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Christ-Roi et humilité: Dimanche (Bréviaire)
par Alexandre 2011-10-29 19:46:54
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Dimanche 30 Octobre 2011



<b>I. BRÉVIAIRE ROMAIN (office de 1925 à 1969)</b>

FÊTE DE N.-S. JÉSUS-CHRIST, ROI

Nota: Les hymnes propres sont du P. Vittorio Genovesi († 1967), hymnographe de la S. C. des Rites.

<b><i>A Matines</b></i>


<i>Hymne</i>

Ætérna Imágo Altíssimi,
Lumen, Deus, de Lúmine,
tibi, Redémptor, glória,
honor, potéstas régia.

Du Très-Haut Image éternelle,
Dieu, Lumière de Lumière,
à vous, Rédempteur, soit la gloire,
l’honneur, la puissance royale.


Tu solus ante sǽcula
spes atque centrum témporum,
cui iure sceptrum géntium
Pater suprémum crédidit.

A vous seul, avant tous les siècles
espoir et centre des temps,
à vous, par droit, le Père a confié
le sceptre de toutes les nations;


Tu flos pudícæ Virginis,
nostræ caput propáginis,
lapis cadúcus vértice
ac mole terras óccupans.

Vous, fleur d’une chaste Vierge,
vous, le chef de notre lignée,
vous, la pierre tombée du sommet
qui de votre masse emplissez les terres.


Diro tyránno súbdita,
damnáta stirps mortálium
per te refrégit víncula
sibíque cælum víndicat.

Soumise à un cruel tyran,
la race des mortels condamnée
par vous a brisé ses liens
et pour elle réclame le ciel.


Doctor, Sacérdos, Légifer,
præfers notátum sánguine
in veste «Princeps príncipum
regúmque Rex Altíssimus».

Docteur, prêtre, législateur,
vous portez, marqué de ton sang,
sur votre habit: «Prince des princes,
Roi Très-Haut de tous les rois».


Tibi voléntes súbdimur,
qui iure cunctis ímperas:
hæc cívium beátitas
tuis subésse légibus.

A vous, nous nous soumettons de plein cœur,
à vous qui, par droit, commandez à tous;
que le bonheur des citoyens
soit d’être soumis à vos lois.


Iesu, tibi sit glória,
qui sceptra mundi témperas,
cum Patre, et almo Spíritu,
in sempitérna sǽcula. Amen.

A vous soit la gloire, Jésus,
qui gouvernez les sceptres du monde,
avec le Père et l’Auguste Esprit,
dans les siècles éternels. Amen.



Premier Nocturne

De l’Épître de saint Paul apôtre aux Colossiens
(ch. I)

Leçon i
(vv. 3-8) Nous ne cessons de rendre grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, dans nos prières pour vous, depuis que nous avons entendu parler de votre foi en Jésus-Christ et de votre charité envers tous les saints, en vue de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux et dont vous avez eu connaissance par la prédication de la vérité évangélique. Elle est parvenue à vous, ainsi qu’au monde entier; elle porte des fruits et gagne du terrain, comme cela a eu lieu parmi vous, depuis les jours où vous l’avez entendue, et où vous avez connu la grâce de Dieu dans la vérité, d’après les instructions que vous avez reçues d’Épaphras notre bien-aimé compagnon au service de Dieu, et près de vous le fidèle ministre du Christ; c’est lui qui nous a appris votre charité toute spirituelle.

Leçon ii
(vv. 9-17) C’est pourquoi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous ayez la pleine connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour vous conduire d’une manière digne du Seigneur et lui plaire en toutes choses, produisant du fruit en toutes sortes de bonnes œuvres et faisant des progrès dans la connaissance de Dieu; fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, pour tout supporter avec patience et avec joie; — rendant grâces à [Dieu] le Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, en nous délivrant de la puissance des ténèbres, pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, né avant toute créature; car c’est en lui que toutes choses ont été créées, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances; tout a été créé par lui et pour lui. Il est, lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

Leçon iii
(vv. 18-23) Il est la tête du corps de l’Église, lui qui est le principe, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses, il tienne, lui, la première place. Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui; et il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, celles qui sont sur la terre, et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. Vous aussi, qui étiez autrefois loin de lui et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort de son Fils en son corps charnel, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tâche et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et affermis dans la foi, et inébranlables dans l’espérance donnée par l’Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, j’ai été fait ministre.




