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Le 14 Novembre
<b>S. JOSAPHAT (1580-1623),
ÉVÊQUE ET MARTYR</b>
Bref historique du culte liturgique du Saint
. «S. Iosaphat martyr occubuit Vitepsci, in Bielorussia, die 12 novembris 1623. Canonizatus est anno 1867, eiusque festum ascriptum est in Calendario romano anno 1882, die 14 novembris celebrandum. (<i>Saint Josaphat mourut martyr à Vitebsk, en Biélorussie, le 12 novembre 1623. Il fut canonisé en 1867 et sa fête fut introduite dans le Calendrier romain en 1882, à la date du 14 novembre</i>)» (Calendarium Romanum, <i>Commentarius historicus Calendarii romani generalis intaurati</i>, Romae, 1969, p. 108).
. «Memoria S. Iosaphat die eius natali, 12 novembris (1623), reponitur (<i>La mémoire de saint Josaphat est transférée au 12 novembre, anniversaire de sa mort</i> [1623])» (Calendarium Romanum, <i>Variationes in Calendarium romanum inductae</i>, Romae, 1969, p. 145)
<b>Deuxième nocturne</b>
Leçon iv
Josaphat Kuncewicz naquit de parents nobles et catholiques, à Vladimir en Volhynie (1580). Étant tout petit enfant, tandis qu’il écoutait sa mère lui parler de la passion du Christ devant une image de Jésus crucifié, un trait, parti du côté du Sauveur, vint le blesser au cœur. Embrasé de l’amour de Dieu, il s’adonna dès lors avec une telle ferveur à l’oraison et à d’autres exercices de piété, qu’il était un modèle et un sujet d’admiration pour les jeunes gens plus âgés que lui. A vingt ans (1600), entrant dans le cloître, il embrassa la vie monastique parmi les religieux de l’Ordre de saint Basile, et fit de merveilleux progrès dans la perfection évangélique. Il marchait nu-pieds, malgré l’excessive rigueur de l’hiver dans ces contrées, ne mangeait jamais de viande, et ne prenait de vin que par obéissance; jusqu’à la fin de sa vie, un cilice très rude affligea son corps. Josaphat conserva la fleur de sa chasteté, inviolée, qu’il avait, dès l’adolescence, consacrée à la Vierge Mère de Dieu. La renommée de sa science et de ses vertus n’ayant pas tardé à se répandre, on le chargea, quoique très jeune encore, de gouverner le monastère de Bytène ; peu de temps après, il devint Archimandrite de Vilna, et enfin, bien malgré lui, mais sur les instances des Catholiques, fut nommé Archevêque de Polotsk (1617).
Leçon v
Revêtu de cette dignité, Josaphat ne se relâcha en rien du genre de vie qu’il menait auparavant, et eut uniquement à cœur de favoriser le culte divin et d’assurer le salut du troupeau confié à sa vigilance. Énergique défenseur de l’unité et de la vérité catholiques, il travailla de tout son pouvoir à faire rentrer les schismatiques et les hérétiques dans la communion avec la chaire de saint Pierre. Pour ce qui est du souverain Pontife et de la plénitude de son autorité, il ne cessa d’en prendre la défense, contre les calomnies impudentes et les erreurs des impies, soit par des discours, soit par des écrits pleins de piété et de doctrine. Il revendiqua la juridiction épiscopale et les biens de l’Église, que des laïques avaient usurpés. On aurait peine à croire combien d’hérétiques ont été ramenés par lui dans le sein maternel de l’Église. Quant à l’union de l’Église grecque avec l’Église latine, les déclarations des souverains Pontifes attestent expressément que Josaphat en a été le plus illustre promoteur. A cette fin, et aussi pour rendre aux édifices sacrés leur magnificence, construire des demeures destinées aux vierges consacrées au Seigneur et soutenir d’autres œuvres pies, il donna spontanément les revenus de sa mense épiscopale. Sa libéralité envers les indigents alia si loin, qu’un jour, ne trouvant plus rien pour soulager la misère d’une pauvre veuve, il fit mettre en gage son homophorion ou manteau épiscopal.
