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Le 13 Octobre
<b>S. ÉDOUARD († 1066),
ROI ET CONFESSEUR</b>
Bref historique du culte liturgique
«Memoria S. Eduardi († Londinii die 5 ianuarii 1066), anno 1679 in Calendario romano ascripta, Calendariis particularibus relinquitur, quia non agitur de Sancto “momentum universale revera præ se ferente” [SC 211] (La mémoire de saint Édouard [† à Londres le 5 janvier 1066], inscrite au Calendrier romain en 1679, est laissée aux Calendriers particuliers parce que ce Saint n’a pas “un véritable rayonnement universel” [SC 211]).»
Calendarium Romanum, <i>Variationes in Calendarium romanum inductae</i>, Romae, 1969, p. 142.
BRÉVAIRE ROMAIN (1679-1961-1969)
<b><i>Deuxième Nocturne
<i>Leçon iv</i>
Édouard surnommé le Confesseur [né en 1003-1005], était petit-fils de saint Édouard, roi et Martyr [† 978], et fut le dernier souverain des Anglo-Saxons. Le Seigneur fit voir dans une extase, à un homme de très grande sainteté nommé Brithuald, qu’Édouard serait roi. Il n’avait que dix ans [1013] lorsque les Danois, qui alors dévastaient l’Angleterre le cherchant pour le faire mourir, il fut contraint de s’exiler, et se réfugia chez son oncle, le duc de Normandie. Là, au milieu des séductions du vice, il fit paraître une telle intégrité de vie et une si grande innocence de mœurs, qu’il fut un sujet d’admiration pour tous. On vit même alors éclater en lui une piété admirable envers Dieu et pour les choses divines. Il était d’un caractère très doux et sans aucune ambition du pouvoir ; on rapporte de lui cette parole, qu’il aimait mieux se passer de la royauté, s’il ne pouvait l’obtenir sans carnage et effusion de sang.
<i>Leçon v</i>
Après la mort des tyrans qui avaient enlevé à ses frères la vie avec la couronne, il fut rappelé dans sa patrie et mis en possession du trône [1041-1042], d’après les vœux et aux applaudissements de tous. Il s’appliqua tout entier à faire disparaître les traces de ressentiments et d’inimitiés. Commençant par les choses saintes et par les églises, dont il réédifia ou restaura les unes, enrichit les autres de revenus et de faveurs, il mit ses plus grands soins à relever et faire refleurir la religion. Poussé par les grands du royaume à se marier, il conserva avec son épouse la virginité dans l’état du mariage : les écrivains sont d’accord pour l’affirmer. Il avait tant de foi et d’amour envers Jésus-Christ que plusieurs fois, pendant la célébration des saints Mystères, il mérita de le voir apparaître, le visage empreint de douceur divine. Partout on l’appelait le père des orphelins et des indigents, et jamais il n’était plus joyeux que lorsqu’il avait épuisé les trésors royaux à soulager les pauvres.
<i>Leçon vi</i>
Doué du don de prophétie, il prévit surnaturellement plusieurs faits à venir concernant l’état de l’Angleterre, et, chose remarquable entre toutes, il connut par inspiration divine, au moment même où elle arrivait, la mort de Suénon, roi des Danois, qui fut submergé en s’embarquant pour aller faire invasion en Angleterre. Édouard eut pour saint Jean l’Évangéliste un culte particulier, et il avait coutume de ne rien refuser de ce qu’on sollicitait de lui en son nom. Saint Jean, sous les haillons d’un pauvre, lui ayant un jour demandé l’aumône, le roi, dépourvu d’argent, prit l’anneau qu’il portait au doigt et le lui donna ; mais peu de temps après, le saint Apôtre le lui rendit en l’avertissant de sa fin prochaine. Le roi demanda donc aussitôt des prières, et le jour des nones de janvier, jour qu’avait prédit l’Évangéliste, il mourut très saintement, l’an du Seigneur mil soixante-six [5 janv. 1066]. Des miracles ayant jeté sur lui de l’éclat, le Pape Alexandre III, au cours du siècle suivant, le mit au nombre des Saints [7 fév. 1161]. Innocent XI ordonna d’honorer sa mémoire dans toute l’Église par un Office public [1679], et cela, au jour même [le 13 oct.] où, trente-six ans après sa mort [1102], son corps, dans la translation qu’on en fit, fut trouvé exempt de corruption et exhalant une suave odeur.
