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«A ma peau se sont collés mes os» (Défunts : Bréviaire)
par Alexandre 2011-11-02 11:32:09
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Les âmes du purgatoire (1709), par Antoni Guerra

Le 2 novembre

COMMÉMORAISON DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS


Bref historique de la Commémoration
. «Commemoratio omnium Fidelium defunctorum postridie sollemnitatem omnium Sanctorum Cluniaci, anno 998, a S. Odilone instituta est. Influxu monachorum Cluniacensium largius diffusa est durante saeculo XI; attamen Romae celebrata est tantum a saeculo XIV.(La Commémoration de tous les Fidèles défunts a été instituée à Cluny par S. Odilon en 998 et fixée au lendemain de la Toussaint. Sous l'influence des moines clunisiens, elle fut largement répandue au cours du XI° siècle; ce n'est toutefois qu'au XIV° qu'elle commença d'être célébrée à Rome)» (Calendarium Romanum, Commentarius historicus Calendarii instaurati, Romae, 1969, p. 107).
. «Durant la cruelle dernière guerre, alors que chaque cité, sinon chaque famille, eut à pleurer ses morts, Benoît XV étendit à toute l’Église catholique un privilège que Benoît XIV avait jadis accordé aux États qui dépendaient alors de la couronne d’Espagne; il autorisa chaque prêtre à célébrer le 2 novembre trois messes pour les défunts.» (Dom I. Schuster, Liber Sacramentorum, t. IX [1933], p. 104).
. La préface des Défunts du Missel Romain en usage en 1962 provient du Missel Parisien de Mgr de Vintimille (1738) et fut insérée dand le Missel Romain par Benoît XV.


Premier Nocturne

Leçon i
(Jb 7, 16-21) Épargnez-moi, Seigneur; car mes jours ne sont rien. Qu’est-ce qu’un homme pour que vous fassiez un si grand cas de lui ? ou pourquoi mettez-vous sur lui votre cœur? Vous le visitez au point du jour, et aussitôt vous l’éprouvez; jusques à quand ne m’épargnerez-vous point, et ne me laisserez-vous pas avaler ma salive? J’ai péché, que ferai-je pour vous, ô gardien des hommes? Pourquoi m’avez-vous mis en opposition avec vous et suis-je à charge à moi-même? Pourquoi n’ôtez-vous point mon péché, et pourquoi n’enlevez-vous pas mon iniquité? Voilà que maintenant je dormirai dans la poussière, et, si vous me cherchez dès le matin, je ne serai plus.

Leçon ii
(Jb 14, 1-6) L’homme né d’une femme, vivant peu de temps, est rempli de beaucoup de misères. Comme une fleur, il s’élève et il est brisé; et il fuit comme l’ombre, et jamais il ne demeure dans un même état. Et vous croyez, ô Dieu, qu’il soit digne de vous d’ouvrir les yeux sur un tel être, et de l’appeler avec vous en jugement? Qui peut rendre pur celui qui a été conçu d’un sang impur? N’est-ce pas vous, qui seul êtes [pur?] Les jours de l’homme sont courts; le nombre de ses mois est en vos mains; vous avez marqué son terme, lequel ne pourra être dépassé. Retirez-vous un peu de lui, afin qu’il se repose, jusqu’à ce que vienne, comme pour un mercenaire, son jour désiré.

Leçon iii
(Jb19, 20-27) A ma peau, après que ma chair a été consumée, se sont collés mes os, et il n’est resté seulement que les lèvres autour de mes dents. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins, mes amis, parce que la main du Seigneur m’a touché. Pourquoi me persécutez-vous comme Dieu, et vous rassasiez-vous de ma chair? Qui m’accordera que mes paroles soient écrites? Qui me donnera qu’elles soient tracées dans un livre avec un stylet de fer et sur une lame de plomb, ou qu’elles soient gravées au burin sur la pierre? Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’au dernier jour, je ressusciterai de la terre; et que de nouveau je serai environné de ma peau, et que dans ma chair je verrai mon Dieu. Je dois le voir moi-même, et non un autre, et mes yeux doivent le contempler: c’est là mon espérance, elle repose dans mon sein.

Deuxième Nocturne



Du livre de saint Augustin, évêque: Les devoirs à rendre aux morts
(4.5.6.22.
Texte latin et autre trad. : BA 2 [1948], pp. 392-393.394-397.400-401.450-453)

Leçon iv
Le soin des funérailles, les conditions honorables de la sépulture, la pompe des obsèques, sont plutôt une consolation pour les vivants qu’un secours pour les morts. Toutefois, ce n’est point là un motif de mépriser et de dédaigner les corps des défunts, surtout ceux des justes et des fidèles, qui ont été comme les instruments et les vases dont l’âme s’est saintement servie pour toutes sortes de bonnes œuvres. Si le vêtement et l’anneau d’un père, si quelque autre souvenir de ce genre, reste d’autant plus cher à des enfants que leur affection envers leurs parents est plus grande, il ne faut en aucune manière traiter sans respect le corps lui-même, que nous portons plus intimement et plus étroitement uni à nous que n’importe quel vêtement. Nos corps, en effet, ne nous sont pas un simple ornement ou un instrument mis extérieurement à notre usage, mais ils appartiennent à la nature même de l’homme. De là vient qu’une piété légitime s’est empressée de rendre aux anciens justes les soins funèbres, de célébrer leurs obsèques et de pourvoir à leur sépulture, et qu’eux-mêmes ont souvent, pendant leur vie, fait des recommandations à leurs fils au sujet de la sépulture ou même de la translation de leur corps.

