Le 30 Août
<b>SAINTE ROSE DE SAINTE-MARIE, VIERGE</b>
<b>Deuxième Nocturne</b>
<i>Leçon iv</i>
La première fleur de sainteté de l’Amérique méridionale fut la vierge Rose, née à Lima, de parents chrétiens [Isabelle de Florès, le 20 Avril 1586]. Dès son berceau, on vit en elle des marques éclatantes de sa sainteté future, car son visage d’enfant parut un jour transfiguré et comme ayant l’aspect d’une rose, ce qui fut l’occasion de lui imposer ce nom. Dans la suite, la Vierge, Mère de Dieu, y ajouta un surnom, ordonnant de l’appeler Rose de sainte Marie. A l’âge de cinq ans, elle émit le vœu de virginité perpétuelle. Dans son adolescence, craignant que ses parents ne la contraignissent à se marier, elle coupa secrètement sa superbe chevelure. Adonnée à des jeûnes qui semblent au-dessus des forces de la nature humaine, elle passait des carêmes entiers sans manger de pain, n’ayant chaque jour pour nourriture que cinq pépins de citron.
<i>Leçon v</i>
Quand elle eut pris l’habit du tiers ordre de saint Dominique, elle redoubla ses austérités, fixa dans un long et très dur cilice de petites aiguilles, et se mit à porter jour et nuit, sous son voile une couronne armée de pointes aiguës. A l’exemple de sainte Catherine de Sienne elle ceignit ses reins d’une chaîne de fer, qui l’entourait d’un triple nœud. Son lit se composait de troncs noueux dont les interstices étaient remplis de têts de pots cassés. Elle se fit construire une étroite cellule dans un coin retiré du jardin ; et là, livrée à la contemplation des choses du ciel, elle exténuait son faible corps par de fréquentes disciplines, des privations de nourriture et des veilles ; mais soutenue par l’esprit, elle sortit victorieusement de nombreuses luttes avec les démons qu’elle méprisait sans crainte et dominait.
<i>Leçon vi</i>
Cruellement éprouvée par les souffrances de diverses maladies, les insultes de personnes de sa maison, et la calomnie, elle s’affligeait de ne pas souffrir autant qu’elle le méritait. En proie presque continuellement durant quinze années aux peines consumantes de la désolation et de l’aridité spirituelle, elle supporta avec force d’âme ces combats plus remplis d’amertume que toute mort. Après quoi elle commença à connaître l’abondance des joies célestes, à être éclairée par des visions, et à sentir son cœur se fondre sous l’action de séraphiques ardeurs. Favorisée de fréquentes apparitions de son Ange gardien, de sainte Catherine de Sienne et de la Mère de Dieu, elle usait avec eux d’une admirable simplicité, et mérita d’entendre de la bouche du Christ ces paroles : «Rose de mon cœur, sois une épouse pour moi.» Introduite heureusement enfin dans le paradis de cet Époux divin, Rose devint illustre après sa mort [à Lima, le 24 Août 1617] comme auparavant par de nombreux miracles, et le souverain Pontife Clément X l’inscrivit solennellement au catalogue des saintes Vierges [1671].
Pour cette fête simplifiée (ou le Bréviaire Romain de 1961) :
<i>Leçon ix (ou iii)</i>
Première fleur de sainteté de l’Amérique méridionale, la vierge Rose, née à Lima de parents chrétiens [Isabelle de Florès, le 20 Avril 1586], offrit dès le berceau d’éclatants indices de sa sanctification future, car son visage d’enfant parut merveilleusement transfiguré et ressemblant à une rose, ce qui fut l’occasion de lui donner ce nom. Craignant d’être contrainte par ses parents à des noces profanes, elle coupa secrètement sa superbe chevelure. L’austérité de sa vie fut peu commune. Ayant pris l’habit du tiers-ordre de saint Dominique [1608], elle suivit de près les exemples de pénitence de sainte Catherine de Sienne. En proie presque continuellement durant quinze années aux peines consumantes de la désolation et de l’aridité spirituelle, elle supporta avec force d’âme ces combats plus remplis d’amertume que toute mort. Favorisée de fréquentes apparitions de son Ange gardien, de sainte Catherine de Sienne et de la Mère de Dieu, elle usait avec eux d’une admirable simplicité. De la bouche du Christ, elle mérita d’entendre ces paroles: «Rose de mon cœur, sois une épouse pour moi.» Illustre après comme avant sa mort [à Lima, le 24 Août 1617] par de nombreux miracles, Rose fut inscrite au catalogue des saintes Vierges par le souverain Pontife Clément X [1671].