Second Nocturne

De l’encyclique du pape Pie XI
(Quas primas [11 déc. 1925]:
AAS 17 [1925], p. 595-596. 598-600. 607 – DC 15 [1926-I], col. 261-262. 263-265. 272)

Leçon iv
Puisque l’Année sainte [1925] a contribué en plus d’une occasion à mettre en lumière la royauté du Christ, Nous croyons accomplir un acte des plus conformes à Notre charge apostolique en accédant aux suppliques individuelles ou collectives de nombreux cardinaux, évêques ou fidèles; Nous clôturerons donc cette année par l’introduction dans la liturgie de l’Eglise d’une fête spéciale en l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi. Dans le langage courant, on donne au Christ le titre de Roi au sens métaphorique; il l’est, en effet, par l’éminente et suprême perfection dont il surpasse toutes les créatures. Ainsi, on dit qu’il règne sur les intelligences humaines, à cause de la pénétration de son esprit et de l’étendue de sa science, mais surtout parce qu’il est la Vérité et que c’est de lui que les hommes doivent recevoir la vérité et l’accepter docilement. On dit qu’il règne sur les volontés humaines, parce qu’en lui, à la sainteté de la volonté divine correspond une parfaite rectitude et soumission de la volonté humaine, mais aussi parce que sous ses inspirations et ses impulsions notre volonté libre s’enthousiasme pour les plus nobles causes. On dit enfin qu’il est le Roi des cœurs, à cause de son inconcevable «charité qui surpasse toute compréhension humaine» (Ep 3, 19) et à cause de sa douceur et de sa bonté qui attirent à lui tous les cœurs: car dans tout le genre humain il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais personne pour être aimé comme le Christ Jésus. Mais, pour entrer plus à fond dans Notre sujet, il est de toute évidence que le nom et la puissance de roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité; car c’est seulement du Christ en tant qu’homme qu’on peut dire: Il a reçu du Père «la puissance, l’honneur et la royauté» (Dan 7, 13-14.); comme Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur toutes les créatures.

Leçon v
Quant au fondement de cette dignité et de cette puissance de Notre-Seigneur, saint Cyrille d’Alexandrie l’indique très bien: «Pour le dire en un mot, dit-il, la souveraineté que Jésus possède sur toutes les créatures, il ne l’a point ravie par la force, il ne l’a point reçue d’une main étrangère, mais c’est le privilège de son essence et de sa nature» (Comm. sur Luc, 10: PG 72, 666). En d’autres termes, son pouvoir royal repose sur cette admirable union qu’on nomme l’union hypostatique. Il en résulte que les anges et les hommes ne doivent pas seulement adorer le Christ comme Dieu, mais aussi obéir et être soumis à l’autorité qu’il possède comme homme; car, au seul titre de l’union hypostatique, le Christ a pouvoir sur toutes les créatures. Nous voulons maintenant expliquer brièvement la nature et l’importance de cette royauté. Il est presque inutile de rappeler qu’elle comporte les trois pouvoirs, sans lesquels on saurait à peine concevoir l’autorité royale. Les textes des Saintes Lettres que Nous avons apportés en témoignage de la souveraineté universelle de notre Rédempteur le prouvent surabondamment. C’est, d’ailleurs, un dogme de foi catholique que le Christ Jésus a été donné aux hommes à la fois comme Rédempteur, de qui ils doivent attendre leur salut, et comme Législateur, à qui ils sont tenus d’obéir (Concile de Trente, sess. 6, ch. 21: DS 1571). Les évangélistes ne se bornent pas à affirmer que le Christ a légiféré, mais ils nous le montrent dans l’exercice même de son pouvoir législatif. A tous ceux qui observent ses préceptes, le divin Maître déclare, en diverses occasions et de diverses manières, qu’ils prouveront ainsi leur amour envers lui et qu’ils demeureront en son amour (Cf. Jn 14, 15 et 15, 10). Quant au pouvoir judiciaire, Jésus en personne affirme l’avoir reçu du Père, dans une réponse aux Juifs qui l’accusaient d’avoir violé le Sabbat en guérissant miraculeusement un malade durant ce jour de repos: «Le Père, leur dit-il, ne juge personne, mais il a donné au Fils tout jugement» (Jn 5, 22). Dans ce pouvoir judiciaire est également compris – car il en est inséparable – le droit de récompenser ou de châtier les hommes, même durant leur vie. Il faut encore attribuer au Christ le pouvoir exécutif : car tous inéluctablement doivent être soumis à son empire; personne ne pourra éviter, s’il est rebelle, la condamnation et les supplices que Jésus a annoncés.

