Le 27 Octobre
<b>VIGILE DES SS. APÔTRES SIMON ET JUDE</b>
<i>Cette vigile fut supprimée en 1955. Il nous paraît néanmoins intéressant d’en donner l’évangile et l’homélie.</i>
<b>Lecture du saint Évangile selon saint Jean</b>
(ch. XV, 1-7.
Texte du <i>Lectionnaire</i> de 1964-65)
<i>Leçon i</i>
En ce temps-là,
Jésus dit à ses disciples:
«Je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui en moi ne porte pas de fruit,
il le retranche;
et tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie
pour qu’il en porte davantage.
Déjà vous êtes purs
à cause de la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi,
et moi en vous.
Comme le sarment ne peut porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure sur la vigne,
ainsi vous non plus
si vous ne demeurez en moi.
Je suis la vigne,
vous êtes les sarments.
Qui demeure en moi, et moi en lui,
porte beaucoup de fruit;
car, séparés de moi,
vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
on le jette dehors comme le sarment
et il sèche.
Les sarments secs,
on les ramasse,
on les jette au feu,
et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez ce que vous voulez
et cela vous sera accordé. »
<b>Homélie de saint Augustin, évêque</b>
(<i>Traités sur saint Jean</i> 80, 1-2.
Texte latin et autre trad.: <i>BA</i> 74B, 68-71)
Dans cet endroit de l’Évangile, mes frères, où le Seigneur affirme qu’il est la vigne et que ses disciples en sont les branches, il parle comme le chef de l’Église dont nous sommes les membres, comme médiateur entre Dieu et les hommes (cf. <i>1 Tim</i> 11, 5), lui, le Christ Jésus, homme véritable. En effet, les branches de la vigne sont de même nature que la tige; c’est pourquoi, comme il était Dieu et que nous n’avons pas la nature divine, il s’est fait homme, afin que la nature humaine fût en lui comme une vigne dont nous autres hommes nous pourrions être les branches.
<i>Leçon ii</i>
Mais que signifient ces paroles: «Je suis la vraie vigne»? N’a-t-il pas ajouté le mot «vraie» par opposition à la vigne qu’il prend ici pour terme de comparaison? Car on lui donne le nom de vigne dans un sens figuré et non au sens propre, de même qu’ou lui donne les noms de brebis, agneau, lion, roc, pierre angulaire et d’autres choses encore qui portent elles-mêmes ces noms avec plus d’exactitude et qu’on cite pour en tirer des comparaisons, plutôt que pour en affirmer les propriétés distinctives. Quand Jésus dit: «Je suis la vraie vigne», c’est pour se déclarer différent de celle à qui fut adressé ce reproche: «Comment es-tu changée pour moi en amertume, ô vigne étrangère?» (<i>Jr</i> 2, 21) Pourrait-elle être une vraie vigne, celle dont on attendait du raisin et qui a produit des épines?
<i>Leçon iii</i>
«Je suis la vraie vigne», dit Jésus Christ, «et mon Père est le vigneron». Le vigneron et la vigne sont-ils donc une même chose? Jésus-Christ est la vigne selon la nature qui lui fait dire: «Le Père est plus grand que moi» (<i>Jn</i> 14, 28). Mais, selon la nature qui lui permet de dire: «Le Père et moi nous sommes un» (<i>Jn</i> 10, 30), il est lui-même le vigneron; non pas un vigneron comme ceux qui, en travaillant, ne peuvent donner que des soins extérieurs; mais le vigneron capable de donner l’accroissement intérieur. «Car ce n’est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui est quelque chose; mais c’est Dieu qui donne l’accroissement» (<i>1 Co</i> 3, 6). Mais Jésus-Christ est assurément Dieu, car «le Verbe était Dieu» (<i>Jn</i> 1, 1); voilà pourquoi le Père et lui sont un; et si «le Verbe s’est fait chair» (<i>Jn</i> 1, 14), ce qu’il n’était pas, c’est en demeurant ce qu’il était déjà.