La pièce blasphématoire de Castellucci qui doit se jouer dans ces prochains jours à Milan soulève l'indignation des catholiques italiens: le cardinal de Milan a réagi de façon claire,l'évêque de Vigevano,la Curie Ambrosienne, des dominicains, les frères de l'Immaculée, des manifestations de protestations se préparent pour les prochains jours, des messes de réparation en forme extraordinaire seront célébrées tous les jours que durera la représentation du 23 au 29 janvier, à Rome, à Milan, à Florence,à Venise et dans d'autres localités,des initiatives recueillent des votes et des pétitions sur facebook, un avocat vient d'introduire des référés devant les procureurs de Bergame et de Milan visant à interdire les représentations pour offense à la religion...La FSSPX n'est pas,là non plus et je me plais à le souligner, la dernière à se préparer.
Une mobilisation générale se mettrait-elle en place pour réagir enfin comme il se doit ? Aujourd'hui c'est l'évêque de Saint-Marin qui fait entendre sa voix.

Quand l'Eglise ne peut se taire.
in LaBussolaQuotidiana, 16-01-2012
de SER Mgr Luigi Negri, évêque de San Marino-Montefeltro
Traduction perso.

"J'interviens sur la base de nouvelles lues et entendues en ce moment. Nouvelles qui sont à la fois confuses et contradictoires sur les détails, mais claires quant à la substance, qui proviennent de sources diverses, et qui pour cela ne sont pas conditionnées idéologiquement.
Il me semble qu'avant tout cela traduit un moment misérable du point de vue de l'expression, je ne dis pas artistique, mais de l'expression humaine. .../...le fil conducteur qui uni ces expressions qui apparemment semblent diverses, c'est l'antichristianisme.
Désormais l'idéologie dominante, c'est l'antichristianisme, celle qui tend à l'abolition systématique de la présence et de l'annonce chrétienne, entendue comme une anomalie qui heurte cette uniformisation universelle mise en œuvre par la pensée laïciste, consumériste, instinctive.
De ce point de vue le jugement ne peut être que négatif sans appel: c'est l'expression mesquine d'une volonté d'élimination de la tradition chrétienne, en frappant au coeur de ce qui est le contenu fondamental de la Foi.
En frappant l'Image et la Figure de Jésus, dans la scène finale - je crois qu'elle sera conservée malgré les modifications apportées sous la contrainte- il apparaitra le refus d'être les fils de Dieu. Et ici se manifeste la volonté de substituer à notre filiation divine la proclamation de notre autonomie et autosuffisance, qui est le délire de la modernité.
Se pose le problème de la réaction. Sur ce chapitre je me dois de m'aventurer avec grandes précautions car je n'entends pas preter le flanc à la critique d'autres églises ou de mes confrères. J'ai été très heureux d'apprendre que, dans une situation analogue, l'Eglise française et en particulier le chef de la CEF, le cardinal de Paris, a proposé un geste rigoureusement pénitentiel, impliquant la structure fondamentale de l'Eglise.
Je me demande ceci, et sur cette question je m'arrête: une Eglise particulière- ou un ensemble d'Eglises particulières qui adhèrent à une Conférence épiscopale nationale, qui ne réagissent pas en termes absolument essentiels et publics à cette attaque violent de la Tradition catholique, je me demande: mais si elles n'interviennent pas sur ce point là, sur quoi interviendront elles ?
Quelle chose susciterait plus de réaction et de communication objective de sa foi que cette série d'initiatives tendant à discréditer, à criminaliser, à corrompre notre tradition ?
Il est certain que si les Eglises dites officielles - mais le terme est imparfait car l'Eglise est unique, pas officielle ni charismatique, l'Eglise c'est le Mystère du peuple de Dieu né du Mystère du Christ, mort et ressuscité, et de l'effusion de l'Esprit, ici il n'ya qu'une Eglise-; si l'Eglise ne réagit pas adéquatement, sans rancœur, aux attitudes démentielles de ces "para-hommes-de-culture, si l'Eglise ne réagit pas, alors peuvent nécessairement intervenir des gens ou des groupes qui, dans l'Eglise, n'ont pas à coeur seulement sa défense mais l'expression légitime de leurs convictions.
Alors que l'on ne dise pas que la protestation vient des traditionalistes; la protestation vient des traditionalistes parce que l'Eglise en tant que telle ne prend pas position, qui à moi me semble absolument nécessaire.
Dans mon diocèse, ce spectacle n'est pas à l'affiche, par bonheur. C'est l'avantage des petites communautés, aux marges des grands empires massmediatiques. Mais dans le cas du diocèse de Milan, si ce spectacle se vérifie effectivement, je dois me considérer comme appartenant à l'Eglise de Milan,et cela tant que je vivrai. Je suis chef, je suis père de l'Eglise de San Marino-Montefeltro, mais je suis fils de l'Eglise de Saint Ambroise et de Saint Charles, dans laquelle j'ai reçu le baptême et tous les sacrements jusqu'à mon ordination épiscopale. Je ne pourrais ici que, de manière mesurée, dire le désaccord d'un évêque d'origine ambrosienne face à ce qui se passe dans la société milanaise."

+Luigi Negri

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