Leçon vi
Toutefois, ce royaume est avant tout spirituel et concerne avant tout l’ordre spirituel: les paroles de la Bible que Nous avons rapportées plus haut en sont une preuve évidente, que vient confirmer, à maintes reprises, l’attitude du Christ-Seigneur. Quand les Juifs, et même les Apôtres, s’imaginent à tort que le Messie affranchira son peuple et restaurera le royaume d’Israël, il détruit cette illusion et leur enlève ce vain espoir; lorsque la foule qui l’entoure veut, dans son enthousiasme, le proclamer roi, il se dérobe à ce titre et à ces honneurs par la fuite et en se tenant caché; devant le gouverneur romain, encore, il déclare que son «royaume n’est pas de ce monde» (Jn 18, 36). Dans ce royaume, tel que nous le dépeignent les Évangiles, les hommes se préparent à entrer en faisant pénitence. Personne ne peut y entrer sans la foi et sans le baptême; mais le baptême, tout en étant un rite extérieur, figure et réalise une régénération intime. Ce royaume s’oppose uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres; à ses adeptes il demande non seulement de détacher leur cœur des richesses et des biens terrestres, de pratiquer la douceur et d’avoir faim et soif de la justice, mais encore de se renoncer eux-mêmes et de porter leur croix. C’est pour l’Eglise que le Christ, comme Rédempteur, a versé le prix de son sang; c’est pour expier nos péchés que, comme Prêtre, il s’est offert lui-même et s’offre perpétuellement comme victime: qui ne voit que sa charge royale doit revêtir le caractère spirituel et participer à la nature supraterrestre de cette double fonction? D’autre part, ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu’elles soient: il tient du Père sur les créatures un droit absolu, lui permettant de disposer à son gré de toutes ces créatures. En conséquence, en vertu de Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ Roi. Nous ordonnons qu’elle soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire celui qui précède immédiatement la solennité de la Toussaint. Nous prescrivons également que chaque année, en ce même jour, on renouvelle la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus.



Troisième Nocturne


Lecture du saint Évangile selon saint Jean
(ch. XVIII, 33-37)

Leçon vii
En ce temps-là,
Pilate dit à Jésus: «Es-tu le roi des Juifs?»
Jésus répondit: «Dis-tu cela de toi-même,
ou d’autres te l’ont-ils dit de moi?»
Pilate répondit: «Est-ce que je suis Juif?
Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi: qu’as-tu fait?»
Jésus répondit:
«Mon royaume n’est pas de ce monde;
si mon royaume était de ce monde,
mes serviteurs auraient combattu
pour que je ne fusse pas livré aux Juifs,
mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas.»
Pilate lui dit: «Tu es donc roi?»
Jésus répondit: «Tu le dis, je suis roi.
Je suis né et je suis venu dans le monde
pour rendre témoignage à la vérité:
quiconque est de la vérité écoute ma voix.»


Homélie de saint Augustin, évêque
(Homélies sur l’évangile de Jean 51, 4.
Texte latin et autre trad.: BA 73B, 292-295)

Quelle grandeur y a-t-il à ce que le Roi des siècles devienne le Roi des hommes? Car si le Christ est Roi d’Israël, ce n’est pas pour exiger le tribut, ni pour armer de fer des soldats, ni pour vaincre visiblement des ennemis. Ce qui le fait Roi d’Israël, c’est qu’il lui appartient de régir les esprits, de prendre soin de nous, en vue de l’éternité, de conduire au royaume des cieux ceux qui croient, qui espèrent et qui aiment. Ainsi donc, pour le Fils de Dieu égal au Père, pour le Verbe par qui tout a été fait, s’il a voulu être Roi d’Israël, c’est condescendance et non promotion, marque de miséricorde et non augmentation de pouvoir. Car celui qui est appelé sur terre «Roi des Juifs» est dans les cieux le Seigneur des Anges.

(Homélies sur l’évangile de Jean 117, 19-21: BA 75, 296-299)
Mais le Christ est-il Roi des Juifs seulement, ou aussi des Gentils? Il l’est plus encore des Gentils. Dans la prophétie, il dit: «J’ai été établi Roi par Dieu, sur Sion sa montagne sainte, promulguant le précepte du Seigneur»; mais pour qu’à cause de Sion, personne ne puisse dire qu’il a été Roi pour les seuls Juifs, il ajoute aussitôt: «Le Seigneur m’a dit: “Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré; demande, et je te donnerai les nations pour ton héritage, et en ta possession les frontières de la terre”» (Ps 2, 6-8).

