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Le 24 Novembre
S. JEAN DE LA CROIX († 1591),
CONFESSEUR ET DOCTEUR DE L’ÉGLISE
. S. S. le pape Benoît XVI a consacré au Saint la catéchèse de l’audience générale du 16 février 2011.
Historique du culte
. «S. Ioannes a Cruce obiit Ubedae, in Hispania, die 14 decembris 1591. Canonizatus est anno 1726, eiusque festum ascriptum est in Calendario romano anno 1738, die 24 novembris celebrandum. (S. Jean de la Croix mourut à Ubeda, en Espagne, le 14 décembre 1591. Il fut canonisé en 1726 et sa fête fut inscrite au Calendrier romain en 1738 à la date du 24 novembre).»
Calendarium romanum, Commentarius historicus Calendarii instaurati, Romae, 1969, p. 109.
. «Memoria S. Ioannis a Cruce die eius natali, 14 decembris (1591), reponitur.
Memoria S. Chrysogoni, quamvis antiqua, Calendario eius basilicae titularis transtiberinae relinquitur. Passio S. Chrysogoni est fabulosa, nulloque iure S. Chrysogonus romanus martyrum numero videtur esse computandus.
(La mémoire de S. Jean de la Croix est transférée au jour anniversaire de sa mort, le 14 décembre [1591]. La mémoire de S. Chrysogone, bien qu’antique, sera limitée au Calendrier de sa basilique titulaire, au-delà du Tibre [à Rome]. La Passion de S. Chrysogone relève de la légende et rien ne permet de compter le romain Chrysogone au nombre des martyrs).»
Calendarium romanum, Variationes in Calendarium inductae, Romae, 1969, p. 146.
BRÉVIAIRE ROMAIN (1738-1961-1969)
Deuxième Nocturne
<i>Leçon iv
Jean de la Croix, né de parents pieux, à Fontibéra [Fontiveros, actuelle Castille et León] en Espagne [24 juin 1542], fit voir clairement dès ses premières années, combien il devait plus tard être cher à la Vierge Mère de Dieu; car, à l’âge de cinq ans, étant tombé dans un puits, il fut soutenu sur l’eau par la main de Marie, et il en sortit sain et sauf. Un tel désir de souffrir l’enflamma, que, dès sa neuvième année, il laissait un lit moelleux pour s’étendre d’ordinaire sur une couche de sarments. Parvenu à l’adolescence il se consacra au service des pauvres malades, à l’hospice de Médina del Campo: la grande ardeur de sa charité le tenait toujours prêt à leur rendre les plus bas offices. Aussi les autres infirmiers, excités par son exemple, accomplissaient-ils avec un nouveau zèle les mêmes actes charitables. Mais appelé à une vocation plus sublime, Jean embrassa l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel [1563], où il reçut la prêtrise par obéissance [1567] et désireux d’une discipline très sévère, d’un genre de vie plus austère, obtint de ses supérieurs la permission de suivre la règle primitive de l’Ordre. Dès lors, à cause de son continuel souvenir de la passion du Seigneur, il se déclara la guerre à lui-même, comme à son ennemi le plus redoutable, et il eut bientôt, par les veilles, les jeûnes, les disciplines de fer et toutes sortes de macérations «crucifié sa chair avec ses vices et ses convoitises» ; aussi mérita-t-il pleinement que sainte Thérèse le comptât parmi les plus pures et les plus saintes âmes illustrant alors l’Église de Dieu.
