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Appeler non les justes, mais les pécheurs (S. Matthieu: Bréviaire)
par Alexandre 2011-09-20 19:41:26
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<i>Vocation de saint Matthieu</i>,
par le Caravage (église S.-Louis-des-Français, Rome)


Le 21 Septembre


S. MATTHIEU

APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE



<b>I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568-1969)

Premier Nocturne

Commencement du livre d’Ezéchiel le prophète (ch. 1)
<i>Leçon i</i>
(vv. 1-4) La trentième année, au quatrième mois, le cinq du mois, alors que je me trouvais parmi les déportés, au bord du fleuve Kebar, le ciel s’ouvrit et je fus témoin de visions divines. Le cinq du mois, – c’était la cinquième année d’exil du roi Joiakïn, – la parole du Seigneur fut adressée au prêtre Ézéchiel fils de Buzi, au pays des Chaldéens, au bord du fleuve Kebar. C’est là que la main du Seigneur fut sur moi. Je regardai: c’était un vent de tempête, soufflant du nord, un gros nuage environné d’une lueur, un feu d’où jaillissaient des éclairs, et au centre comme l’éclat du vermeil, au milieu du feu.

<i>Leçon ii</i>
(vv. 5-9) Au centre, je discernai quelque chose comme quatre Vivants dont voici l’aspect: ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces, et chacun quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et leurs sabots ressemblaient à des sabots de bœuf, étincelants comme de l’airain poli. Des mains humaines apparaissaient sous leurs ailes; leurs faces, à tous les quatre, étaient tournées vers les quatre directions. Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre; ils ne se tournaient pas en marchant; ils allaient chacun devant soi.

<i>Leçon iii</i>
(vv. 10-12) Voici à quoi ressemblait la face des quatre Vivants: à une face d’homme, à une face de lion sur la droite pour tous les quatre, à une face de taureau sur la gauche pour tous les quatre, à une face d’aigle pour tous les quatre. Voici ce qu’étaient leurs faces. Et leurs ailes étaient déployées vers le haut: chacun avait deux ailes qui se touchaient et deux qui lui couvraient le corps. Chacun allait droit devant soi, ils allaient là où l’Esprit les faisait aller, ils ne se tournaient pas dans leur marche.

Deuxième Nocturne

(Histoire du saint)

<i>Leçon iv</i>
L’apôtre et l’évangéliste Matthieu ou encore Lévi se trouve à Carphanaüm assis au bureau des impôts quand le Christ l’appelle. Aussitôt, il le suit, le reçoit à sa table, lui et tous les disciples. Après la résurrection du Christ, avant de gagner la province qui lui échoit à évangéliser, il est le premier en Judée qui écrit en hébreu l’Évangile de Jésus-Christ pour les croyants venus de la circoncision. Bientôt il part en Éthiopie pour y prêcher la Bonne Nouvelle et confirmer son message par de nombreux miracles.

<i>Leçon v</i>
Signalons tout particulièrement ce miracle où Matthieu ressuscite la fille du roi et convertit à la foi du Christ le roi, père de la princesse, son épouse et toute la contrée. A la mort du roi, Hirtacus, son successeur, veut épouser la princesse Iphigénie. Mais, parce que, sur le conseil de Matthieu, elle a voué sa virginité à Dieu et persévère dans son pieux dessein, Hirtacus ordonne de tuer l’Apôtre tandis qu’il célèbre à l’autel les saints mystères. C’est le 21 septembre qu’il achève par la gloire du martyre sa carrière apostolique. Son corps est transporté à Salerne et plus tard, sous le pontificat de Grégoire VII, enseveli dans l’église dédiée à son nom. Il y est vénéré par la piété de nombreux pèlerins.

Exposé de saint Grégoire, pape, sur le prophète Ezéchiel (3, 1; texte latin: PL 76, 806)
<i>Leçon vi</i>
Les quatre saints Vivants, que par avance a vus l’esprit de prophétie, sont décrits dans un récit subtil quand il est dit: «Ils avaient chacun quatre faces, et chacun quatre ailes.» Que signifie la face sinon la connaissance, et les ailes sinon l’envol? Car chacun se reconnaît à son visage et par les ailes, les corps des oiseaux sont soulevés vers les hauteurs. La face se rapporte à la foi, l’aile à la contemplation. Car par la foi nous sommes connus du Dieu tout-puissant comme il le dit lui-même de ses brebis: «Je suis le bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent» et encore: «Je connais ceux que j’ai choisis.» Mais puisque, par la contemplation, nous sommes portés au-dessus de nous-mêmes, nous sommes pour ainsi dire soulevés dans les airs.

