Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Immaculée Conception: «...plus glorieuse que les chérubins, plus auguste que les séraphins...»
par Alexandre 2011-12-07 13:46:26
Imprimer Imprimer

<img src="http://nsa20.casimages.com/img/2010/12/07/10120704280760342.jpg">
L’Immaculée Conception par Murillo (Madrid, musée du Prado)

Le 8 décembre


IMMACULÉE CONCEPTION
DE LA B. VIERGE MARIE


A Matines

Hymne
(Auteur inconnu, XVII° s.)

Præclára custos Vírginum,
intácta mater Numinis,
cæléstis aulæ iánua,
spes nostra, cæli gáudium.

Illustre gardienne des Vierges,
chaste mère de Dieu,
porte du céleste palais,
notre espérance, joie du ciel.


Inter rubéta lílium,
colúmba formosíssima,
virga e radíce gérminans
nostro medélam vúlneri.

Lys au milieu des ronces,
colombe toute belle,
tige qui fait germer d’une racine
le remède à notre blessure.


Turris dracóni impérvia,
amíca stella náufragis,
tuére nos a fráudibus,
tuáque luce dírige.

Tour inaccessible au dragon,
étoile amie des naufragés,
protégez-nous des fourberies,
guidez-nous dans votre lumière.


Erróris umbras díscute,
syrtes dolósas ámove,
fluctus tot inter, déviis
tutam reclúde sémitam.

De l’erreur dissipez les ombres,
écartez les écueils perfides,
parmi tant de flots, ouvrez aux égarés
un chemin qui soit sûr.


Iesu, tibi sit glória,
qui natus es de Vírgine,
cum Patre et almo Spíritu,
in sempitérna sǽcula. Amen.

Jésus, à vous soit la gloire,
qui êtes né de la Vierge,
ainsi qu’au Père et à l’auguste Esprit
dans les siècles éternels. Amen.


<img src="http://nsa20.casimages.com/img/2010/12/07/10120704270819207.jpg">
Adam & Eve chassés du paradis terrestre, par le bx Fra Angelico (+1455)


Premier Nocturne

Du livre de la Genèse (ch. 3)

Leçon i
(vv. 1-5) Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur avait faits et il dit à la femme: «Alors, Dieu a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» La femme répondit au serpent: «Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Seulement quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort.» Le serpent rétorqua à la femme: «Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des êtres divins, qui connaissent le bien et le mal.»

Leçon ii
(vv. 6-8) La femme vit que l’arbre était appétissant à manger et séduisant pour les yeux, et qu’il était, cet arbre, désirable pour l’entendement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent, et ils connurent qu’ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. Ils entendirent le pas du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l’homme et sa femme se cachèrent devant le Seigneur Dieu parmi les arbres du jardin.

Leçon iii
(vv. 9-15) Le Seigneur Dieu appela l’homme: «Où es-tu?» dit-il. «J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’autre; j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché.» Il reprit: «Et qui t’a appris que tu étais nu? Tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger!» L’homme répondit: «C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé!» Le Seigneur Dieu dit à la femme: «Qu’as-tu fait là?» et la femme répondit: «C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé.» Alors le Seigneur Dieu dit au serpent: «Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon.»

Deuxième Nocturne


Sermon de saint Jérôme, prêtre
(en réalité de S. Paschase Radbert, abbé de Corbie, en Picardie [† 865], Lettres, 9, 5 et 9.
Texte latin: PL 30, 127)

Leçon iv
Le mérite et la grandeur de la bienheureuse et glorieuse Marie toujours vierge, l’ange les proclame de la part de Dieu quand il dit: «Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes.» Il convient que la Vierge soit assurée de pareils dons: elle doit être pleine de grâce, elle qui donne la gloire au ciel, le Seigneur à la terre, et qui apporte la paix, la foi aux nations, un terme aux vices, une règle à la vie, une discipline pour les mœurs. Pleine de grâce en effet, car aux autres la grâce n’est donnée qu’avec mesure tandis qu’en Marie la plénitude de la grâce se répand d’emblée tout entière. Vraiment pleine, car si l’on croit qu’il y eut grâce chez les saints patriarches et les prophètes, elle n’est pourtant pas pleine à ce point. Mais en Marie survient, quoique d’une manière différente, la plénitude de toute la grâce qui est dans le Christ. C’est pourquoi l’ange dit: «Tu es bénie entre les femmes», c’est-à-dire bénie plus que toutes les femmes. Ainsi toute la malédiction répandue par Ève, la bénédiction de Marie l’enlève entièrement. C’est d’elle que Salomon parle comme à sa louange dans le Cantique: «Viens, ma colombe, dit-il, ma toute belle, viens. Voici que l’hiver est passé. Les pluies sont finies, elles s’en sont allées» (Ct 2, 10). Et ensuite il ajoute: «Viens du Liban, viens, tu seras couronnée.»