Leçon v
Muni [d’armes spirituelles] par la singulière austérité de sa vie et l’exercice de toutes les vertus, livré à la contemplation assidue des choses divines, Jean de la Croix éprouva souvent de merveilleuses extases; il brûlait d’un tel amour envers Dieu, que parfois ce feu divin, ne pouvant être contenu plus longtemps en lui-même et semblant rompre ses digues, on le voyait irradier le visage du saint. D’une extrême sollicitude pour le salut du prochain, Jean s’adonnait sans relâche à la prédication de la parole divine et à l’administration des sacrements. Orné de tant de mérites et embrasé du désir véhément de promouvoir une plus stricte discipline, il fut donné par Dieu comme aide à sainte Thérèse pour ramener parmi les Frères la primitive observance du Carmel, qu’elle avait établie chez les Sœurs de cet Ordre. Pour promouvoir cette œuvre divine, il supporta, ainsi que la servante de Dieu, des fatigues innombrables, visitant chacun des monastères élevés par les soins de cette même sainte vierge par toute l’Espagne, et cela sans se laisser effrayer par aucune privation, par aucun danger ; faisant fleurir en ces maisons et en celles qu’il fonda lui-même, la nouvelle observance, et affermissant cette observance par ses paroles et son exemple. Aussi est-il considéré à juste titre, comme ayant, après sainte Thérèse, le plus contribué à la réforme des Carmes déchaussés, qui a reçu ses enseignements et le nomme son père.
Leçon vi
Jean garda toute sa vie la virginité, et des femmes impudentes s’efforçant de tendre des pièges à sa vertu, il ne se borna pas à les repousser, mais les gagna à Jésus-Christ. Pour l’explication des opérations mystérieuses de la grâce divine, il fut, au jugement du Saint-Siège, l’égal de sainte Thérèse, et c’est éclairé par les lumières d’en haut qu’il écrivit, sur la théologie mystique, des livres tout pleins d’une sagesse céleste. Le Christ lui ayant un jour demandé quelle récompense il souhaitait pour tant de travaux, il répondit: «Seigneur, souffrir et être méprisé pour vous». Bien que son pouvoir sur les démons, qu’il chassait souvent du corps des possédés, le discernement des esprits, le don de prophétie, l’éclat des miracles l’eussent rendu très célèbre, son humilité demeura constamment telle, que souvent il demandait au Seigneur de mourir en un lieu où il serait ignoré de tous. Son vœu fut exaucé: une cruelle maladie le saisit à Ubède, et, pour combler son désir des souffrances, il lui survint à une jambe cinq plaies purulentes: toutes choses qu’il endura avec une constance admirable. Ayant reçu pieusement et saintement les sacrements de l’Église, dans l’embrassement de Jésus-Christ crucifié, qu’il avait toujours eu dans le cœur et sur les lèvres, et après avoir prononcé ces paroles: «Je remets mon âme entre vos mains», il s’endormit dans le Seigneur, au jour et à l’heure qu’il avait prédits [14 déc.], l’an du salut mil cinq cent quatre-vingt-onze, à l’âge de quarante-neuf ans. On vit un globe de feu tout éblouissant venir en quelque sorte au devant de son âme pour la recevoir; son corps exhala un très suave parfum et, aujourd’hui encore exempt de corruption, il est vénéré avec honneur à Ségovie. Des miracles éclatants ayant précédé et suivi la mort de Jean de la Croix, le Souverain Pontife Benoît XIII l’a inscrit au nombre des saints [1726], et Pie XI, sur l’avis de la Sacrée Congrégation des Rites, l’a déclaré Docteur de l’Église universelle [24 août 1926].
Pour cette fête simplifiée (ou Bréviaire 1961) :
Leçon ix (ou iii)
Jean de la Croix, né à Fontibéra [Fontiveros, actuelle Castille et León] en Espagne [24 juin 1542], de parents pieux, fit voir dès ses premières années combien il devait être plus tard cher à la Vierge Mère de Dieu, car étant tombé dans un puits à l’âge de cinq ans, il fut soutenu sur l’eau par sa main et en sortit sain et sauf. Parvenu à l’adolescence, il se consacra avec la plus tendre charité au service des pauvres et des malades dans l’hospice de Medina del Campo, puis embrassa la vie religieuse dans l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel [1563], et devenu prêtre par obéissance [1567], se mit à professer la règle primitive de cet Ordre. Brûlant d’ardeur pour promouvoir cette discipline plus étroite, il fut donné par Dieu comme aide à sainte Thérèse pour rétablir parmi les Frères l’ancienne observance du Carmel. La Sainte le tenait pour une des âmes les plus pures et les plus excellentes illustrant en ce temps-là l’Église de Dieu. Quand il eut travaillé de toutes ses forces à cette entreprise et eut beaucoup souffert, le Christ lui demanda quelle récompense il désirait pour tant de labeurs, et il répondit: «Seigneur, souffrir et être méprisé pour vous.» Il écrivit sur la théologie mystique des livres remplis d’une sagesse céleste. Enfin, ayant souffert très patiemment une cruelle maladie, il s’endormit dans le Seigneur à Ubède l’an quinze cent quatre-vingt-onze, âgé de quarante-neuf ans [14 déc. 1591, canonisé en 1726]. Pie XI, sur l’avis de la Sacrée Congrégation des Rites, l’a déclaré Docteur de l’Église universelle [24 août 1926]
Troisième Nocturne
(Commun des Docteurs de l’Église)
<b>Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu</b>
(ch. V, 13-19 ; trad. du <i>Lectionnaire</i> de 1964-65)
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples:
«Vous êtes le sel de la terre.
