Le 16 Septembre
<b>SS. CORNEILLE, PAPE, ET CYPRIEN, ÉVÊQUE, MARTYRS</b>
<i><b>Deuxième Nocturne</i></b>
<i>Leçon iv</i>
Corneille était romain; il exerça le souverain pontificat sous les empereurs Gallus et Volusien [avril 251-253]. Aidé de Lucine, femme d’une très grande sainteté, il enleva des catacombes les corps des Apôtres Pierre et Paul, pour les transférer dans un lieu plus digne d’eux. Lucine plaça le corps de saint Paul dans sa propriété, située sur la voie d’Ostie, tout près de l’endroit où il avait été frappé du glaive. Quant au prince des Apôtres, Corneille déposa son corps non loin du lieu où il avait été crucifié. Les empereurs ayant appris ces faits par dénonciation, et sachant que, par le zèle du Pontife, beaucoup se convertissaient à la foi chrétienne, ils l’envoyèrent en exil à Civittà-Vecchia, où il reçut par lettres les consolations de saint Cyprien, Évêque de Carthage.
<i>Leçon v</i>
Comme ils se rendaient fréquemment l’un à l’autre ce devoir de charité chrétienne, les empereurs en prirent ombrage. Ils mandèrent Corneille à Rome, le firent flageller avec des cordes plombées, comme coupable de lèse-majesté, et, l’ayant fait conduire à l’idole de Mars, lui ordonnèrent de sacrifier à ce dieu. Parce qu’il manifestait toute l’horreur que lui inspirait cette impiété, on lui trancha la tête, le dix-huitième jour des calendes d’octobre [253]. La bienheureuse Lucine, aidée par des clercs, inhuma son corps dans une sablonnière qui lui appartenait, près du cimetière de saint Calixte. Il avait occupé le trône pontifical pendant deux années environ.
<b>Du Livre de saint Jérôme, Prêtre <i>Des écrivains ecclésiastiques</i></b> (Ch. 67. Texte latin : <i>PL</i> 23, 677B)
<i>Leçon vi</i>
Cyprien, africain d’origine, enseigna d’abord la rhétorique avec beaucoup d’éclat. Puis, s’étant fait chrétien, à la persuasion de Cécilius, dont il choisit le nom pour l’ajouter au sien, il donna aux pauvres toute sa fortune. Peu de temps après, il fut élevé au sacerdoce, et enfin nommé Évêque de Carthage [début 249]. Il serait superflu de parler de son génie, puisque ses œuvres sont plus brillantes que le soleil. Il endura le martyre sous le règne de Valérien et de Gallien, dans la huitième persécution, le même jour que Corneille souffrit à Rome, mais non la même année [16 sept. 258].
<i>Pour cette fête simplifiée (ou </i>Bréviaire Romain<i> de 1961)</i> :
<i>Leçon ix (ou iii) </i>
Le romain Corneille exerça le pontificat sous les empereurs Gallus et Volusien [avril 251-253]; il résista courageusement au schisme de Novatien et écrivit avec beaucoup de charité au sujet des fidèles tombés dans le schisme. Exilé à Civittà-Vecchia et accablé de maux, il mourut martyr [253]. L’africain Cyprien enseigna d’abord la rhétorique avec beaucoup d’éclat, puis s’étant fait chrétien, à la persuasion du prêtre Cecilius, dont il choisit le nom pour l’ajouter au sien, il donna aux pauvres toute sa fortune. Élevé au sacerdoce peu de temps après, il fut même sacré évêque de Carthage [début 249]. Ayant enduré durant le schisme de Novatien de dures épreuves, il s’efforça par tous les moyens de réparer les dommages causés à l’Église. Il serait superflu de parler de son génie puisque ses œuvres sont plus brillantes que le soleil. Cyprien endura le martyre sous les empereurs Valérien et Gallien pendant la huitième persécution [16 sept. 258].