Leçon v
Ce n’est donc pas sans raison que Marie est invitée à venir du Liban; car «Liban» signifie blancheur éclatante. Elle est en effet éclatante de mérites et de vertus sans nombre, plus blanche que neige pure, grâce aux dons du Saint-Esprit montrant toujours la simplicité de la colombe; car ce qui s’accomplit en elle est toute pureté et simplicité, toute vérité et grâce, toute miséricorde et justice, cette justice qui des cieux se penche. Marie est donc immaculée puisque rien ne la souille. Car elle a entouré un homme dans son sein, comme le saint prophète Jérémie l’atteste, ce n’est pas d’ailleurs qu’elle l’a reçu. «Le Seigneur, dit-il crée du nouveau sur la terre. La femme entoure un homme» (Jr 31, 22). Du nouveau, c’est bien vrai; nouveauté des vertus qui surpasse toute nouveauté: Dieu (que le monde ne peut porter et que personne ne peut voir sans mourir) a fait son entrée comme en sa demeure dans un sein dont il ignore les limitations corporelles, il y a été porté et toute sa divinité s’y trouvait il en est sorti «la porte complètement close», selon la prophétie d’Ézéchiel (cf. 44, 2). Aussi est-ce de Marie que le Cantique chante encore: «Jardin bien clos, source scellée. Tes effluves, un paradis!» (4, 12). C’est un vrai jardin de délices dans lequel sont plantées toutes les espèces de fleurs et où s’exhalent tous les parfums des vertus. Il est si bien fermé qu’on ne peut le violer ou s’y introduire par ruse. C’est donc la source scellée du sceau de toute la Trinité.

<img src="http://nsa19.casimages.com/img/2010/12/07/101207042542525031.jpg">
Pie IX proclamant le dogme le 8 déc. 1854 (église de l'Imm. Conception, Paris)


Des Actes du pape Pie IX

Leçon vi
La victoire que la Vierge Mère de Dieu a remportée dans sa conception sur le très funeste ennemi du genre humain, était déjà célébrée avec éclat par les paroles divines, la vénérable tradition, la pensée constante de l’Église, l’unanimité remarquable des évêques et des fidèles, les actes insignes des Souverains Pontifes et leurs constitutions. Déférant aux vœux de l’Église entière, le pape Pie IX décide de la proclamer solennellement de sa parole souveraine et infaillible. C’est pourquoi, le 8 décembre 1854, se tient dans la basilique vaticane une immense assemblée de cardinaux de la sainte Église romaine et d’évêques venus même de régions éloignées. Aux applaudissements du monde entier, le Pape prononce solennellement et définit comme divinement révélée et donc objet de la foi ferme et constante de tous les fidèles la doctrine selon laquelle la bienheureuse vierge Marie, en vertu d’un privilège tout particulier de Dieu, a été préservée et exempte de toute souillure originelle dès le premier instant de sa conception.


L’Immaculée Conception par Francisco de Zurbarán (Madrid, musée du Prado)


Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Luc
(ch. I, 26-28.
Texte du Lectionnaire de 1964-65)

Leçon vii
En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une vierge
fiancée à un homme appelé Joseph,
de la maison de David;
et le nom de la vierge était Marie.
L’ange entra chez elle et dit:
«Salut, pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi.
Tu es bénie entre les femmes.»