Si le sel devient fade,
avec quoi va-t-on le saler?
Il n’est plus bon à rien,
sinon à être jeté dehors et piétiné par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde.
Une ville ne peut être cachée, quand elle est située sur une montagne.
Et lorsqu’on allume une lampe, on ne la met pas non plus sous un boisseau,
mais sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes,
afin qu’ils voient vos bonnes œuvres,
et glorifient votre Père qui est dans les Cieux.
Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes:
Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir.
Car, en vérité, je vous le dis:
avant que passent le ciel et la terre,
la plus petite lettre, le plus petit trait,
ne disparaîtra pas de la Loi, jusqu’à ce que tout soit réalisé.
Celui donc qui violera un seul de ces commandements, même les plus petits,
et qui enseignera aux hommes à faire de même,
sera tenu pour le plus petit dans le Royaume des Cieux.
Mais celui qui les pratiquera et les enseignera,
celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux.»
Homélie de saint Augustin, Évêque
(Sur le Sermon sur la Montagne I, 16-17.
Texte latin : PL 34, 1237)
Le Seigneur nous montre qu’il faut regarder comme insensés ceux qui, recherchant l’abondance des biens temporels, ou craignant d’en être privés, perdent les biens éternels que les hommes ne peuvent ni donner, ni enlever. «Si donc le sel perd sa vertu, avec quoi le salera-t-on?» C’est-à-dire: si vous, par qui les peuples doivent en quel que sorte recevoir leur condiment, vous perdez le royaume des cieux parce que vous craignez des persécutions temporelles, quels seront les hommes qui pourront vous arracher à l’erreur, vous que Dieu avait choisis pour délivrer les autres de l’erreur?
Leçon viii
Le sel affadi «n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes». Ce n’est point celui qui souffre persécution qui est foulé aux pieds par les hommes, mais celui à qui la crainte de la persécution ôte sa vertu. On ne peut fouler aux pieds que ce qui est au-dessous de soi, et celui-là n’est point abaissé qui, bien qu’il souffre beaucoup sur la terre dans son corps, habite cependant au ciel par le cœur.
Pour S. Chrysogone, Martyr
Leçon ix
Chrysogone fut mis en prison à Rome, au temps de l’empereur Dioclétien [286-305]. Il y vécut deux ans des libéralités de sainte Anastasie; celle-ci, maltraitée à cause du Christ par son mari Publius, écrivit au Saint pour lui demander le secours de ses prières et reçut de lui des lettres de consolation. Mais un décret de l’empereur parvint à Rome, ordonnant de tuer les Chrétiens qui étaient dans les chaînes, et de lui envoyer Chrysogone à Aquilée. Quand il y fut arrivé, l’empereur lui dit: «Je t’ai mandé, Chrysogone, pour te combler d’honneurs, si tu veux consentir à adorer les dieux. — Moi, répondit Chrysogone, je vénère en esprit celui qui est vraiment Dieu, et je le prie; pour vos dieux, qui ne sont rien que les statues des démons, je n’ai que de la haine et de l’exécration.» Furieux de cette réponse, l’empereur le fit périr sous la hache, près des Eaux de Grado, le huit des calendes de décembre. Son corps, jeté à la mer, fut trouvé peu après sur le rivage par le Prêtre Zollus, qui l’inhuma dans sa maison.