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S. Barthélemy apôtre, par le Greco (Musée du Greco, Tolède, Espagne)
Le 24 Août
S. BARTHÉLEMY, APÔTRE
Premier Nocturne
De la première Épître de saint Paul aux Corinthiens (ch. IV)
<i>Leçon i</i>
(vv. 1-5) Il faut qu’on nous regarde comme les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu. Or, ce qu’on veut chez un intendant, c’est qu’il soit fidèle. Quant à moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain; je ne me juge pas non plus moi-même. Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien: mais je ne suis pas justifié pour autant: mon juge, c’est le Seigneur. Ainsi donc, ne jugez pas avant le temps, avant que vienne le Seigneur, lui qui éclairera les secrets des ténèbres et manifestera les intentions des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu sa louange.
<i>Leçon ii</i>
(vv. 6-9) Et tout cela, frères, je me suis pris comme exemple avec Apollos à cause de vous. J’ai voulu que, dans nos personnes, vous appreniez la maxime: «Rien au-delà de ce qui est écrit», pour que nul ne prenne orgueilleusement le parti de l’un contre l’autre. Qui donc en effet te distingue? Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter comme si tu ne l’avais pas reçu? Déjà, vous êtes rassasiés! déjà vous vous êtes enrichis! sans nous, vous êtes devenus rois! Eh! que ne l’êtes-vous donc, rois, pour que nous aussi partagions votre royauté? Je pense que nous, les apôtres, Dieu nous a mis au dernier rang, comme des condamnés à mort; oui, nous sommes devenus un spectacle pour le monde, pour les anges et pour les hommes.
<i>Leçon iii</i>
(vv. 10-15) Nous sommes des fous à cause du Christ; mais vous, des sages dans le Christ! Nous sommes faibles, mais vous êtes forts! Vous êtes considérés, mais nous méprisés! Jusqu’à présent, nous avons faim, nous avons soif, nous sommes nus, brutalisés, errants, nous peinons en travaillant de nos mains. Insultés, nous bénissons; persécutés, nous endurons; calomniés, nous consolons. Nous sommes devenus comme l’ordure du monde, nous sommes, jusqu’à maintenant, le rebut de tous. Je n’écris pas cela pour vous faire honte, mais pour vous instruire, comme des enfants bien-aimés. Car vous pouvez avoir des milliers d’éducateurs dans le Christ, vous n’avez pas plusieurs pères: c’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés dans le Christ Jésus.
Deuxième Nocturne
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Église S.-Barthélemy sur l’île du Tibre, à Rome
(Résumé de la vie du saint apôtre)
<i>Leçon iv</i>
L’apôtre Barthélemy est un Galiléen. Parti dans l’Inde citérieure, région qui lui était dévolue dans la répartition de la terre pour l’annonce de l’Évangile de Jésus-Christ, il prêche à ces nations l’avènement du Seigneur Jésus d’après l’Évangile de saint Matthieu. Il fait de nombreuses conversions à Jésus-Christ dans cette région et endure beaucoup de peines et d’épreuves. Enfin il part pour la Grande Arménie.
<i>Leçon v</i>
Là, il amène à la foi chrétienne le roi Polymius et son épouse ainsi que douze villes. Ce fait suscite un vif ressentiment parmi les prêtres du pays. Ils arrivent en fait à enflammer Astyage, frère du roi Polymius, jusqu’à lui faire donner l’ordre cruel d’écorcher vif Barthélemy et de lui trancher la tête. C’est dans ce martyre qu’il rend son âme à Dieu.
<i>Leçon vi</i>
Son corps est enseveli dans la ville d’Albanopolis, en Grande Arménie, lieu de son martyre. Il est ensuite transporté dans l’île de Lipari, puis transféré à Bénévent. Enfin porté à Rome par l’empereur Othon III, il est déposé en l’église consacrée à Dieu sous son nom dans l’île du Tibre.
Troisième Nocturne
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Lecture du saint Évangile selon saint Luc (6, 12-19; trad. du Lectionnaire de 1964-65)
<i>Leçon vii</i>
En ce temps-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier. Et il passa la nuit à prier Dieu. Quand il fit jour, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d’Apôtres: Simon, qu’il nomma Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude, fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître. Il descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau. Un grand nombre de ses disciples étaient là, ainsi qu’une foule de gens de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon; ils étaient venus l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. Ceux que tourmentaient des esprits impurs, étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
Homélie de saint Ambroise, évêque (Traité sur l’évangile de s. Luc 5, 41-44; texte latin et autre trad.: SC 45bis, 198-199)
Tous les grands cœurs, toutes les âmes élevées gravissent la montagne. Le prophète ne s’adresse pas à n’importe qui lorsqu’il dit: «Monte sur une haute montagne, joyeuse messagère pour Sion. Élève fortement la voix, joyeuse messagère pour Jérusalem» (Is 40, 9). Gravis cette montagne, non par une marche du corps, mais par des actions plus élevées. Monte à la suite du Christ; toi aussi, deviens montagne. Car «les montagnes l’entourent» (Ps 124, 2). Cherche dans l’Évangile. Tu y trouveras que seuls les disciples ont gravi la montagne avec le Seigneur. Le Seigneur prie donc. Ce n’est pas pour lui-même qu’il supplie, c’est pour moi qu’il veut être exaucé. Car, bien que le Père ait donné au Fils pouvoir sur toutes choses, le Fils, cependant, voulant rester fidèle à sa condition d’homme, juge à propos de supplier le Père en notre faveur, car il est notre avocat.
<i>Leçon viii</i>
«Et il passa la nuit, nous dit-on, à prier Dieu.» Voilà, chrétien, l’exemple qu’on te donne, voilà le modèle proposé à ton ambition. Que ne dois-tu mettre en œuvre pour ton propre salut, quand, pour toi, le Christ passe la nuit en prière? Que te faut-il faire si tu veux entreprendre une œuvre de piété, quand le Christ, avant d’envoyer ses Apôtres, a prié, et qu’il a prié seul? Car il n’est dit nulle part, si je ne me trompe, que le Christ ait prié avec ses Apôtres; toujours, il prie seul. C’est que la prière humaine ne peut embrasser le dessein de Dieu: nul homme ne peut avoir part à l’intime des sentiments du Christ.
<i>Leçon ix</i>
«Il appela ses disciples, dit l’évangéliste, et il en choisit douze» qu’il allait envoyer, semeurs de la foi, pour répandre par tout l’univers le secours du salut. Discerne, en même temps, quel est le propos du Ciel. Ce ne sont pas des sages, qu’il a mis à part, pour cette mission, ni des riches, ni des nobles, mais des pêcheurs et des publicains. Ainsi, nul ne pourra prétendre que la prudence a converti celui-là, que la richesse a racheté cet autre, que le prestige de la naissance et du pouvoir a mené ceux-ci à la grâce. Ce n’est pas l’attrait de la controverse qui compte ici, c’est la force de la vérité