<img src="http://nsa19.casimages.com/img/2010/12/07/101207041908773521.jpg">
L'Annonciation, par le bx Fra Angelico (Couvent S.-Marc, Florence)


Homélie de saint Germain, évêque [de Constantinople, † 733]
(Sur la Présentation, 1, 18 et 15-24.
Texte grec et trad. latine: PG 98, 308-309)

Salut, Marie, pleine de grâce, plus sainte que les saints, plus élevée que les cieux, plus glorieuse que les chérubins, plus auguste que les séraphins, plus vénérable que toute créature. Salut, colombe, qui nous apportes le fruit de l’olivier, et nous annonces le libérateur du déluge spirituel, le havre de notre salut. Tes ailes argentées et ton pennage d’or chatoyant brillent de l’étincelant éclat de l’Esprit très saint et illuminateur. Salut, très agréable et mystique paradis de Dieu, jardin planté aujourd’hui du côté de l’Orient du vouloir divin par sa droite toute-puissante, tu fais fleurir pour lui le lis embaumé et la rose d’une inaltérable splendeur pour la guérison de ceux qui avaient bu, du côté de l’Occident de la mort, l’amertume pestilentielle et funeste à l’âme; jardin où s’épanouit l’arbre de vie pour la connaissance de la vérité: qui goûte de son fruit, obtient l’immortalité. Salut, immaculé et très pur palais, construction sacrée du Dieu souverain. Auréolée de la magnificence de ce roi divin, tu offres à tous l’hospitalité pour initier à tes surnaturelles délices. En toi se trouve, non faite de main d’homme et toute diaprée d’ornements divers, la chambre nuptiale de l’Époux mystique. C’est là que le Verbe, voulant rappeler la race égarée, a épousé la chair pour réconcilier ceux qui s’étaient volontairement bannis.

Leçon viii
Salut, montagne de par Dieu très fertile et ombragée sur laquelle fut nourri l’Agneau mystique qui porta nos fautes et nos infirmités; montagne d’où se détacha, sans que main l’eût touchée, cette pierre qui brisa les autels des idoles et devint la pierre d’angle, admirable à nos yeux. Salut, trône sacré de Dieu, divine offrande, habitacle de gloire, parure incomparable, gemme choisie, propitiatoire de tout l’univers, ciel qui racontes la gloire de Dieu. Salut, vase d’or fin portant la plus grande douceur de nos âmes: la manne, qui est le Christ. O très pure, très digne de toute louange et de tout hommage, offrande consacrée à Dieu, surpassant en excellence toute créature, terre non travaillée, champ non labouré, vigne tout en vigoureux sarments, source d’eau jaillissante, vierge qui enfantes, et mère qui ne connais pas d’époux, joyau d’innocence et splendeur de sainteté. Toujours exaucée et forte de ton autorité maternelle, adresse tes prières au Seigneur et Dieu, Créateur de toutes choses, ton fils, né de toi, sans le secours d’un père. Prends en main le gouvernement de l’ordre ecclésiastique. Conduis-nous jusqu’au port tranquille.

Leçon ix
Avec splendeur revêts les prêtres de justice et de l’allégresse d’une foi éprouvée, pure et sincère. Quant aux princes orthodoxes qui, de préférence à tout l’éclat de la pourpre et de l’or, à la perle et à la pierre précieuse, t’ont choisie comme diadème, manteau et gloire assurée de leur royauté, dirige leur règne dans la tranquillité et la prospérité. Abaisse à leurs pieds et soumets-leur les nations fourbes qui te blasphèment ainsi que le Dieu né de toi. Affermis leur peuple pour qu’il persévère selon le précepte de Dieu dans la douce dépendance de l’obéissance. Cette cité qui est tienne, qui te considère comme sa citadelle et son fondement, couronne-la du triomphe de la victoire; entoure-la de force, étends sur elle ta protection. Conserve toujours la présence divine qui fait la beauté du temple. Préserve de toute vicissitude et de toute anxiété de l’âme ceux qui te louent. Accorde le rachat aux captifs. Montre-toi le réconfort des étrangers sans foyer et sans amis. Tends à l’univers entier ta main secourable pour que, dans la joie et l’allégresse, nous terminions splendidement tes solennités comme celle que nous célébrons maintenant, dans le Christ Jésus, roi universel et notre vrai Dieu, à qui soit gloire et puissance avec le Père saint, source de vie, et l’Esprit coéternel, consubstantiel qui règne avec eux maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

<img src="http://nsa19.casimages.com/img/2010/12/07/101207041701789611.jpg">
Lourdes, statue de la grotte des apparitions : «Je suis l’Immaculée Conception» (25 mars 1858).

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 Immaculée Conception: «...plus glorieuse que les chérubins, plus auguste que  [...] par Alexandre  (2011-12-07 13:46:26)


127 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]