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«Stabat Mater dolorosa» (15 Septembre : Bréviaire)
par Alexandre 2011-09-14 21:54:29
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Le 15 septembre


LES SEPT DOULEURS DE LA B. VIERGE MARIE

Célébrée par l’Ordre des Servites au XVII° s., cette fête fut étendue à toute l’Église latine par Pie VII en 1814 en souvenir des épreuves de l’Église et de la captivité du Souverain Pontife sous Napoléon. Depuis la réforme du calendrier romain (1969), elle a pris le nom de <i>B. Mariæ Virginis Perdolentis</i> (litt. <i>B. V. Marie ressentant une très vive douleur</i>).

Les <b>sept douleurs</b> de la Sainte Vierge sont :

1. La circoncision de Jésus (ou l’annonce par Siméon à la Présentation: «Un glaive transpercera votre cœur»)
2. Le massacre des Innocents et la fuite en Égypte
3. La disparition de Jésus au Temple pendant trois jours
4. La rencontre de Jésus portant sa croix
5. Le crucifiement de Jésus
6. La descente de croix
7. L’Ensevelissement de Jésus



<b>I. BRÉVIAIRE ROMAIN</b> (de 1814 à 1970)

Premier Nocturne

Du Prophète Jérémie
<i>Leçon i</i>
(Lm 1, 2. 20-21) Elle passe les nuits à pleurer et les larmes couvrent ses joues. Pas un qui la console parmi ceux qui lui étaient chers. Tous ses amis l’ont méprisée et sont devenus ses ennemis! «Voyez, Seigneur, quel est mon angoisse! Mes entrailles sont émues; mon cœur est bouleversé au-dedans de moi, parce que je suis remplie d’amertume. Au dehors l’épée prenait mes enfants, au-dedans, la mort. Entends-moi qui gémis: pas un qui me console!»


<i>Leçon ii</i>
(<i>Lm</i> 2, 13.15-16) A quoi te comparer? A quoi te dire semblable, fille de Jérusalem? Qui pourra te sauver et consoler, vierge, fille de Sion? Car grande est comme la mer, ta ruine; qui t’apportera du remède? Ils ont frappé des mains à ton sujet, tous ceux qui passaient par la voie; ils ont sifflé et secoué la tête sur la fille de Jérusalem: «Est-ce là, disaient-ils, cette ville d’une parfaite beauté, la joie de toute la terre?» Ils ont ouvert la bouche contre toi, tous tes ennemis; ils ont sifflé et ils ont grincé des dents et ils ont dit: «Nous la dévorerons.»

<i>Leçon iii</i>
(<i>Lm</i> 2, 17-18) Le Seigneur a fait ce qu’il a résolu; il a accompli la parole qu’il a décrétée, dès les jours anciens; il a détruit et il n’a pas épargné; il a réjoui ton adversaire à ton sujet, et il a exalté la corne de tes ennemis. Leur cœur a crié vers le Seigneur, sur les murs de la fille de Sion. Fais couler comme un torrent de larmes pendant le jour et pendant la nuit; ne te donne pas de repos, et que la prunelle de ton œil ne se taise pas.




Second Nocturne

Sermon de saint Bernard, abbé (Sermon pour le dimanche après l’Assomption 14-15; texte latin: <i>SBO</i> 5, 273-274)

<i>Leçon iv</i>
Le martyre de la Vierge est recommandé à notre attention, tant par la prophétie de Siméon que par l’histoire même de la passion du Seigneur. «Celui-ci est posé en signe de contradiction, dit le saint vieillard au sujet de l’enfant Jésus, et ton âme à toi, disait-il à Marie, sera traversée d’un glaive» (Lc 2, 34-35). Vraiment, ô bienheureuse Mère, votre âme a été transpercée; et ce n’est qu’en passant par elle que le glaive pouvait pénétrer jusqu’à la chair de votre Fils. En vérité, après que votre Jésus eut rendu l’esprit, la lance cruelle qui lui ouvrit le côté n’a certes pas atteint son âme, mais a transpercé la vôtre. Son âme à lui n’était plus là, mais la vôtre ne pouvait être arrachée de ce corps.