(Ajout du bréviaire monastique [Ordre de saint-Benoît] de 1963)
Donc les quatre faces appartiennent à un chacun, car, si tu cherches ce que pense Matthieu sur l’incarnation du Seigneur il ne pense certainement pas autrement que Marc, Luc et Jean. Si tu cherches l’avis de Jean, sans aucun doute c’est celui de Luc, Marc et Matthieu. Si tu cherches ce qu’en pense Marc, c’est ce que pensent Matthieu, Jean et Luc. Si tu cherches l’opinion de Luc, c’est celle de Jean, Matthieu et Marc.

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Martyre de saint Matthieu,
par le Caravage (église S.-Louis-des-Français, Rome)

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (9, 9-13; version du <i>Lectionnaire</i> de 1964-65)
<i>Leçon vii</i>
En ce temps-là,
Jésus vit un homme,
assis au bureau de l’impôt,
qui s’appelait Matthieu.
Et il lui dit: «Suis-moi.»
Celui-ci se leva, et il le suivit.
Or, comme il était à table dans sa maison,
voici que des publicains et des pécheurs,
venus en grand nombre,
se trouvaient à table
avec Jésus et ses disciples.
En voyant cela, les pharisiens
disaient à ses disciples:
«Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs?»
Jésus entendit, et il dit:
«Ce ne sont pas les bien-portants
qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Allez donc, et apprenez ce que signifie cette parole:
C’est la miséricorde que je veux,
et non les sacrifices (Os 6, 6).
Car je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs.»

Homélie de saint Jérôme, prêtre (Sur Matthieu 9, 9-13; texte latin et autre traduction française: SC 242, 168-173)
Par respect et considération pour Matthieu, les autres évangélistes n’ont pas voulu lui donner le nom sous lequel il était communément connu, mais ils l’ont appelé Lévi, car il avait deux noms. Quant à Matthieu, suivant ce que dit Salomon: «Le juste s’accuse lui-même, dès le début de son discours» (Pr 18, 17), et encore: «Confesse tes péchés pour te justifier» (Si 4, 31), il se nomme lui-même Matthieu et publicain pour montrer à ceux qui le liront que nul ne doit désespérer du salut s’il s’est tourné vers une vie meilleure, car lui-même, de publicain, fut soudain changé en Apôtre.

<i>Leçon viii</i>
Ici, Porphyre et l’empereur Julien élèvent leur critique: ils dénoncent ou l’incapacité de l’historien menteur, ou la folie de ceux qui, sur-le-champ, ont suivi le Seigneur, comme s’ils avaient suivi inconsidérément le premier venu qui les appelait. Tout au contraire! Avant de croire, les Apôtres furent témoins, il n’y a pas de doute, de bien des miracles et de bien des signes. D’ailleurs l’éclat même et la majesté de la divinité cachée qui se reflétaient jusque sur son visage d’homme, étaient bien capables d’attirer dès l’abord ceux qui le voyaient. On dit que l’aimant et l’ambre ont la vertu d’attirer des anneaux, de la paille, des fétus; combien plus le Seigneur de toute la création pouvait-il attirer ceux à qu’il faisait entendre son appel.

<i>Leçon ix</i>
«Or, comme il était à table dans sa maison, voici que des publicains et des pécheurs venus en grand nombre, se trouvaient à table avec Jésus.» Ils voyaient qu’un publicain, converti de ses péchés à une vie meilleure, avait obtenu de faire pénitence; à cet exemple, eux aussi ne désespèrent pas du salut. Mais ce n’est pas en persistant dans leurs anciens vices qu’ils viennent à Jésus, comme les pharisiens et les scribes le murmurent, mais en faisant pénitence; comme l’indique ensuite cette parole du Seigneur: «C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices, car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» Le Seigneur se rendait aux repas des pécheurs; il avait ainsi l’occasion de les instruire et de servir des aliments spirituels à ceux qui l’invitaient.