Leçon viii
(Homélies sur l’évangile de Jean 115, 1.
Texte latin et autre trad.: BA 75, 250-253)
Jésus répond à Pilate: «Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs certes lutteraient pour que je ne sois pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici.» Voilà ce que le bon Maître a voulu que nous sachions. Mais d’abord il devait nous montrer la vanité de l’opinion des hommes, au sujet de son royaume, opinion soit des païens, soit des Juifs, de qui Pilate la tenait. Ils prétendaient le mettre à mort pour avoir convoité une royauté illégitime, ou parce que ceux qui règnent portent habituellement envie à ceux qui sont appelés à régner, et qu’il fallait en effet prendre garde que son royaume ne s’opposât soit aux Romains, soit aux Juifs.

Leçon ix
Le Seigneur aurait pu répondre: «Mon Royaume n’est pas de ce monde» à la première question du gouverneur qui lui dit: «Es-tu Roi des Juifs?» Mais à son tour, il lui demande s’il dit cela de lui-même, ou si c’est d’autres qu’il l’a entendu dire. Jésus veut montrer, par la réponse que va faire Pilate, que cette accusation lui a déjà été rapportée par les Juifs contre lui-même, comme un crime; il nous découvre aussi les pensées des hommes, pensées «dont il savait qu’elles sont vaines» (Ps 93, 11). Et après la réponse de Pilate, il pouvait répondre encore aux Juifs et aux Païens, avec plus d’à-propos et de clarté: «Mon royaume n’est pas de ce monde.»





<b><i>A Laudes</b></i>

<i>Hymne</i>
Vexílla Christus ínclita
late triúmphans éxplicat:
gentes, adéste súpplices,
Regíque regum pláudite.

Le Christ triomphant
déploie largement son glorieux étendard;
nations, venez, suppliantes,
applaudissez au Roi des rois.


Non ílle regna cládibus,
non vi metúque súbdidit:
alto levátus slípíte,
amóre traxit ómnia.

Ce n’est ni par les combats,
ni par la force ou la crainte qu’il a soumis les royaumes;
élevé sur un haut gibet,
il a tout attiré par l’amour.


O ter beáta cívitas
cui rite Christus ímperat
quæ iussa pergit éxsequi
edícta mundo cǽlitus!

O trois fois heureuse la cité
où règne pleinement le Christ,
et qui s’empresse d’obéir
aux lois que le ciel dicte au monde.


Non arma flagrant ímpia,
pax usque firmat foédera,
arrídet et concórdia,
tutus stat ordo cívicus.

Les guerres impies ne s’y allument pas,
la paix confirme toujours les traités,
la concorde y sourit,
l’ordre public s’y maintient en sûreté.


Servat fides connúbia,
iuvénta pubet íntegra,
pudíca florent límina
domésticis virtútibus.

La fidélité garde les mariages,
la jeunesse grandit dans l’innocence,
et les foyers sans tache font rayonner
la fleur des vertus familiales.


Optáta nobis spléndeat
lux ista, Rex dulcíssime:
te, pace adépta cándida,
adóret orbis súbditus.

Cette lumière désirée,
qu’elle brille pour nous, Roi très doux;
que, jouissant d’une paix radieuse,
le monde soumis vous adore.


Iesu, tibi sit glória,
etc.


<b><i>A Vêpres</b></i>

<i>Hymne</i>
Te sæculórum Príncipem,
te, Christe, Regem géntium,
te méntium, te córdium
unum fatémur árbitrum.

C’est vous, Prince des siècles,
c’est vous, Christ, roi des Nations,
c’est vous que nous reconnaissons
pour l’unique arbitre des esprits et des cœurs.


Scelésta turba clámitat:
regnáre Christum nólumus;
te nos ovántes ómnium
Regem suprémum dícimus.

Une foule criminelle crie:
Nous ne voulons pas que le Christ règne;
c’est vous qu’avec transport
nous proclamons Roi suprême de tous.


O Christe, Princeps Pácifer,
mentes rebélles súbice,
tuóque amóre dévios
ovíle in unum cóngrega.

O Christ, Prince qui portez la paix,
soumettez les esprits rebelles,
et ceux qui loin de votre amour s’égarent,
rassemblez-les dans l’unique bercail.


Ad hoc cruénta ab árbore
pendes apértis brácchiis,
diráque fossum cúspide
cor igne flagrans éxhibes.

C’est pour cela que, bras ouverts,
vous pendez à l’arbre sanglant,
et que vous montrez votre cœur brûlant d’amour
transpercé par la lance cruelle.


Ad hoc in aris ábderis
vini dapísque imágine,
fundens salútem fíliis
transverberáto péctore.

C’est pour cela que sur les autels vous vous cachez
sous la figure du vin et du pain,
versant, de votre cœur transpercé,
le salut à vos fils.


Te natiónum prǽsides
honóre tollant público,
colant magístri, iúdices,
leges et artes éxprimant.

