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Saint Pierre délivré par l'Ange, par Murillo
Le Premier Août
SAINT PIERRE ÈS LIENS
N.B.: Cette fête, comme celle de l'Invention de saint Étienne, le 3 Août, a été supprimée du Calendrier Romain général par la réforme de 1960 qui a commandé les éditions types du Bréviaire en 1961 et celle du Missel en 1962.
A MATINES
Hymne
(attribuée à Paulin II d’Aquilée [†804])
Quodcúmque vinclis super terram strínxeris,
Erit in astris religátum fórtiter :
Et quod resólvis in terris arbítrio,
Erit solútum super cæli rádium:
In fine mundi judex eris sǽculi.
Tous les péchés que vous lierez sur cette terre
Seront liés, Pierre, dans la Cité d’en haut;
Tous les péchés que vous voudrez sur terre absoudre,
Dans les sommets du ciel seront de même absous;
Au dernier jour, vous serez le juge du monde.
Glória Patri per imménsa sǽcula,
Sit tibi, Nate, decus et impérium,
Honor, potéstas, Sanctóque Spirítui:
Sit Trinitáti salus indivídua
Per infiníta sæculórum sæcula. Amen.
Gloire au Père, à travers les siècles immenses;
A vous, le Fils, toute gloire et commandement ;
Honneur, puissance soit de même au Saint-Esprit ;
Aux Trois, un seul hommage dans leur Unité,
En traversant l’infinité de tous les siècles. Amen.
Au premier Nocturne
Des Actes des Apôtres
Leçon I
(Ch. XII, vv. 1 à 5; trad. L.-Cl. Fillion)
En ce même temps, le roi Hérode mit les mains sur quelques membres de l’Église, pour les maltraiter. Il fit mourir par le glaive Jacques, frère de Jean. Et voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit arrêter Pierre. C’étaient alors les jours des azymes. L’ayant donc fait arrêter, il le mit en prison, et le donna à garder à quatre escouades, de quatre soldats chacune, avec l’intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre était donc gardé dans la prison; mais l’Église faisait sans interruption des prières à Dieu pour lui.
Leçon II
(vv. 6 à 8)
Or, la nuit même avant le jour où Hérode devait le faire comparaître, Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes, et des gardes devant la porte gardaient la prison. Et voici qu’un Ange du Seigneur apparut, et une lumière brilla dans l’appartement; et l’Ange, touchant Pierre au côté, l’éveilla, en disant: «Lève-toi vite.» Et les chaînes tombèrent de ses mains. Et l’Ange lui dit: «Mets ta ceinture, et chausse tes sandales.» Il le fit. Et l’Ange reprit: «Enveloppe-toi de ton vêtement, et suis-moi.»
Leçon III
(vv. 9 à 11)
Pierre sortit et le suivit; et il ne savait pas que ce qui se faisait par l’Ange était véritable, mais il croyait voir une vision. Passant la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville; elle s’ouvrit d’elle-même devant eux, et étant sortis, ils s’avancèrent dans une rue; et aussitôt l’Ange le quitta. Alors Pierre, étant revenu à lui-même, dit: «Maintenant je reconnais d’une manière certaine que le Seigneur a envoyé son Ange, et qu’il m’a arraché à la main d’Hérode et à toute l’attente du peuple juif.»
Au deuxième Nocturne
Leçon IV
Sous le règne de Théodose le Jeune, son épouse Eudocie vint à Jérusalem pour accomplir un vœu. Elle y fut comblée de nombreux présents, entre autres, elle reçut le don insigne d’une chaîne de fer, ornée d’or et de pierreries, qu’on affirmait être celle dont Hérode avait attaché l’Apôtre Pierre. Eudocie, après avoir pieusement vénéré cette chaîne, l’envoya à Rome, à sa fille Eudoxie. Celle-ci la présenta au Pontife Maxime qui lui fit voir, en retour, une autre chaîne dont le même Apôtre avait été lié sous l’empereur Néron.