<i>Leçon v</i>
La violence de la douleur a donc transpercé votre âme, en sorte que ce n’est pas sans raison que nous vous proclamons plus que Martyre, vous en qui le sentiment de la souffrance corporelle a été dépassé par le sentiment affectueux de la compassion. N’a-t-elle pas été plus qu’un glaive traversant votre âme, cette parole pénétrant «jusqu’à diviser l’âme et l’esprit» (He 4, 12): «Mère, voilà ton fils» (Jn 19, 26). Oh! quel échange! Jean vous est donné à la place de Jésus, le serviteur à la place du Seigneur, le disciple à la place du Maître, le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu, un simple homme pour un vrai Dieu. Comment l’écoute de cette parole n’aurait-elle pas traversé votre âme incomparablement affectueuse, quand son seul rappel fend nos cœurs à nous, nos cœurs de pierre et de fer?

<i>Leçon vi</i>
Ne vous émerveillez pas de ce qu’on dise que Marie a été Martyre en son âme. Il s’émerveillera, celui qui ne se souviendra pas que saint Paul a mentionné parmi les plus grands crimes des païens celui «d’être sans affection» (Rm 1, 31). Cela était bien loin du cœur de Marie, que cela soit loin aussi de ses humbles serviteurs. Mais peut-être quelqu’un dira-t-il: Ne savait-elle pas d’avance qu’il devait mourir? Assurément. N’espérait-elle pas qu’il ressuscite aussitôt? Oui, sans hésiter. Et avec cela, a-t-elle été affligée de le voir crucifier? Oui, profondément. D’ailleurs, qui donc es-tu, mon frère, et d’où te vient cette sagesse, que tu t’étonnes davantage de la compassion de Marie que de la souffrance du Fils de Marie? Il a pu mourir corporellement et elle n’aurait pu mourir avec lui dans son cœur? La mort du Fils est le fruit d’une charité telle que personne n’en a de plus grande; la compassion de la Mère vient d’une charité telle qu’après elle on n’en a pas vu de semblable.




Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (ch. XIX, 25-27)
<i>Leçon vii</i>
En ce temps-là, près de la croix de Jésus, se tenait sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. A la vue de sa mère et, tout auprès, du disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère: «Femme, voilà votre fils!» Ensuite, il dit au disciple: «Voilà ta mère!» Et, à partir de cette heure, le disciple la prit chez lui.


Homélie de saint Ambroise, évêque
(Traité sur l’institution des vierges 7, 49; texte latin: PL 16, 233) Elle se tenait debout près de la croix, la Mère, et, alors que les hommes avaient fui, elle restait là, intrépide. Voyez comment la Mère de Jésus a pu perdre toute honte, elle qui n’a pas perdu courage. Elle contemplait avec des yeux compatissants les blessures de son Fils, par lesquelles elle savait que tous seraient rachetés. Ce spectacle n’était pas indigne pour une Mère qui n’avait pas craint le bourreau. Le Fils était suspendu à la croix; la Mère s’offrait aux persécuteurs.

<i>Leçon viii</i>
(Lettre 25 à l’Église de Verceil, 109; texte latin: PL 16, 12)
Marie, Mère du Seigneur, se tenait debout devant la croix de son Fils. Personne ne me l’a appris, si ce n’est Jean l’Évangéliste. Les autres ont écrit comment, au cours de la passion du Seigneur, le monde a été ébranlé, le ciel s’est couvert de ténèbres, le soleil s’est retiré, et le bon larron a été reçu en paradis, après une pieuse confession de foi. Jean nous a enseigné ce que les autres n’avaient pas dit: comment, sur la croix, Jésus a interpellé sa Mère. Il a été plus frappé de l’acte du vainqueur des supplices, rendant à sa Mère ses devoirs de piété filiale, que du don qu’il faisait du royaume céleste. En effet, si c’est un acte religieux que de pardonner au larron, c’est piété plus riche encore que la Mère soit honorée par son Fils d’un si grand amour.

