La boutique de l’Espérance, partenaire historique du Forum catholique !
Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

«O puissance admirable de la croix!» (Exaltation de la Ste Croix)
par Alexandre 2011-09-13 19:28:21
Imprimer Imprimer




Le 14 septembre

EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

<b>I. BRÉVIAIRE ROMAIN</b> (1568-1970)

Premier Nocturne

Du livre des Nombres (ch. XXI)
Leçon i
(vv. 1-3) Le roi d’Arad, Cananéen, habitant au Négeb, apprit qu’Israël venait par la route d’Atarim. Il attaqua Israël et fit des prisonniers. Israël fit alors ce vœu au Seigneur: «Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerai ses villes à l’anathème». Le Seigneur écouta la voix d’Israël et livra les Cananéens en son pouvoir. Ils les vouèrent à l’anathème, eux et leurs villes. On donna à ce lieu le nom de Horma.

Leçon ii
(vv. 4-6a) Ils quittèrent la montagne de Hor par la route de la mer Rouge, pour contourner le pays d’Édom. En chemin, le peuple perdit patience. Il parla contre Dieu et contre Moïse: «Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Égypte pour mourir en ce désert? Car il n’y a ni pain ni eau; nous sommes excédés de cette nourriture de famine.» Dieu envoya alors contre le peuple les serpents brûlants.

Leçon iii
(vv. 6b-9) La morsure des serpents fit périr beaucoup de monde en Israël. Le peuple vint dire à Moïse: «Nous avons péché en parlant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous ces serpents.» Moïse intercéda pour le peuple et le Seigneur lui répondit: «Façonne-toi un serpent brûlant que tu placeras sur un étendard. Quiconque aura été mordu et le regardera restera en vie.» Moïse façonna donc un serpent d’airain qu’il plaça sur l’étendard, et si un homme était mordu par quelque serpent, il regardait le serpent d’airain et restait en vie.


Le serpent d'airain, par Gustave Doré

Deuxième Nocturne

(Historique)
Leçon iv
Vers la fin du règne de Phocas, Chosroès, roi des Perses, après avoir envahi l’Égypte et l’Afrique et conquis Jérusalem où il fit périr plusieurs milliers de chrétiens, emporta en Perse la croix du Christ Seigneur qu’Hélène avait placée sur le mont Calvaire. Abattu par les malheurs et les calamités innombrables de la guerre, Héraclius, successeur de Phocas, demanda la paix. Mais il ne put, même à des conditions injustes, l’obtenir de Chosroès rendu arrogant par le succès. Alors devant ce grand péril, Héraclius s’adonna avec assiduité aux jeûnes et aux prières, implorant avec ardeur le secours de Dieu. Sur un avertissement divin, il rassembla une armée, en vint aux mains avec l’ennemi et défait trois généraux de Chosroès avec leurs trois armées.

Leçon v
Brisé par ces défaites, Chosroès prit la fuite et, avant de traverser le Tigre, désigna son fils Médarsès pour partager sa royauté. Mais Siroès, son fils aîné, profondément vexé de cet affront, projeta le meurtre de son père et de son frère. Il exécuta son projet peu de temps après le retour des deux fugitifs, et obtint d’Héraclius le droit de régner au prix de certaines conditions dont la première est de restituer la croix du Christ Seigneur. C’est ainsi que la croix fut recouvrée, quatorze ans après être passée au pouvoir des Perses. Au retour à Jérusalem, Héraclius la prit sur ses épaules et la transporta en grande pompe sur la montagne où le Sauveur l’avait lui-même portée (630).

Leçon vi
Cet événement fut marqué par un éclatant miracle. Héraclius, tout paré d’or et de pierreries, fut forcé de s’arrêter à la porte qui mène au mont Calvaire: plus il essayait d’avancer et plus il semblait en être empêché. Comme Héraclius et avec lui tous les témoins de cette scène restaient stupéfaits, Zacharie, évêque de Jérusalem, s’écria: «Prends garde, empereur, qu’en portant la croix avec cette parure de gloire, tu imites peu la pauvreté et l’humilité de Jésus-Christ.» Héraclius rejeta alors son très ample vêtement, enleva ses chaussures, revêtit l’habit du peuple, poursuivit aisément son chemin et replaça la croix sur le mont Calvaire à l’endroit même d’où les Perses l’avaient enlevée. La solennité de l’Exaltation de la Croix célébrée chaque année à cette même date devint encore plus glorieuse au souvenir du fait qu’Héraclius la replaça là où cette croix avait été dressée la première fois pour le Sauveur.


Héraclius et sainte Hélène

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (ch. XII, 31-36)
Leçon vii
En ce temps-là, Jésus dit à la foule des Juifs: «C’est maintenant le jugement du monde; c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi.» Il disait cela, pour marquer de quelle mort il devait mourir. La foule lui répondit: «Nous avons appris de la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dites-vous: ‘Il faut que le Fils de l’homme soit élevé?’ Quel est ce Fils de l’homme?» Jésus leur dit: «La lumière est encore pour un peu de temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière.» Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha d’eux.