Cathédrale de Salerne, où se trouvent les reliques du Saint


<b>II. LITURGIE DES HEURES (1971)



<b><i>A l’office des Lectures</b></i>

Homélie de saint Bède le Vénérable, prêtre (Homélie 21: CCL 122, 149-151)

Matthieu se leva et suivit Jésus.

«Jésus vit un homme assis au bureau de la douane; son nom était Matthieu. “Suis-moi”, lui dit-il» (Mt 9, 9). Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde. Il vit le publicain, et parce qu’il le vit d’un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit: «Suis-moi», est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme il; car «celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché» (1 Jn 2, 6).

«Matthieu se leva et le suivit» (Mt 9, 9). Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, négligeant les biens temporels, il ait adhéré à celui qu’il voyait dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait de l’extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un trésor incorruptible.

«Comme Jésus était à table à la maison, voilà que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent s’attabler avec lui et ses disciples» (Mt 9, 10). La conversion d’un seul publicain ouvrit la voie de la pénitence et du pardon à beaucoup de publicains et de pécheurs. Beau présage en vérité: celui qui devait être plus tard Apôtre et docteur parmi les païens entraîne à sa suite, lors de sa conversion, tout un groupe de pécheurs sur le chemin du salut; et ce ministère de l’Évangile qu’il allait accomplir après avoir progressé dans la vertu, il l’entreprend dès les premiers débuts de sa foi. Essayons de comprendre plus profondément l’événement relaté ici. Matthieu n’a pas seulement offert au Seigneur un repas corporel dans sa demeure terrestre, mais il lui a bien davantage préparé un festin dans la maison de son coeur par sa foi et son amour; comme en témoigne celui qui a dit: «Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi» (Ap 3, 20).

Nous ouvrons notre porte pour le recevoir à l’appel de sa voix lorsque nous donnons notre libre assentiment à ses avertissements intérieurs ou extérieurs et quand nous mettons à exécution ce que nous avons compris que nous devions faire. Et il entre pour manger, lui avec nous et nous avec lui, parce qu’il habite dans le cœur de ses élus, par la grâce de son amour; ainsi il les nourrit sans cesse par la lumière de sa présence afin qu’ils élèvent progressivement leurs désirs, et lui-même se nourrit de leur zèle pour le ciel comme de la plus délicieuse nourriture.

<b><i>A Laudes</b></i>

Hymne
(dom Anselme Lentini, † 1989; traduction officielle)

Præclára qua tu glória,
Levi beáte, cíngeris,
laus est Dei cleméntiæ,
spes nostra ad indulgéntiam.

<i>La gloire insigne dont tu es revêtu,
bienheureux Lévi, est louange
de la clémence de Dieu,
et espérance de notre pardon.</i>

Telóneo quando ássidens
nummis inhæres ánxius,
Matthæe, Christus ádvocans
opes tibi quas præparat!

<i>Tandis qu'assis à ton comptoir
tu t'attaches jalousement à l'argent,
Matthieu, quelles richesses
te réserve le Christ en t'appelant !</i>

Iam cordis ardens ímpetu
curris, Magístrum súscipis,
sermóne factus ínclito
princeps in urbe cælica.

<i>Alors, dans l'élan de ton cœur,
tu accours avec ardeur pour recevoir
le Maître, dont la divine parole
te fait prince de la cité céleste.</i>

Tu verba vitæ cólligens
Davídque facta Fílii,
per scripta linquis áurea
cæléste mundo pábulum.

<i>Tu recueilles les paroles de vie
et les actes du Fils de David,
par tes précieux écrits tu laisses
au monde un aliment céleste.</i>

Christum per orbem núntians
conféssus atque sánguine,
dilectiónis vívidæ
suprémo honóras pígnore.

<i>Tu annonces le Christ par l'univers,
tu le confesses par ton sang,
tu l'honores par le gage suprême
d'un vivant amour.</i>

O martyr atque apóstole,
evangelísta nóbilis,
tecum fac omne in sæculum
Christo canámus glóriam. Amen.

<i>Martyr et apôtre,
noble évangéliste
fais-nous chanter à jamais
avec toi la gloire du Christ. Amen.</i>

     

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