<i>Leçon ix</i>
(Suite de la leçon précédente)
«Voici, dit-il, ton fils; voici ta Mère.» Le Christ, de sa croix, faisait son testament, et fixait à la Mère et au disciple leurs devoirs de piété mutuelle. Le Seigneur ne faisait pas seulement un testament public, mais un testament familial. Et c’est saint Jean qui consignait ce testament de Jésus, digne témoin d’un si grand testament. Ah! le bon testament, non d’agent, mais de vie éternelle, écrit non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, qui a dit: «Ma langue est le calame du scribe rapide» (Ps 44, 2).




<b>II. LITURGIE DES HEURES</b> (1971)

<b>Des Sermons de saint Bernard, abbé</b>

(= Second Nocturne du bréviaire de 1961, i. e. <i>Sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption</i>, 14-15: <i>SBO</i> 5, 273-274 [traduction officielle, différente de celle donnée plus haut])

<i>Près de la croix se tenait sa mère</i>

Le martyre de la Vierge nous est connu tant par la prophétie de Siméon que par le récit même de la Passion du Seigneur. De l’enfant Jésus, ce vieillard disait: <i>«Il sera un signe de division»</i>, et toi, disait-il à Marie, <i>«une épée transpercera ton âme»</i> (<i>Lc</i> 2, 34-35).


Oui, Mère bénie, un glaive a transpercé ton âme: il n’aurait pu, sans transpercer celle-ci, pénétrer dans la chair du Fils. C’est vrai: ce Jésus qui est le tien – qui est à tous, certes, mais à toi tout particulièrement –, après avoir remis son esprit, ne fut pas atteint dans son âme par la lance meurtrière; sans épargner un mort, auquel elle ne pouvait pourtant plus faire de mal, elle lui ouvrit le côté; mais c’est ton âme qu’elle transperça. La sienne assurément n’était plus là, mais la tienne ne pouvait s’enfuir. Ton âme, c’est la force de la douleur qui l’a transpercée, aussi pouvons-nous très justement te proclamer plus que martyre, puisque ta souffrance de compassion aura certainement dépassé la souffrance qu’on peut ressentir physiquement.

N’a-t-elle pas été plus qu’une épée, pour toi, n’a-t-elle pas percé ton âme et atteint «jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit» (He 4, 12), cette parole: <i>«Femme, voilà ton fils»</i> (<i>Jn</i> 19, 26)? O quel échange! Jean t’est donné en lieu et place de Jésus, le serviteur à la place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée à la place du Fils de Dieu, un simple homme au lieu du vrai Dieu. Comment l’écoute de cette parole ne transpercerait-elle pas ton âme pleine d’affection, quand le seul souvenir de cette parole brise déjà nos cœurs, qui sont pourtant de roc et de fer?

Ne vous étonnez pas, frères, qu’on puisse dire de Marie qu’elle a été martyre dans son âme. S’en étonnerait celui qui aurait oublié comment Paul mentionne, parmi les fautes les plus graves des païens, le fait qu’ils ont été <i>«sans affection»</i> (<i>Rm</i> 1, 31). Un tel péché était bien loin du cœur de Marie; qu’il le soit aussi de ses modestes serviteurs.

Mais on dira peut-être: ne savait-elle pas d’avance qu’il devait mourir? – Sans nul doute. N’espérait-elle pas qu’il ressusciterait aussitôt? – Oui, assurément. Et malgré cela elle souffrit de le voir crucifié? – Oui, et violemment. Qui donc es-tu, frère, et d’où vient ta sagesse, pour que tu puisses t’étonner davantage de la compassion de Marie que de la passion du fils de Marie? Lui a pu mourir dans son corps, et elle, n’aurait-elle pas pu mourir avec lui dans son cœur? Voilà (dans la passion du Christ) ce qu’a accompli une charité telle que personne n’en a éprouvé de plus grande et voici (dans la compassion de Marie) ce qu’a accompli une charité qui, après celle de Jésus, n’a pas son pareil.

     

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