Leçon V
Tandis que le Pontife comparait la chaîne de Rome à celle qui venait d’être apportée de Jérusalem, il arriva qu’elles s’unirent ensemble, si bien qu’il ne paraissait plus y avoir deux chaînes, mais une seule fabriquée par le même artisan. Ce miracle attira à ces chaînes une telle vénération qu’une église, du titre d’Eudoxie, fut dédiée, sur le mont Esquilin, sous le vocable de S.-Pierre-ès-Liens, et que, pour en perpétuer le souvenir, une fête fut instituée aux Calendes d’Août.
Leçon VI
A dater de ce jour, les hommages que les foules païennes rendaient alors aux faux dieux commencèrent à se détourner vers les chaînes de Pierre, dont le contact guérissait les malades et chassait les démons. Rappelons un miracle de ce genre. L’an du salut neuf cent soixante-neuf, un certain comte, familier de l’empereur Othon, possédé d’un démon impur, se déchirait lui-même, de ses propres dents. Par ordre de l’empereur, il fut amené au Pontife Jean. A peine celui-ci eut-il touché le cou du comte avec la sainte chaîne, que l’esprit mauvais sortit avec impétuosité, laissant sa victime entièrement délivrée. Cet événement propagea dans la Ville éternelle le culte des saintes chaînes.
Pour cette fête simplifiée :
Leçon IX
Sous le règne de Théodose le Jeune, son épouse Eudocie reçut à Jérusalem, entre autres présents, le don insigne d’une chaîne de fer qu’on lui affirma être celle dont Hérode avait chargé l’Apôtre Pierre. Eudocie, après avoir pieusement vénéré cette chaîne, l’envoya à Rome, à sa fille Eudoxie. Là, le Souverain Pontife l’ayant mise à côté de celle dont le bienheureux Apôtre avait été chargé sous Néron, elles s’unirent ensemble, si bien qu’il ne paraissait plus y avoir deux chaînes, mais une seule fabriquée par le même artisan. Le contact de ces liens sacrés ayant fréquemment guéri les malades et délivré les possédés, ils devinrent l’objet d’une telle vénération qu’une église fut dédiée par Eudoxie, sur le mont Esquilin, sous le vocable de S.-Pierre-ès-Liens, et, pour perpétuer le souvenir de ces événements, une fête fut instituée aux Calendes d’Août, à la place de solennités païennes abolies.
Au troisième Nocturne
Lecture du saint Évangile selon [saint] Matthieu (Ch. XVI, vv. 16 à 19)
Leçon VII
En ce temps-là, Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples, en disant: «Que disent les hommes touchant le Fils de l’homme?» [Ils lui répondirent: « Les uns, qu’il est Jean-Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou quelqu’un des prophètes.» Jésus leur dit: «Et vous, qui dites-vous que je suis?» Simon Pierre, prenant la parole, dit: «Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant.» Jésus lui répondit: «Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas, parce que ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aussi dans les cieux.»]
Homélie de saint Augustin, évêque (Sermon 29, sur les Saints: PL 39, 2123)
Pierre est le seul des Apôtres qui mérita d’entendre ces paroles: «En vérité, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église» (Mt 16, 18). C’est lui qui fut jugé digne d’être, pour les peuples dont se formerait la maison de Dieu, la pierre fondamentale de l’édifice, la colonne destinée à le soutenir, la clef qui ouvrait le royaume des cieux. Aussi lisons-nous dans le texte sacré: «Et ils apportaient leurs malades, pour que, du moins en passant, l’ombre de Pierre les couvrît» (Ac 5, 15). Si l’ombre de son corps pouvait alors porter secours, combien plus secourable est à présent la plénitude de sa puissance? S’il se dégageait de lui un fluide salutaire aux suppliants quand il passait sur la terre, quel surcroît d’influence il a maintenant au ciel où il demeure! Ne soyons pas étonnés que toutes les Églises chrétiennes regardent comme étant plus précieux que l’or le fer des chaînes dont il a été chargé.
