Connaissant un peu le Père Daniel Bourgeois, je suis surpris d'un tel texte.

Les moines apostoliques de saint Jean de Malte ont eu une influence très bénéfique au moment de leur installation à Aix. Les Aixois ont eu chez eux une liturgie digne, et cela ne plaisait pas au clergé en place.
Ils ont aussi contribué au bon niveau du séminaire diocésain qui venait d'ouvrir ses portes (en même temps que La Castille à Toulon).

Ils ont aussi leurs faiblesses, notamment quand ils parlent du rôle de la Vierge Marie, on a l'impression qu'ils pensent que ce rôle est terminé à l'Assomption - mais je me trompe peut-être.

Mais là ce texte sur Saint Pie X me paraît relever du simplisme. Sans doute l'auteur a-t-il voulu dire en peu de mots pour des gens simples ce qu'il pensait, mais il mérite le reproche qu'il fait à celui dont il parle.
En particulier ce qu'il dit sur la rupture du concordat : il ne maîtrise visiblement pas le dossier.
Ce n'est pas à cause du refus de Saint Pie X que l'Etat se retrouve avec l'entretien des lieux de culte sur les bras : jusqu'à la Révolution, l'Eglise, étant respectée pour ce qu'elle était, s'en tirait fort bien. Mais les révolutionnaires ayant fait main basse et sur les édifices et sur les propriétés dont les revenus en assuraient l'entretien, se sont trouvés fort démunis quand il a bien fallu faire la paix avec l'Eglise : ils avaient tout dilapidé pour faire la guerre aux quatre coins de l'Europe. On a donc fait un compromis : l'Etat ne rendait pas les propriétés qu'il ne possédait plus, mais prenait à sa charge ce à quoi ces propriétés avait servi : l'entretien du clergé et celui des édifices.
La rupture du concordat en 1905 est un acte unilatéral de l'Etat français, elle est donc un déni de droit. Saint Pie X a eu bien raison de la dénoncer.
Maintenant je pose la question : on a rendu aux Juifs ce qui leur avait été volé pendant l'occupation ; alors pourquoi ne pas rendre aux catholiques ce qu'on leur a volé pendant la révolution, ou ce qu'on leur doit depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat ? Le salaire des prêtres depuis 106 ans avec les intérêts : voilà qui permettrait à l'Eglise d'entretenir dignement ses monuments.

Et puis dans le texte du père Daniel Bourgeois il y a aussi cette bourde sur l'exégèse : on ne doit pas admettre sans les passer au crible les conclusions des exégètes protestants, puisqu'ils n'ont pas l'assistance des sacrements (à part le baptême et le mariage) pour les guider dans leur travail. L'exégèse est une science qui nécessite une grande union à Dieu, et les sacrements sont justement là pour cela. En bref, il faut aux exégètes beaucoup de ... piété !

Merci à saint Pie X !

Votre dévoué Paterculus

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