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Le dîner catholique de Nicolas Sarkozy
par paradisi gloria 2011-12-24 00:35:31
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Solenn de Royer, 23/12/2011 Le Figaro

Le chef de l'État a reçu une dizaine de jeunes prêtres à l'Élysée. Ils ont parlé de leurs vocations respectives.
Le dîner, sous les ors de l'Élysée, a d'abord été un peu guindé. Mais ça n'a pas duré. «Allez-y, parlez-moi franchement!» a invité le président. Deux jours avant Noël, Nicolas Sarkozy a reçu jeudi soir à sa table une dizaine de jeunes prêtres, dans le salon des ambassadeurs: un aumônier de prison, un aumônier militaire, des curés de campagne ou de banlieue. L'aumônier de l'Assemblée nationale, le P. Rougé, ainsi que le fondateur du cercle Léon XIII (qui organise des rencontres avec des responsables politiques ou économiques), le P. Pierre-Hervé Grosjean, étaient également présents. «Au nom de quoi faudrait-il ignorer ce que vous représentez?, a commencé le chef de l'État pour justifier ces inhabituelles agapes. Vous offrez une espérance. Les gens ont besoin d'espérance.»

C'est Camille Pascal, conseiller et «plume» du président, qui était l'organisateur de la rencontre. Cet agrégé d'histoire, catholique pratiquant, aime confronter le président aux univers les plus éloignés du sien. Historiens, géographes, anthropologues ou sociologues ont défilé à l'Élysée depuis la rentrée. «Des moments de respiration pour le président», note un proche. Camille Pascal est l'artisan d'un autre rendez-vous, plus inhabituel encore: à l'issue d'un discours prononcé au Puy-en-Velay, en mars dernier, Sarkozy s'était discrètement échappé avec l'évêque du lieu, Mgr Brincard, pour aller déjeuner avec des religieuses, les sœurs de Saint-Jean. La halte devait durer trois quarts d'heure. Le président est resté plus de deux heures et n'a jamais soufflé un mot à quiconque de ce déjeuner secret.

Jeudi soir, le chef de l'État et les prêtres ont échangé pendant près de deux heures sur la jeunesse, l'éducation, la finalité de l'art, ou encore les souffrances des chrétiens d'Orient. Le président a redit son attachement aux «racines chrétiennes de la France». Lui qui déplore la disparition des «grandes voix catholiques» a enjoint les prêtres à «sortir des catacombes». «Dites ce que vous avez à dire à la société, pas seulement à vos fidèles. À l'heure où l'on écoute ces experts en tout, pourquoi ceux qui défendent une religion n'auraient-ils pas le droit à la parole?»

Les convives ont entraîné aussi le président sur un terrain plus personnel, l'interrogeant sur la «vocation»: «La politique a sa part de sacrifice, a répondu Sarkozy. Il faut accepter le regard des autres. Assumer une différence, des choix. Vous faites le sacrifice d'une vie de famille, d'un confort de vie. Avez-vous du mérite? Moi, ai-je du mérite à faire ce à quoi je me suis senti appelé? Je ne crois pas. La politique s'est emparée de moi, pas l'inverse.»

À la veille de Noël

Contrairement à François Mitterrand qui était obsédé par les questions de la mort et de la finalité, Nicolas Sarkozy n'est pas un familier de ces sujets. Mais depuis son livre (La République, les religions, l'espérance, Cerf), publié en 2006, il n'a eu de cesse de rompre avec la réserve des politiques qui relèguent la religion à la sphère privée. «C'est d'abord un homme d'action, observe un convive. Mais il est travaillé par la question de ce qui donne le goût et la force d'agir.»

Ce geste, à la veille de Noël, n'est pas anodin, alors que Christine Boutin - qui peine à recueillir ses 500 parrainages pour 2012 - multiplie les critiques à l'encontre du président. Sarkozy sait qu'il a déçu un certain nombre de catholiques. À l'été 2010, juste après le discours de Grenoble, on avait noté un décrochage entre Sarkozy et l'électorat catholique. «Il veut reparler à un électorat traditionnel qu'il avait parfois désarçonné ou bousculé», décrypte un conseiller.

Le président a pris congé de ses invités, tard dans la soirée, en expliquant qu'il devait se lever tôt pour se rendre à Prague pour les obsèques de Vaclav Havel. L'un des prêtres s'est esclaffé: «Deux heures de messe en tchèque, bon courage monsieur le Président!»

     

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