femmes, et à se retrouver en famille, tous réunis pour la récitation commune et quotidienne du Chapelet.



Je suis surpris et émerveillé de voir la clarté spirituelle, la profondeurs spirituelle d’une jeune fille de 15 ans, qui rappelle des vérités dont beaucoup sont oubliées, ou niées actuellement par des âmes consacrées e des théologiens de renom. Son désir profond de la Sainte Communion est à méditer par chacun d’entre nous, ainsi que la nécessité de la Confession pour recevoir le Divin Sauveur. On sent une âme toute prise par le désir de l’union la plus profonde possible avec Jésus dans l’Eucharistie. Que cette lecture, cette méditation, mettent en chacun de nos cœurs, ces mêmes sentiments qui animaient l’âme de Maman. Et alors, nous aurons suivi Jésus pas à pas, jour après jour, durant ce Carême qui va commencer.



Note : j’ai maintenu la date indiquée par Maman pour chaque jour, car, « coïncidence » heureuse : ce sont les mêmes jours pour cette année 2010. Nous pourrons prier ainsi en union avec une simple femme du peuple, 95 ans plus tard. C’est cela la « communion des saints »

J. M.


http://www.hermas.info/article-le-careme-40-jours-avec-jesus-introduction-45082310.htmlLIEN

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