Circoncision (Paris, Musée de Cluny)
Le 5 janvier
VIGILE DE L’ÉPIPHANIE
Cette vigile, non-pénitentielle, a été supprimée en 1955. On en donne néanmoins les textes pour introduire à la solennité de l’Épiphanie.
Premier Nocturne
De l’épître aux Romains
(ch. 8 ; trad. de l’abbé J.-B. Glaire)
Leçon i
(vv. 1-4) Il n’y a aucune cause de damnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair. Car la loi de l’esprit de vie dans le Christ Jésus m’a libéré de la loi du péché et de la mort. Car ce qui était impossible à la loi privée de sa force par le péché, Dieu [l’a rendu possible] en envoyant, dans une chair semblable à celle du péché, son fils qui a utilisé le péché pour condamner le péché dans la chair, afin que la justice de la loi pût se réaliser en nous qui marchons, non plus selon la chair, mais selon l’esprit.
Leçon ii
(vv. 5-9a) Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, ont le goût des choses de la chair; mais ceux qui vivent selon l’Esprit ont le sentiment des choses de l’esprit. Or la prudence de la chair, c’est la mort, tandis que la prudence de l’esprit, c’est la vie et la paix: parce que la sagesse de la chair est l’ennemie de Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi divine, et elle ne le peut même pas. Or ceux qui vivent dans la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez point dans la chair, mais dans l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous.
Leçon iii
(vv. 9b-11) Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit vit à cause de la justification. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous.
Second Nocturne
Sermon de saint Augustin, évêque
(13° du Temps [128° des supposés], n. 1;
texte latin: PL 39, 1996-1997)
Leçon iv
Frères très chers, Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est éternellement le Créateur de tous les hommes, en naissant aujourd’hui d’une mère, est devenu pour nous, Sauveur. Il est né pour nous aujourd’hui dans le temps, volontairement, afin de nous conduire à l’éternité du Père. Dieu est devenu homme, afin que l’homme devînt Dieu. Pour que l’homme mange le pain des Anges, le Seigneur des Anges aujourd’hui se fait homme.
Leçon v
Aujourd’hui s’est accomplie cette prophétie, qui disait: «Cieux, versez d’en haut votre rosée, et que les nuées pleuvent le juste; que la terre s’ouvre, et germe un Sauveur» (Is 45, 8). Il a donc été créé, Celui qui avait créé, afin de retrouver ce qui était perdu. Voici en effet comment l’homme confesse cette vérité, dans les Psaumes: «Avant que je fusse humilié, j’avais péché» (Ps 118, 67). L’homme a péché, et il est devenu coupable; Dieu est né homme, afin de délivrer le coupable. L’homme donc est tombé, mais Dieu est descendu. L’homme est tombé misérablement, Dieu est descendu miséricordieusement. L’homme est tombé par orgueil, Dieu est descendu avec la grâce.
Leçon vi
O miracle, ô prodige, mes frères! Les lois de la nature sont changées dans l’homme! Un Dieu naît, une vierge devient mère, la parole de Dieu, à elle seule, rend cette vierge féconde; elle est mère et vierge tout ensemble; mère, elle garde sa pureté; vierge, elle enfante un fils; elle reste intacte, mais n’est pas stérile. Elle met au monde celui qui seul est né sans péché, et qu’elle a conçu, non par la concupiscence de la chair, mais par l’obéissance de l’esprit.
Troisième Nocturne
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu
(2, 19-23;
trad. du <i>Lectionnaire férial</i> de 1967)
Leçon vii
Quand Hérode fut mort,
voici que l’ange du Seigneur apparut en songe
à Joseph et lui dit:
«Lève-toi, prends l’enfant et sa mère,
et va au pays d’Israël,
car ils sont morts,
ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant.»
Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère,
et rentra au pays d’Israël.
Mais en apprenant
qu’Archélaus régnait en Judée,
à la place d’Hérode son père,
il eut peur de s’y rendre;
et instruit en songe,
il se retira dans la région de Galilée
et vint s’établir dans une ville appelée Nazareth,
afin que s’accomplît
ce qui fut dit par les prophètes:
«On l’appellera Nazaréen»
(cf. Jg 13, 5; Is 11, 1 et 42, 6).
Homélie de saint Jérôme, prêtre
(Comm. sur Matthieu, l. 1, sur <i>Mt</i> 2, 20-23;
texte latin et autre trad. française: SC 242, 86-89)
Ce passage nous fait entendre que non seulement Hérode, mais aussi les prêtres et les Scribes méditaient en ce même temps la perte du Sauveur. (Joseph), se levant, prit l’Enfant et sa Mère; on ne dit point: <i>Il prit son fils et son épouse</i>, mais: <i>l’enfant et sa mère</i>; car il est le nourricier, non le mari.
Leçon viii
Mais, «ayant appris qu’Archélaüs régnait en Judée, à la place d’Hérode, son père, il appréhenda d’y aller.» Beaucoup tombent ici dans l’erreur, par ignorance de l’histoire; ils croient qu’Hérode, dont on annonce ici la mort, est celui par qui fut raillé le Sauveur, au temps de sa passion. Or cet Hérode, qui, dans la suite, se lia d’amitié avec Pilate, est le fils de celui-ci, et le frère d’Archélaüs.
Leçon ix
«Il sera appelé Nazaréen.» Si l’Évangéliste avait eu en vue un passage précis des Écritures, jamais il n’aurait écrit: «Ce qui a été dit par les prophètes», mais simplement: Ce qui a été dit par le prophète. Dès lors, en effet, qu’il parle de prophètes au pluriel, il nous manifeste qu’il ne cite pas les mots, mais la pensée des Écritures. Nazaréen veut dire, saint; et, que le Seigneur doive être saint, toute l’Écriture nous le rappelle.