La Vierge apparaissant à saint Hyacinthe, par Carracci (Louvre)
Le 17 Août
S. HYACINTHE, CONFESSEUR
Au Deuxième Nocturne
Leçon iv
Hyacinthe était Polonais ; il naquit de parents nobles et chrétiens au château de Kamin, dans le diocèse de Breslau [Wroclaw]. Instruit dès l’enfance dans les lettres, il étudia plus tard la sainte Écriture. Mis au nombre des Chanoines de Cracovie, il brilla plus que tous les autres par l’insigne piété de sa vie et sa profonde érudition. Reçu à Rome dans l’Ordre des Frères Prêcheurs par le fondateur même, saint Dominique [vers 1217], il pratiqua avec la plus grande sainteté, jusqu’à la fin de sa vie, la règle parfaite qu’il en avait reçue. Il conserva une perpétuelle chasteté, fit ses délices de la modestie, de la patience, de l’humilité, de l’abstinence et des autres vertus, comme du patrimoine assuré d’un religieux.
Leçon v
Son brûlant amour pour Dieu le portait souvent à passer des nuits entières à prier et à châtier son corps, auquel il n’accordait d’autre soulagement que l’appui d’une pierre et d’autre couche que la terre nue. Renvoyé dans sa patrie [1219], il fonda à Frisac d’abord, un très grand couvent de son Ordre, puis un second à Cracovie. Après en avoir élevé quatre dans les autres provinces du royaume de Pologne, il y fit d’incroyables fruits de salut par la prédication de la parole divine et la pureté de sa vie. Il ne passa pas de jour sans donner quelque preuve éclatante de sa foi, de sa piété et de sa sainteté.
Leçon vi
Le zèle de ce très saint homme pour le salut du prochain fut divinement signalé par les plus grands miracles. L’un des plus éclatants eut lieu lorsque, près de Wisgrade, il traversa sans bateau la Vistule débordée et fit passer ses compagnons sur les flots en y étendant son manteau. Ayant persévéré, depuis sa profession, près de quarante années dans un genre de vie admirable et annoncé d’avance à ses frères le jour de sa mort, il rendit son âme à Dieu en la fête même de l’Assomption de la Vierge, après avoir récité les Heures canoniales, et reçu avec le plus profond respect les sacrements de l’Église. Ce fut en prononçant ces paroles: «Entre vos mains, Seigneur, je remets mon esprit», l’an du salut 1257. De nouveaux miracles le rendirent illustre après sa mort, et le Pape Clément VIII le mit au nombre des saints [17 avril 1594].
Pour cette fête simplifiée :
Leçon ix
Hyacinthe, Polonais, naquit de parents nobles et chrétiens au château de Kamin, dans le diocèse de Breslau [Wroclaw]. Mis au nombre des Chanoines de Cracovie, il brilla plus que tous les autres par l’insigne piété de sa vie et son érudition. Reçu à Rome dans l’Ordre des Frères Prêcheurs par le fondateur même, saint Dominique [vers 1217], il pratiqua très saintement, jusqu’à la fin de sa vie, la règle parfaite qu’il en avait reçue et conserva une perpétuelle chasteté. Renvoyé dans sa patrie [1219] il y fonda six monastères de son Ordre et obtint d’incroyables fruits de salut par la prédication de la parole divine et la pureté de sa vie illustrée par les plus grands miracles. L’un des plus éclatants eut lieu lorsque, près de Wisgrade, il traversa sans bateau la Vistule débordée et fit passer ses compagnons sur les flots en y étendant son manteau. Après avoir prolongé son admirable genre de vie pendant près de quarante ans après sa profession, il rendit son âme à Dieu le jour même de l’Assomption de la Vierge, l’année du salut 1257 et fut porté au nombre des saints par Clément VIII [17 avril 1594].
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Statue de saint Hyacinthe, à Lourdes
Au Troisième Nocturne
Lecture du saint Évangile selon [saint] Luc (ch. XII, v.35 à 40)
Leçon vii
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : «Que vos reins soient ceints, et qu’il y ait en vos mains des lampes allumées. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, afin que lorsqu’il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que leur maître, à son retour, trouvera vigilants! En vérité, je vous le dis, il se ceindra, il les fera mettre à table et passera au milieu d’eux pour les servir. Et s’il vient à la seconde veille, et s’il vient à la troisième veille et qu’il les trouve ainsi, heureux sont ces serviteurs! Sachez bien que si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne le laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils de l’homme viendra.»
Homélie de saint Grégoire le Grand, pape (Homélies sur les Évangiles 13, 1-3. Original latin et autre traduction française : SC 485, 300-303; traduction des Moines du Barroux)
Le texte du Saint Evangile qu’on vient de vous lire, frères très chers, est bien clair pour vous. Mais de peur que même une telle simplicité ne risque de sembler obscure à quelques-uns, nous allons le parcourir brièvement afin d’en découvrir le sens à ceux qui l’ignorent, sans fatiguer pour autant ceux qui le comprennent. Le Seigneur dit : «Que vos reins soient ceints». Nous ceignons nos reins lorsque nous réfrénons la luxure de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de ne pas faire le mal si l’on ne s’applique aussi, par un effort assidu, aux bonnes actions, le Seigneur ajoute aussitôt : «Et qu’il y ait en vos mains des lampes allumées.» Ce sont bien des lampes allumées que nous tenons en main quand nous montrons l’exemple à notre prochain et l’éclairons par nos bonnes œuvres, ces bonnes œuvres dont le Seigneur dit : «Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.» (Mt 5, 16).
Leçon viii
Ici, deux choses sont ordonnées à la fois : ceindre ses reins et tenir des lampes; ce qui signifie que la chasteté doit rendre nos corps purs, et la vérité nos actions lumineuses. Car ni la pureté, ni la lumière ne peuvent plaire l’une sans l’autre à notre Rédempteur, soit qu’on fasse le bien sans avoir renoncé aux fautes de luxure, soit qu’on excelle en chasteté sans s’exercer encore aux bonnes œuvres. Sans les bonnes œuvres, la chasteté est donc bien peu de chose, et sans la chasteté, les bonnes œuvres ne sont rien. Celui qui accomplit ces deux préceptes doit encore aspirer à la patrie céleste par l’espérance, et ne pas se garder du vice dans le seul but d’obtenir l’estime de ce monde.
Leçon ix
«Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, afin que lorsqu’il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt.» Le Seigneur arrive quand il s’approche pour juger; il frappe à la porte lorsqu’il nous prévient de la proximité de la mort par les atteintes d’une maladie. Nous lui ouvrons aussitôt si nous l’accueillons avec amour. On ne veut pas, en effet, ouvrir au Juge qui frappe, si l’on a peur de mourir et qu’on redoute de voir le Juge qu’on se souvient d’avoir méprisé. Mais celui qui puise son assurance dans son espérance et ses œuvres lui ouvre aussitôt qu’il frappe à la porte, parce qu’il attend son Juge dans la joie, et qu’en voyant approcher l’instant de la mort, la pensée de la gloire qui va le récompenser le comble d’allégresse.