Voici un extrait du sermon de Monseigneur Centène donné hier, 19 juin, à la cathédrale à l'occasion de l'ordination de deux nouveaux prêtres :
( Le petit passage sur le tutoiement est rigolo !! )
Le prêtre est appelé à être père, c’est ainsi qu’on le nomme – « abbé » vient de l’araméen « abba » qui signifie « papa » – son rôle est de faire découvrir la paternité de Dieu.
Nous vivons dans un monde où l’image du père a été remise en cause de façon radicale.
Sous les coups de boutoir de la critique psychanalytique, marxiste et individualiste, l’image du père s’est estompée à l’horizon de notre société, nous en connaissons les conséquences dramatiques aux niveaux familal et éducatif.
Cette crise touche aussi l’Eglise dans ses profondeurs, elle se traduit non seulement par la critique systématique du Pape et de l’Institution, mais aussi, plus gravement peut-être, par une sensibilité religieuse qui tend à s’arrêter à la nature humaine du Christ historique et à limiter l’Evangile à un message de transformation sociale en oubliant que le Sauveur est venu restaurer notre condition et notre dignité d’enfants de Dieu pour que nous puissions nous tourner ensemble vers le Père.
C’est dans ce contexte social et religieux que vous devrez donner à voir une véritable paternité.
Le Père est celui qui donne la vie, vous le ferez par l’annonce de la Parole de vie et par la célébration des sacrements qui communiquent la grâce incréée, c’est-à-dire la vie même de Dieu.
Le Père est celui qui fait grandir et vous aurez à cœur de construire le Corps du Christ en lui agrégeant de nouveaux baptisés.
Vous aurez à cœur d’aider chaque baptisé à découvrir le don singulier dont Dieu l’a comblé afin qu’il puisse le déployer, pour le bien de tous, en grandissant en sainteté.
Le Père est celui qui éduque, c’est-à-dire qui conduit à la liberté sans accaparer son enfant et vous saurez garder une juste distance dans vos relations pastorales.
Il y a des types de familiarité qui ne contribuent pas à désembrumer l’image du Père.
Se faire appeler par son prénom, se laisser tutoyer et claquer la bise à toutes les filles de la paroisse relève davantage du syndrome d’une adolescence prolongée que d’une paternité responsable et assumée.
La paternité du prêtre se déploie surtout dans la miséricorde qui accueille l’enfant prodigue pour le relever en lui restituant sa dignité de fils.
Source
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