Pour cette fête simplifiée (ou Bréviaire 1961) :
<i>Leçon ix (ou iii) </i>
Édouard, surnommé le Confesseur [né en 1003-05], était petit-fils de saint Édouard, roi et Martyr [† 978] et fut le dernier souverain des Anglo-Saxons. Il n’avait que dix ans [1013] lorsque les Danois, qui alors dévastaient l’Angleterre, le cherchant pour le faire mourir, il fut contraint de s’exiler et de se réfugier chez son oncle, duc de Normandie, ou il fut un objet d’admiration pour tous par l’innocence de ses mœurs. Après la mort des tyrans qui avaient enlevé à ses frères la couronne et la vie, il fut rappelé dans sa patrie où il s’appliqua tout entier à effacer les traces des colères ennemies en commençant par les temples sacrés [1041-1042]. Doué du don de prophétie, il prédit surnaturellement plusieurs faits à venir concernant l’état de l’Angleterre. Il eut pour saint Jean l’Évangéliste un culte tout particulier, et mourut très pieusement le jour prédit par ce saint, c’est-à-dire aux nones de janvier [le 5] l’an du salut mil soixante-six. Le pape Alexandre III l’inscrivit au catalogue des Saints [7 fév. 1161].
<i><b>Troisième nocturne</i></b>
(Évangile et homélie du Commun d’un Confesseur non Pontife)
Lecture du saint Évangile selon saint Luc
(ch. XII, 35-40.
Trad. du <i>Lectionnaire</i> de 1964-1965)
Leçon vii
En ce temps-là,
Jésus dit à ses disciples:
«Que vos ceintures soient serrées sur vos reins,
et vos lampes allumées.
Soyez semblables à des hommes
qui attendent leur maître,
à son retour des noces,
afin de lui ouvrir aussitôt
qu’il arrivera et frappera.
Heureux ces serviteurs,
que le maître trouvera éveillés quand il arrivera!
En vérité, je vous le dis,
il resserrera sa ceinture, les fera mettre à table
et passera pour les servir.
S’il arrive à la deuxième ou à la troisième veille de la nuit,
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils!
Sachez-le: si le maître de maison savait
à quelle heure le voleur va venir,
il veillerait, et il ne laisserait pas forcer sa maison.
Soyez prêts, vous aussi,
car c’est à une heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.»
Homélie de saint Grégoire, pape
(Homélies sur les évangiles 13, 1-3.
Texte latin : SC 485, 300.302 ;
trad. française: éd. Barroux, 152-153)
Le texte du saint Évangile qu’on vient de vous lire, frères très chers, est bien clair pour vous. Mais de peur que même une telle simplicité ne risque de sembler obscure à quelques-uns, nous allons le parcourir brièvement afin d’en découvrir le sens à ceux qui l’ignorent, sans fatiguer pour autant ceux qui le comprennent. Le Seigneur dit : «Que vos reins soient ceints». C’est la luxure du sexe fort qui se trouve désignée par les reins. Et nous ceignons nos reins lorsque nous réfrénons la luxure de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de ne pas faire le mal si l’on ne s’applique aussi, par un effort assidu, aux bonnes actions, le Seigneur ajoute aussitôt : «Et qu’il y ait en vos mains des lampes allumées.» Ce sont bien des lampes allumées que nous tenons en main quand nous montrons l’exemple à notre prochain et l’éclairons par nos bonnes œuvres, ces bonnes œuvres dont le Seigneur dit : «Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux» (Mt 5, 16).
<i>Leçon viii</i>
Ici, deux choses sont ordonnées à la fois : ceindre ses reins et tenir des lampes; ce qui signifie que la chasteté doit rendre nos corps purs, et la vérité nos actions lumineuses. Car ni la pureté, ni la lumière ne peuvent plaire l’une sans l’autre à notre Rédempteur, soit qu’on fasse le bien sans avoir renoncé aux fautes de luxure, soit qu’on excelle en chasteté sans s’exercer encore aux bonnes œuvres. Sans les bonnes œuvres, la chasteté est donc bien peu de chose, et sans la chasteté, les bonnes œuvres ne sont rien. Celui qui accomplit ces deux préceptes doit encore aspirer à la patrie céleste par l’espérance, et ne pas se garder du vice dans le seul but d’obtenir l’estime de ce monde.
<i>Leçon ix</i>
«Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, afin que lorsqu’il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt.» Le Seigneur arrive quand il s’approche pour juger; il frappe à la porte lorsqu’il nous prévient de la proximité de la mort par les atteintes d’une maladie. Nous lui ouvrons aussitôt si nous l’accueillons avec amour. On ne veut pas, en effet, ouvrir au Juge qui frappe, si l’on a peur de mourir et qu’on redoute de voir le Juge qu’on se souvient d’avoir méprisé. Mais celui qui puise son assurance dans son espérance et ses œuvres lui ouvre aussitôt qu’il frappe à la porte, parce qu’il attend son Juge dans la joie, et qu’en voyant approcher l’instant de la mort, la pensée de la gloire qui va le récompenser le comble d’allégresse.