<b>Troisième Nocturne</b>
(Du commun des Vierges)
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (25, 1-13)
<i>Leçon vii</i>
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole: «Le Royaume des cieux sera comparable à dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent a la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient étourdies et cinq étaient prudentes. Les étourdies, en prenant leurs lampes, n’emportèrent pas d’huile; tandis que les prudentes prirent de l’huile dans des récipients avec leurs lampes. Comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes, et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: Voici l’époux qui vient! Allez à sa rencontre! Alors toutes ces vierges s’éveillèrent et apprêtèrent leurs lampes. Les étourdies s’adressèrent aux prudentes: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Mais les prudentes répondirent: Il n’y en aura jamais assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez les marchands, et achetez-en pour vous. Or, pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et on ferma la porte. Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! Mais il répondit: En vérité, je vous le dis, Je ne vous connais pas. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.»
Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les évangiles 12, 1. Texte latin et autre traduction: SC 485, 278-283)
Je vous exhorte fréquemment, frères très chers, à fuir les œuvres mauvaises, à éviter les souillures de ce monde, mais la lecture de l’Évangile d’aujourd’hui me pousse à vous dire de cacher avec grand soin vos bonnes actions, de peur de rechercher, dans ce que vous faites de bien, la faveur ou la bienveillance des hommes, de peur que le désir de la louange ne s’y glisse et que ce qui est ostentation extérieure ne soit intérieurement privé de récompense. Voici, en effet, la voix du Rédempteur qui nous montre dix vierges, et toutes sont appelées vierges, et toutes cependant n’ont pas été admises à franchir la porte de la béatitude, parce que certaines d’entre elles, tandis qu’elles cherchaient à tirer de leur virginité une gloire extérieure, ne voulurent pas prendre d’huile dans leurs récipients.
<i>Leçon viii</i>
Mais il nous faut d’abord chercher ce qu’est le royaume des cieux, ou pourquoi il est comparé à dix vierges et plus précisément à des vierges les unes prudentes, les autres folles. Quand il est évident qu’aucun réprouvé n’entre au royaume des cieux, comment peut-on le comparer à des vierges folles? Mais il faut savoir que souvent, dans la sainte Écriture, l’Église du temps présent est désignée comme le royaume des cieux. C’est d’elle que le Seigneur dit ailleurs: «Le Fils de l’homme enverra ses Anges, et ils ramasseront tous les scandales à enlever de son royaume» (Mt 13, 41). En effet, on ne peut trouver dans le royaume de la béatitude où règne la paix parfaite, de scandales à ramasser.
<i>Leçon ix</i>
C’est bien dans les cinq sens du corps que chacun vit; ce nombre doublé parfait la dizaine. Et parce que la multitude des fidèles se compose des deux sexes, la sainte Église est comparée à dix vierges. Et puisque dans l’Église, les méchants sont mêlés aux bons, les réprouvés aux élus, c’est avec raison qu’elle est comparée à des vierges sages et à des vierges folles. Il y a en effet beaucoup de chastes qui se gardent de l’appétit du bien extérieur et sont emportés par l’espérance, à la poursuite des biens intérieurs; ils mortifient leur chair et de tout leur désir tendent à la patrie céleste, ils convoitent les récompenses éternelles et, pour leurs labeurs, ne veulent rien recevoir des louanges humaines. Ceux-là au moins ne mettent pas leur gloire dans la bouche des hommes, mais la cachent dans l’intérieur de leur conscience. Il y en a beaucoup aussi qui affligent leur corps par l’abstinence mais désirent recueillir, de leur abstinence, les faveurs des hommes.