A vous, que les chefs des nations
rendent les honneurs publics;
que vous confessent maîtres et juges,
que lois et arts portent votre empreinte.


Submíssa regum fúlgeant
tibi dicáta insígnia:
mitíque sceptro pátriam
domósque subde cívium.

Que, soumis, les insignes des rois
brillent, à vous consacrés;
à votre doux sceptre soumets
la patrie et les demeures des citoyens.


Iesu, tibi sit glória,
etc..


<b>II. COMMENTAIRE PATRISTIQUE DE L’ÉVANGILE DU MISSEL DE 1970-2002</b>

La Liturgia Horarum, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne donne pas de commentaire de l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. Le passage de l’évangile lu ce jour (Mt 23, 1-12) se trouve, dans les éditions du Missel Romain antérieures à 1970, au Mardi de la seconde semaine de Carême. Par conséquent, on trouvera ci-après l’homélie donnée par le <i>Bréviaire romain</i> de 1961 pour ce Commun.

TRENTE-ET-UNIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Cycle des lectures A)

<b>Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu</b>
(ch. XXIII, 1-12.
Trad. liturgique)

Jésus déclara à la foule et à ses disciples :
«Les scribes et les pharisiens
enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez
tout ce qu’ils peuvent vous dire.
Mais n’agissez pas d’après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux
et en chargent les épaules des gens;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes:
ils portent sur eux des phylactères très larges
et des franges très longues;
ils aiment les places d’honneur dans les repas,
les premiers rangs dans les synagogues,
les salutations sur les places publiques,
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres,
car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé.»

Homélie de saint Jérôme, prêtre
(Sur Matthieu 4, 23, 1.
Texte latin et autre trad.: SC 242, 160-165)

Est-il douceur, est-il bonté plus grande que celle du Seigneur? Les pharisiens le tentent, leurs pièges s’écroulent, et selon les mots du psalmiste: «Dieu leur a tiré une flèche, soudaines ont été leurs blessures» (Ps 63, 8) et néanmoins, par respect pour la dignité de leur sacerdoce et de leur titre, il exhorte les foules à leur être soumises, en considérant non leurs œuvres, mais leur doctrine. En disant: «Les scribes et les pharisiens se sont installés dans la chaire de Moïse», il désigne par le mot «chaire» l’enseignement de la loi. Et ce qui est dit dans le psaume: «Il ne s’est pas assis dans la chaire de pestilence» (Ps 1, 1), et «Il renversa les chaires des marchands de colombes» (Mc 11, 15), nous devons le comprendre dans le sens de la doctrine.

«Ils attachent des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.» Ceci s’adresse d’une manière générale à tous les maîtres qui commandent des choses pesantes et n’en font pas de moindres. Notons d’ailleurs que les mots épaules, doigts, fardeaux et liens qui servent à fixer les fardeaux doivent s’entendre au sens spirituel. «Toutes leurs actions, ils les font pour être vus des hommes.» Ainsi quiconque agit en quoi que ce soit pour être vu des hommes est un scribe et un pharisien.

«Ils portent de larges phylactères et de longues franges, ils aiment la première place dans les banquets, les premiers sièges dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, et qu’on les appelle ‘Rabbi’.» Malheur à nous, misérables! à qui sont passés les vices des pharisiens. Quand le Seigneur eut donné par l’intermédiaire de Moïse les commandements de la loi, il conclut: «Tu les attacheras à ta main et sur ton front comme un bandeau.» En voici le sens: Que mes préceptes soient dans ta main pour que tu les réalises dans tes actes; qu’ils soient sur ton front pour que tu les médites jour et nuit. Les pharisiens ont mal interprété; ils se sont mis à écrire le Décalogue de Moïse, c’est-à-dire les dix paroles de la loi, sur des bouts de parchemins qu’ils pliaient et attachaient à leur front pour s’en faire comme une couronne sur leur tête: ils les emportaient toujours avec eux sur leur front.


<b>Collecte</b>
(=MR1962: 12° dim. après la Pentecôte)
Omnípotens et miséricors Deus,
de cuius múnere venit,
ut tibi a fidélibus tuis
digne et laudabíliter serviátur,
tríbue, quǽsumus, nobis,
ut ad promissiónes tuas
sine offensióne currámus.
Per Dóminum.

Traduction de Dom Lefebvre
Dieu tout-puissant et bon,
qui, dans votre libéralité,
donnez vous-même à vos fidèles
de pouvoir vous servir
d’une manière digne et qui vous plaise,
accordez-nous de courir sans trébucher
vers l’accomplissement de vos promesses.

     

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