<i><b>Troisième Nocturne</i></b>
(Du Commun de Plusieurs Martyrs, 1° endroit)
<b>Lecture du saint Évangile selon saint Luc</b> (ch. XXI, 9-19. Trad. de L.-Cl. Fillion pss)
<i>Leçon vii</i>
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples: «Lorsque vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne soyez pas effrayés; car il faut que ces choses arrivent d'abord, mais ce ne sera pas encore aussitôt la fin.» Alors il leur dit: «Nation se soulèvera contre nation, et royaume contre royaume. Et il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des pestes, et des famines, et des choses effrayantes dans le ciel, et de grands signes. Mais, avant tout cela, on mettra les mains sur vous, et on vous persécutera, vous livrant aux synagogues et aux prisons, vous traînant devant les rois et les gouverneurs, à cause de mon nom; et cela vous arrivera pour que vous rendiez témoignage. Mettez donc dans vos cœurs que vous n'aurez pas à méditer d'avance comment vous répondrez; car je vous donnerai une bouche et une sagesse auxquelles tous vos adversaires ne pourront résister et contredire. Vous serez livrés par vos parents, et par vos frères, et par vos proches, et par vos amis, et l'on fera mourir plusieurs d'entre vous; et vous serez haïs de tous à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne périra. C'est par votre patience que vous sauverez vos vies.»
<b>Homélie de saint Grégoire, pape</b> (<i>Homélies sur les évangiles</i> 35, n° 1. Texte latin: <i>SC</i> 522, 368-371; trad. des Moines du Barroux)
Le Seigneur, notre Rédempteur, nous annonce les maux qui précéderont la fin du monde, pour que nous soyons d’autant moins perturbés lorsqu’ils surviendront que nous les aurons connus d’avance. Car les traits blessent moins quand on peut les voir venir, et les malheurs du monde nous semblent moins intolérables si nous nous en protégeons par le bouclier de la prévoyance. Voici en effet que le Seigneur nous dit : «Quand vous entendrez parler de combats et de guerres civiles, ne vous effrayez pas, car il faut d’abord que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin.» Il faut méditer ces paroles de notre Rédempteur : elles nous annoncent que nous aurons à souffrir au-dedans et au-dehors. Car les combats sont relatifs à des armées ennemies, les guerres civiles à des concitoyens. Et si le Seigneur nous déclare que nous aurons à souffrir ici des armées ennemies et là de nos frères, c’est pour nous faire voir que nous serons mis dans le trouble tant au-dedans qu’au-dehors.
<i>Leçon viii</i>
Mais ces maux préalables ne devant pas être aussitôt suivis de la fin, il ajoute: «Les nations se dresseront contre les nations, et les royaumes contre les royaumes; il y aura de grands tremblements de terre, des pestes et des famines en divers lieux, des phénomènes effrayants venant du ciel, et de grands prodiges.» Ou, selon certaines variantes : «des phénomènes effrayants venant du ciel et des tempêtes», à quoi s’ajoute: «de grands prodiges». L’ultime tribulation est précédée de nombreuses autres, et ces maux fréquents qui arriveront les premiers ne feront que signaler les maux éternels qui les suivront. Ainsi, ce ne sera pas encore la fin après les combats et les guerres civiles, car il faut une longue suite de malheurs pour annoncer un malheur qui ne doit pas avoir de fin.
<i>Leçon ix</i>
Mais là où sont énoncés tant de signes de dérangement, un rapide examen de chacun d’eux s’impose à nous, puisqu’il nous faut souffrir telles choses du ciel, telles de la terre, telles des éléments et telles des hommes. Quand le Seigneur déclare : «Les nations se dresseront contre les nations», il s’agit d’un désordre venant des hommes; lorsqu’il dit : «Il y aura en divers lieux de grands tremblements de terre», il fait allusion aux effets de la colère d’en haut; «il y aura des pestes» concerne le dérèglement des corps; «il y aura des famines» désigne la stérilité de la terre; «des phénomènes effrayants venant du ciel et des tempêtes» décrit le dérèglement de l’atmosphère. Puisque toutes choses doivent être détruites, toutes sont ainsi ébranlées avant leur destruction. Et nous qui avons péché par toutes ces choses, nous sommes aussi frappés par toutes, afin de réaliser ce qui a été dit : «Le monde entier combattra pour lui contre les insensés.» (<i>Sg</i> 5, 20).