Leçon vi
Un si grand développement de la foi catholique excita la haine de certains hommes corrompus, au point qu’il se forma un complot, pour attenter à la vie de ce champion du Christ. Dans un sermon à son peuple, le saint annonça lui-même la mort dont il était menacé. Comme il s’était rendu à Vitebsk, dans le but d’y faire la visite pastorale, les conspirateurs envahissent le palais archiépiscopal, frappent et massacrent tous ceux qu’ils y rencontrent. Aussitôt Josaphat, admirable de douceur, s’élance au-devant de ceux qui le cherchent, et leur adressant avec charité la parole: «Mes chers enfants, leur dit-il, pourquoi maltraiter mes serviteurs ? Si c’est à moi que vous en voulez, me voici.» Aussitôt les meurtriers se précipitent sur lui, l’accablent de coups, le percent de leurs armes, jusqu’à ce qu’enfin, l’ayant tué d’un violent coup de hache, ils jettent son cadavre dans le fleuve. C’était le douzième jour de novembre, de l’an mil six cent vingt-trois, Josaphat étant alors dans la quarante-troisième année de son âge. Son corps, entouré d’une merveilleuse lumière, fut retiré du fond du fleuve. Les meurtriers du Martyr furent les premiers à ressentir les effets salutaires de son sang : condamnés presque tous à la peine capitale, ils abjurèrent le schisme et reconnurent l’horreur de leur crime. Le saint Évêque, après sa mort, s’étant illustré par de nombreux miracles, le souverain Pontife Urbain VIII lui décerna les honneurs de la béatification (1643). Pie IX, le troisième jour des calendes de juillet, de l’an mil huit cent soixante-sept, à l’occasion des fêtes solennelles célébrées pour honorer le centenaire des princes des Apôtres, devant l’assemblée des Cardinaux, en présence des Patriarches, Métropolitains et Évêques de tous les rites, venus de toutes les parties du monde et réunis au nombre de cinq cents environ dans la basilique Vaticane, le mit solennellement au nombre des Saints, comme étant, parmi les Orientaux, le premier défenseur de l’unité de l’Église. Le souverain Pontife Léon XIII a étendu à l’Église universelle l’Office et la Messe de saint Josaphat (1882).
Pour cette Fête simplifiée (ou Bréviaire 1961) :
Leçon ix (ou iii)
Josaphat Kuncewicz naquit de parents nobles et catholiques, à Vladimir en Volhynie (1580). Étant petit enfant, tandis qu’il écoutait sa mère lui parler de la passion du Christ devant une image de Jésus crucifié, un trait, parti du côté du Sauveur, vint le blesser au cœur. A vingt ans (1600), il fit profession de la règle monastique parmi les religieux de saint Basile. Nommé ensuite Archimandrite de Vilna (1614), et enfin Archevêque de Polotsk (1617), il se montra l’exemple de toutes les vertus. Énergique promoteur de l’union de l’Église grecque avec l’Église latine, il ramena d’innombrables hérétiques dans le giron de l’Église mère. Parti pour Vitebsk pour y faire la visite pastorale et poursuivi par les schismatiques pour être mis à mort, il s’élança de lui-même au-devant d’eux, alors qu’ils pénétraient déjà dans la demeure archiépiscopale et leur dit: «Mes petits enfants, si vous avez quelque chose contre moi, me voici.» En conséquence, se jetant sur lui, les conspirateurs l’accablent de coups, le percent de traits et le lancent dans le fleuve après l’avoir tué à coups de hache (12 nov. 1623). Le sang du Martyr fut salutaire tout d’abord aux parricides eux-mêmes, qui, condamnés presque tous à la peine capitale, réprouvèrent leur crime, après avoir abjuré le schisme. Le pape Urbain VIII éleva au rang des Bienheureux (1643), et Pie IX mit au nombre des Saints ce premier défenseur de l’unité de l’Église parmi les Orientaux (1867).