Leçon v
Quand les fidèles témoignent aux défunts l’affection d’un cœur qui se souvient et qui prie, leur action est sans nul doute profitable à ceux qui ont mérité, quand ils vivaient en leur corps, que de semblables suffrages leur soient utiles après cette vie. Mais lors même qu’en raison de quelque nécessité, l’on ne trouve point moyen, soit d’inhumer des corps, soit de les inhumer en quelque lieu saint, encore faut-il ne pas omettre d’offrir des supplications pour les âmes des morts. C’est ce que l’Église a entrepris de faire à l’intention de tous les chrétiens décèdes dans la communion de la société chrétienne, et même sans citer leurs noms, par une commémoraison générale, en sorte que ceux auxquels font défaut les prières de parents, d’enfants, de proches ou d’amis, reçoivent ce secours de cette pieuse mère, qui est une et commune à tous les-fidèles. Si ces supplications qui se font pour les morts avec foi droite et piété venaient à manquer, je pense qu’il n’y aurait pour les âmes aucune utilité à ce que leurs corps privés de vie fussent placés en n’importe quel lieu saint.

Leçon vi
Cela étant, soyons bien persuadés que, dans les solennités funéraires, nous ne pouvons faire parvenir du soulagement aux morts auxquels nous nous intéressons, que si nous offrons pour eux au Seigneur le sacrifice de l’autel, celui de la prière ou de l’aumône. Il est vrai que ces supplications ne sont pas utiles à tous ceux pour lesquels elles se font, mais seulement à ceux qui, au temps de leur vie, ont mérité de se les voir appliquées. Mais il vaut mieux offrir des suffrages superflus pour des défunts à qui ils ne peuvent ni nuire ni profiter, que d’en laisser manquer ceux auxquels ils sont utiles. Chacun cependant s’empresse de s’acquitter avec ferveur de ce tribut de prières pour ses parents et ses amis, afin que les siens en fassent autant pour lui-même. Quant à ce qu’on fait pour le corps qui doit être inhumé, il n’en résulte point de secours pour le salut du défunt, mais c’est un témoignage humain de respect ou d’affection, conforme au sentiment selon lequel personne ne hait sa propre chair. Il faut donc prendre le soin que l’on peut de l’enveloppe de chair laissée par un de nos proches, quand lui-même, qui en prenait soin, l’aura quittée. Et si ceux qui ne croient pas à la résurrection de la chair agissent ainsi, combien ceux qui croient ne doivent-ils pas faire davantage, afin que les derniers devoirs soient rendus de telle manière à ce corps mort, mais destiné à ressusciter et à demeurer éternellement, qu’on y trouve même, en quelque sorte, un témoignage de cette foi.


Troisième Nocturne


Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, Musée d’Orsay (Paris)

De la première Épître de saint Paul, Apôtre, aux Corinthiens (ch. XV)

Leçon vii
(vv. 12-22) Si on prêche que le Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns disent-ils parmi vous qu’il n’y a point de résurrection des morts? Or, s’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et vaine est aussi votre foi. Nous nous trouvons même être de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous rendons ce témoignage contre Dieu, qu’il a ressuscité le Christ, qu’il n’a pourtant pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. Car, si les morts ne ressuscitent point, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Que si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine; vous êtes encore dans vos péchés. Donc ceux aussi qui se sont endormis dans le Christ ont péri. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais très certainement le Christ est ressuscité d’entre les morts, comme prémices de ceux qui dorment; car par un homme est venue la mort, et par un homme la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi dans le Christ.

Leçon viii
(vv. 35-44) Mais, dira quelqu’un, comment les morts ressuscitent-ils? Ou avec quel corps reviendront-ils? Insensé, ce que tu sèmes n’est point vivifié, si auparavant il ne meurt. Et ce que tu sèmes n’est pas le corps même qui doit venir, mais une simple graine, comme de blé, ou de quelque autre chose. Mais Dieu lui donne un corps, comme il veut, de même qu’il donne à chaque semence son corps propre. Toute chair n’est pas la même chair; mais autre est celle des hommes, autre celle des brebis, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; mais autre est la gloire des célestes, autre celle des terrestres. Autre est la clarté du soleil, autre la clarté de la lune, autre la clarté des étoiles. Une étoile même diffère d’une autre étoile en clarté. Ainsi est la résurrection des morts. Le corps est semé dans la corruption, il ressuscitera dans l’incorruptibilité. Il est semé dans l’abjection, il ressuscitera dans la gloire; il est semé dans la faiblesse, il ressuscitera dans la force. Il est semé corps animal, il ressuscitera corps spirituel.

Leçon ix
(vv. 51-58) Voici que je vais vous dire un mystère. Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne serons pas tous changés. En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Puisqu’il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Et quand ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors sera accomplie cette parole qui est écrite: «La mort a été absorbée dans sa victoire» (Is 25, 8). «O mort, où est ta victoire? Où est, ô mort, ton aiguillon?» (Os 13, 14). Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la force du péché, la loi. Ainsi, grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, vous appliquant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur.

     

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