Homélie de saint Léon, pape (Sermon 59, 6-7. Texte latin et autre traduction française: SC 74, 60-61)
Bien-aimés, voici donc le Christ exalté par la croix; le regard de l’âme ne doit pas être frappé seulement par l’aspect extérieur qui se présenta aux yeux des impies, de ceux pour qui Moïse dit: «Et ta vie sera suspendue devant tes yeux et tu craindras jour et nuit sans pouvoir croire en ta vie» (Dt 28, 66). Ces hommes, dans la crucifixion du Seigneur, en effet, ne purent penser à rien d’autre qu’à leur forfait; et s’ils ont de la crainte, ce n’est pas celle qui justifie la vraie foi, mais celle qui tourmente la mauvaise conscience. Pour nous, que notre intelligence, illuminée par l’Esprit de vérité, accueille d’un cœur pur et libre la gloire de la croix qui rayonne au ciel et sur la terre; que son regard intérieur contemple le sens de ces paroles du Seigneur sur l’imminence de sa passion: «C’est maintenant le jugement de ce monde; c’est maintenant que le Prince de ce monde va être jeté dehors; et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tout à moi» (Jn 3, 14).

Leçon viii
O puissance admirable de la croix! O gloire ineffable de la passion! Là se trouve le tribunal du Seigneur, le jugement du monde, le pouvoir du crucifié! 0ui, tu as tiré tout à toi, Seigneur, et, lorsque tu «étendais les mains tout le jour vers un peuple incrédule et obstiné à te contredire» (Is 65, 2), le monde entier reçut l’intelligence pour confesser ta majesté. Tu as tiré tout à toi, Seigneur, lorsque, pour maudire le crime judaïque, tous les éléments prononcèrent une sentence unanime; les luminaires célestes s’obscurcirent et le jour se changea en nuit; la terre elle-même fut ébranlée de secousses insolites et la création entière se refusa à servir des impies! Tu as tiré tout à toi, Seigneur, parce que, le voile du temple déchiré, le Saint des Saints s’est retiré loin de pontifes indignes: la figure se changea alors en vérité, la prophétie en manifestation, la Loi en Évangile.

Leçon ix
Tu as tiré tout à toi, Seigneur, afin que partout le culte de toutes les nations célébrât par un sacrement plénier et manifeste ce qui se cachait sous l’ombre des figures dans un seul temple de Judée. Maintenant, en effet, l’ordre des lévites est plus illustre, la dignité des anciens plus élevée, l’onction des prêtres plus sainte: car ta croix est source de toute bénédiction, cause de toute grâce; par elle, les croyants tirent force de la faiblesse, gloire de l’opprobre, vie de la mort. Maintenant aussi la diversité des sacrifices d’animaux prend fin et l’offrande unique de ton corps et de ton sang consomme tous les rites de sacrifices: car tu es le véritable «Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde» (Jn 1, 29), et tu achèves en toi tous les mystères; ainsi, de même que toutes les victimes font place à un seul sacrifice, tous les peuples ne forment plus qu’un seul royaume.




<b>II. LITURGIE DES HEURES</b> (1971)

<b>Homélie de S. André de Crète</b>
(Homélie 10 sur l’Exaltation de la sainte Croix. Texte grec et traduction latine: PG 97, 1018-1019.1022-1023)

La croix, gloire et exaltation du Christ

Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. Quelle grande chose que de posséder la Croix: celui qui la possède, possède un trésor. Je viens d’employer le mot de trésor pour désigner ce qu’on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens; car c’est en lui, par lui et pour lui que tout l’essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.

En effet, s’il n’y avait pas eu la Croix, le Christ n’aurait pas été crucifié, la vie n’aurait pas été clouée au gibet, et les sources de l’immortalité, le sang et l’eau qui purifient le monde, n’auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n’aurait pas été déchiré, nous n’aurions pas reçu la liberté, nous n’aurions pas profité de l’arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. S’il n’y avait pas eu la Croix, la mort n’aurait pas été terrassée, l’enfer n’aurait pas été dépouillé de ses armes.

La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu’elle a produit de nombreux biens, et d’autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C’est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c’est sur elle qu’il est mort volontairement; elle est son trophée parce que le diable y a été blessé et vaincu, et la mort y a été vaincue avec lui; les verrous de l’enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier.

La Croix est appelée la gloire du Christ, et son exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous. Que la Croix soit la gloire du Christ, écoute-le nous le dire lui-même: «Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire» (Jn 13, 31-32). Et encore: «Toi, Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde» (Jn 17, 5). Et encore: «“Père, glorifie ton nom”. Alors, du ciel vint une voix qui disait: “Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore”» (Jn 12, 28). Cela désignait la gloire qu’il devait obtenir sur la Croix.

Que la Croix soit aussi l’exaltation du Christ, tu l’apprends lorsqu’il dit lui-même: «Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes» (Jn 12, 32). Tu vois: la Croix est la gloire et l’exaltation du Christ.

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 «O puissance admirable de la croix!» (Exaltation de la Ste Croix) par Alexandre  (2011-09-13 19:28:21)


173 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]