<b>Troisième nocturne</b>
<b>Lecture du saint Évangile selon saint Jean</b>
(ch. X, 11-16.
Texte du Lectionnaire de 1964-65)
Leçon vii
En ce temps-là,
Jésus dit aux pharisiens:
«Je suis le bon pasteur.
Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.
Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur
et à qui les brebis n’appartiennent pas,
voit-il venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit;
et le loup les prend et les disperse.
Le mercenaire s’enfuit parce qu’il est mercenaire,
et peu lui importent les brebis.
Je suis le bon pasteur;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent;
de même que le Père me connaît
et que je connais le Père;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis
qui ne sont pas de ce bercail;
celles-là aussi, il faut que je les mène,
elles écouteront ma voix,
et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur.».
<b>Homélie de saint Jean Chrysostome</b>
(Homélies sur Jean 59.60.
Texte grec et trad. latine: PG 59, 325-326.327-329)
Elle est grande, mes très chers frères, elle est grande, dis-je, la dignité de prélat dans l’Église, et elle exige beaucoup de sagesse et de force en celui qui en est revêtu! Notre courage doit, selon l’exemple proposé par Jésus-Christ, être tel que nous donnions notre vie pour nos brebis, que jamais nous ne les abandonnions, et que nous résistions généreusement au loup. Car voici la différence entre le pasteur et le mercenaire: l’un veille à sa propre conservation, sans guère s’inquiéter des brebis; l’autre veille toujours au salut des brebis, en négligeant même ses propres intérêts. Après avoir donc caractérisé le pasteur, Jésus-Christ signale deux sortes de personnes qui nuisent au troupeau: le voleur, qui tue et ravit les brebis, et le mercenaire, qui laisse faire le voleur, ne défendant pas les brebis confiées à sa garde.
Leçon viii
C’est là ce qui arrachait autrefois à Ézéchiel ces invectives: «Malheur aux pasteurs d’Israël! ne se paissaient-ils pas eux-mêmes? N’est-ce point les troupeaux que les pasteurs font paître?» (Ez 34, 2) Mais eux, ils faisaient le contraire, conduite des plus criminelles, et source de calamités nombreuses. Ainsi, ajoute le Prophète: «Ils ne ramenaient pas (au bercail) la brebis égarée, ne recherchaient pas la brebis perdue, ne bandaient pas la brebis blessée, ne fortifiaient pas la brebis faible ou malade; soucieux qu’ils étaient, non de paître le troupeau, mais de se paître eux-mêmes» (Ib., 4). Saint Paul exprime cette vérité en d’autres termes: «Tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ» (Ph 2, 21).
Leçon ix
Le Christ se fait voir bien différent, et du voleur, et du mercenaire; différent d’abord de ceux qui viennent pour la perte des autres, quand il dit «être venu pour qu’ils aient la vie, et l’aient avec plus d’abondance» (Jn 10, 10); différent ensuite de ceux dont la négligence permettait aux loups de ravir les brebis; et il le montre en disant qu’il «donne sa vie pour ses brebis, afin qu’elles ne périssent pas» (Jn 10, 28). En effet, bien que les Juifs cherchassent à le faire mourir, il n’a point, pour cela, cessé de répandre sa doctrine, ni abandonné ses disciples; mais il est demeuré ferme et il a souffert la mort. Aussi a-t-il répété souvent: «Je suis le bon pasteur» (Jn 10, 11). Comme on ne voyait pas de preuve de ce qu’il avançait, (car cette parole : «Je donne ma vie» n’eut son accomplissement que peu de temps après, et celle-ci: «Afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient très abondamment», ne devait se réaliser qu’au siècle futur) que fait-il ? Il confirme une assertion par l’autre.