Le 5 Août
DÉDICACE DE LA BASILIQUE DE SAINTE-MARIE-DES-NEIGES
Au deuxième Nocturne
Leçon iv
Sous le pontificat de Libère, le patricien romain Jean et sa noble épouse, n’ayant point d’enfants pour hériter de leurs biens, vouèrent leurs possessions à la très sainte Vierge Mère de Dieu, et ils lui demandèrent instamment, par des prières multipliées, de leur faire connaître, d’une manière ou d’une autre, à quelle œuvre pie elle voulait que ces richesses fussent employées. La bienheureuse Vierge Marie écouta favorablement des supplications et des vœux si sincères et y répondit par un miracle.
Leçon v
Aux nones d’août, époque où les chaleurs sont très grandes à Rome, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige pendant la nuit. Cette nuit même, tandis que Jean et son épouse dormaient, la Mère de Dieu les avertit séparément d’élever une église à l’endroit qu’ils verraient couvert de neige, et de dédier cette église sous le nom de la Vierge Marie; c’est ainsi qu’elle voulait être instituée leur héritière. Jean rapporta la chose au Pontife Libère (pape de 352 à 366), qui affirma avoir eu la même vision pendant son sommeil.
Leçon vi
En conséquence, Libère, accompagné de son clergé et de son peuple, vint, au chant des litanies, à la colline couverte de neige, et il y marqua l’emplacement de l’église, qui fut construite aux frais de Jean et de son épouse. Sixte III restaura plus tard cette église (vers 435). On la désigna d’abord sous divers noms: basilique de Libère, Sainte-Marie-de-la Crèche. Mais comme il existait déjà à Rome beaucoup d’églises consacrées à la sainte Vierge, on finit par l’appeler église de Sainte-Marie-Majeure, pour que, venant s’ajouter à la nouveauté du miracle et à l’importance de la basilique, cette qualification même de majeure la mit au-dessus de toutes les autres ayant le même vocable. L’anniversaire de la dédicace de cette église, rappelant la neige qui tomba miraculeusement en ce jour, est célébré solennellement chaque année.
Pour cette fête simplifiée :
Leçon ix
Sous le pontificat de Libère, le patricien romain Jean et son épouse d’une noblesse égale à la sienne, n’ayant point eu d’enfants, offrirent leur héritage à la très sainte Vierge, Mère de Dieu. Accueillant avec bonté leurs prières et leurs vieux, la Bienheureuse Vierge y répondit par un miracle. Aux nones d’août, époque où les chaleurs sont très grandes à Rome, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige pendant la nuit. Cette même nuit, la Mère de Dieu avertit séparément Jean et sa femme, durant leur sommeil, de bâtir en ce lieu une église. Jean rapporta ce fait au Pontife Libère (pape de 352 à 366) qui affirma avoir eu la même vision en songe. En conséquence, il vint à cette colline couverte de neige, et y marqua l’emplacement de l’église, qui fut construite aux frais de Jean et de son épouse et restaurée plus tard par Sixte III (vers 435). Désignée sous divers noms, cette église fut appelée plus tard SainteMarie-Majeure afin que cette qualification même indiquât une prééminence.
Sainte-Marie-Majeure, reliques de la Crèche
Au troisième Nocturne
Lecture du saint Évangile selon [saint] Luc
(ch. XI, vv. 27 et 28 ; trad. du Lectionnaire de 1964-65)
Leçon vii
En ce temps-là, comme Jésus parlait aux foules,
une femme, dans la foule, éleva la voix et lui dit:
«Heureuses les entrailles qui t’ont porté,
et le sein qui t’a nourri!»
Mais il dit:
«Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu
et qui la gardent.»
Homélie de saint Bède le vénérable, prêtre (Sur S. Luc, l. IV, sur Lc 11, 27-28; texte latin : CCL 120, 236-237)
Cette femme fit bien voir la grandeur de sa dévotion et de sa foi. Tandis que les scribes et les Pharisiens tentent le Seigneur et blasphèment contre lui, elle reconnaît avec tant de sincérité son Incarnation, elle la proclame avec tant d’assurance qu’elle confond tout à la fois la calomnie dont les principaux d’entre les Juifs tâchaient alors de noircir le Fils de Dieu, et la perfidie des hérétiques qui devaient s’élever dans la suite des temps. De même qu’à cette époque les Juifs, blasphémant contre l’ouvrage du Saint-Esprit, niaient que Jésus-Christ fût le vrai Fils de Dieu, consubstantiel au Père; ainsi les hérétiques devaient-ils plus tard, en niant que Marie, toujours Vierge, eût par l’opération du Saint-Esprit, fourni de sa propre chair au Fils de Dieu la matière de ses membres humains, prétendre qu’il ne faut pas le reconnaître pour le vrai fils de l’homme et de la même substance que sa mère.
Leçon viii
Mais si la chair que le Verbe de Dieu a prise en s’incarnant n’est pas formée de celle de la Vierge sa Mère, c’est sans motif qu’on appelle heureux le sein qui l’a porté et les mamelles qui l’ont allaité. L’Apôtre a dit: «Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme soumise à la loi» (<i>Ga</i> 4, 4). Il ne faut pas écouter ceux qui pensent qu’il faut lire : Né d’une femme assujettie à la loi; mais on doit lire: «Formé d’une femme», parce qu’ayant été conçu dans le sein d’une Vierge, il n’a pas tiré sa chair de rien; mais de la chair de sa mère. Autrement il ne serait pas appelé avec vérité fils de l’homme puisqu’il ne tirerait pas son origine de l’humanité. Élevons donc, nous aussi, la voix contre Eutychès, avec l’Église catholique, dont cette femme était la figure, élevons aussi notre esprit au-dessus de la foule, et disons au Sauveur: «Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées». Car elle est vraiment une Mère heureuse, celle qui, selon l’expression d’un auteur, «a enfanté le Roi qui gouverne dans tous les siècles le ciel et la terre» (Sedulius, Paschal. Carm. II, 63 ; CSEL X, 48).
Leçon ix
«Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent!» (v. 28) Le Sauveur approuve éminemment ce qu’avait dit cette femme, quand il affirme que non seulement celle qui a mérité d’engendrer corporellement le Verbe de Dieu, mais aussi tous ceux qui s’efforcent de concevoir spirituellement le même Verbe par l’audition de la foi, de l’enfanter et de le nourrir par la pratique des bonnes œuvres, soit dans leur cœur, soit en celui de leur prochain, sont véritablement heureux. Certes, la Mère de Dieu est bienheureuse d’avoir servi dans le temps, et contribué à l’incarnation du Verbe ; mais elle est encore plus heureuse d’avoir mérité, en l’aimant toujours, de le garder en elle éternellement