Leçon VIII
Si l’ombre de Pierre a fait autant de bien aux malades, en passant auprès d’eux, combien plus efficace est sa chaîne à ceux qui se l’appliquent? La fugitive apparence d’une vaine image put avoir en elle la propriété de guérir: combien plus de vertu les chaînes dont il a souffert n’ont-elles pas emprunté à ses membres, où le poids du fer les a imprimées? ¶ Pierre avant son martyre eut tant de pouvoir pour soulager ceux qui le suppliaient: combien plus de puissance a-t-il après son triomphe? Heureux liens qui, de menottes et d’entraves, devaient se changer en couronne, et qui ont fait de l’Apôtre un Martyr! Heureuses chaînes qui ont mené leur captif jusqu’à la croix du Christ, moins pour lui faire subir la mort, que pour l’immortaliser.
Pour les Ss. Machabées:
Leçon IX
Sermon de saint Grégoire de Nazianze
Discours 20 sur les Macchabées.
Quel était le nom des Machabées? On les désigne, en effet, sous une appellation générique, ceux dont la fête est célébrée en ce jour, au milieu d’une nombreuse assistance. Beaucoup de chrétiens ne leur rendent pas les hommages qu’il faudrait, sous prétexte qu’ils n’ont pas combattu après la venue du Christ. Ils sont pourtant dignes d’être honorés de tous, ces héros qui ont montré tant de courage et une telle constance, pour défendre les lois et les institutions religieuses de leur patrie. Si, en effet, ils sont allés jusqu’au martyre, avant la passion du Christ, qu’auraient-ils fait s’ils avaient souffert la persécution après cette passion, après que la mort d’un Dieu acceptée pour notre salut eût été proposée à leur imitation? Eux qui ont été si vaillants dans le combat, sans avoir cet exemple sous les yeux, ne seraient-ils pas descendus dans l’arène, avec plus de courage encore. Mais que dis-je? D’après un sentiment mystique et caché, qu’avec tous les amis de Dieu, je crois très probable, aucun de ceux qui ont subi le martyre avant la venue du Sauveur n’aurait pu y atteindre sans la foi au Christ.
Liens de s. Pierre, église S.-Pierre-ès-Liens, à Rome.
AUX LAUDES
Hymne
(attribuée à tort à Elpis, épouse de Boèce. Remonte aux VIII°-IX° s.)
Jam, bone Pastor, Petre, clemens áccipe
Vota precántum, et peccáti víncula
Resólve, tibi potestáte trádita,
Qua cunctis cælum verbo claudis, áperis.
Pierre, daignez accueillir notre supplication:
Bon pasteur du troupeau, votre parole a pouvoir
De fermer ou d’ouvrir à tout homme le ciel.
Dans votre bonté, défaites les liens de nos péchés.
Sit Trinitáti sempitérna glória,
Honor, potéstas atque jubilátio,
In unitáte, cui manet impérium
Ex tunc et modo per ætérna sǽcula. Amen.
Rendons puissance, honneur, gloire et jubilation
A la Trinité sainte, à l’unité divine!
C’est elle qui détient le pouvoir souverain
Depuis toujours, et maintenant, et pour les siècles. Amen.
A VÊPRES
Hymne
(attribuée à Paulin II d’Aquilée [†804])
Petrus beátus catenárum láqueos,
Christo jubénte, rupit mirabíliter :
Custos ovílis et Doctor Ecclésiæ,
Pastórque gregis, conservátor óvium,
Arcet lupórum truculéntam rábiem.
Pierre a brisé par une force merveilleuse,
Au nom du Christ, les nœuds de ses chaînes de fer;
De ce bercail gardien et docteur de l’Église,
De ce troupeau berger, protecteur des brebis,
Il chasse au loin des loups la rage menaçante.
Glória Patri per imménsa sǽcula,
Sit tibi, Nate, decus et impérium,
Honor, potéstas, Sanctóque Spirítui :
Sit Trinitáti salus indivídua
Per infiníta sæculórum sǽcula. Amen.
Gloire au Père, à travers les siècles immenses;
A Vous, le Fils, toute gloire et commandement ;
Honneur, puissance soit de même au Saint-Esprit ;
Aux Trois, un seul hommage dans leur Unité,
En traversant l’infinité de tous les siècles. Amen.
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Basilique Saint-Pierre-ès-Liens, sur l’Esquilin, à Rome