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Souvenez vous! anniversaire de la mort de Louis XVI
par Philarète 2012-01-21 08:47:19
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Testament du roi Louis XVI
Au nom de la très Sainte Trinité, du Père, du fils et du Saint Esprit. Aujourd’hui vingt-cinquième
de décembre mil sept cent quatre vingt douze. Moi, Louis, XVIème du nom, Roi de France, étant depuis
plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris, par ceux qui étaient
mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma
famille. De plus impliqué dans un Procès dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions
des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n’ayant que
Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m’adresser. Je déclare ici en sa présence, mes
dernières volontés et mes sentiments.
Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, et je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas
la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ qui s’est offert en sacrifice à
Dieu son Père, pour nous autres hommes, quelque indignes que nous en fussions, et moi le premier.
Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Église Catholique, Apostolique et Romaine, qui
tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de Saint Pierre auquel Jésus-Christ les avait
confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements
de Dieu et de l’Église, les Sacrements et les Mystères tels que l’Église Catholique les enseigne et
les a toujours enseignés.
Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui
déchirent l’Église de Jésus-Christ, mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours, si Dieu m’accorde
vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Sainte Église Catholique, donnent et
donneront conformément à la discipline de l’Église suivie depuis Jésus-Christ. Je plains de tout mon
coeur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas
moins tous en Jésus-Christ suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.
Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à
les détester et à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un Prêtre Catholique.
Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir
mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la
discipline et à la croyance de l’Église Catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de
coeur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis, s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt
que je le pourrai du Ministère d’un Prêtre Catholique, pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir
le Sacrement de Pénitence.
Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d’a2
voir fait sciemment aucune offense à personne), ou à ceux à qui j’aurais pu avoir donné de mauvais
exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.
Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le
pardon de mes péchés. Je pardonne de tout mon coeur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je
leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux
zèle, ou par un zèle mal entendu, m’ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu, ma femme, mes
enfants, ma soeur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou
par quelque autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde
sur ma femme, mes enfants et ma soeur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir
par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.
Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour
eux ; je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder
les grandeurs de ce monde ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux
et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Éternité. Je
prie ma soeur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s’ils
avaient le malheur de perdre la leur.
Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que
je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde
rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher. Je recommande bien vivement à mes
enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux,
soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour
eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma soeur comme une seconde mère.
Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier
au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout
ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve. Qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples
qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire
le bien qui est dans son coeur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement, étant lié dans ses
opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.
Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées, autant que les
circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que
j’ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui
sont malheureux pour moi. Je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées, qui ne
se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude,
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mais je leur pardonne, (souvent, dans les moment de troubles et d’effervescence, on n’est pas le maître
de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.
Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement
et désintéressé. D’un côté si j’étais sensiblement touché de l’ingratitude et de la déloyauté de
gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux et à leurs parents ou amis, de l’autre, j’ai eu
de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrés. Je
les prie d’en recevoir tous mes remerciements ; dans la situation où sont encore les choses, je craindrais
de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils
de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.
Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à
mon fils MM de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s’enfermer
avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande
aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tout lieu de me louer depuis qu’il est avec moi. Comme c’est lui qui
est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie MM de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma
montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.
Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes
dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-
là jouissent dans leur coeur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.
Je prie MM de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression
de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.
Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant Lui, que je ne me reproche aucun des
crimes qui sont avancés contre moi.

     

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