Je lis avec attention toutes les critiques ou nuances exprimées à l'occasion de la béatification de Jean-Paul II. Il y a dans ces critiques une chose qui me gêne : c'est la façon d'accâbler le pape de tous les maux.

Jean-Paul II n'est pas l'auteur de Vatican II, il n'est pas responsable de l'évolution des sociétés occidentales, il me semble également douteux de lui mettre sur le dos la désertion des églises. Si un seul homme - fût-il pape - avait le pouvoir de changer tout cela d'un claquement de doigts, ce serait bien. Or tous vos critique tirent argument de la déchristianisation de la société, de la perte des repères, voire de la crise de l'Eglise.

Il me semble plutôt que Jean-Paul II a suscité quelques fruits qui ont poussé dans les ruines fumantes des ravageuses années 70. Et sans (de la même façon) lui accorder à lui seul le mérite de la chute du communisme (ce qui serait grotesque), reconnaître son rôle dans la chute du communisme me paraîtrait juste.

En outre, une autre chose m'ennuie : à vous lire tous, on ne pourrait béatifier/canoniser qu'un pape aux commandes aux grandes heures de l'Eglise, de Grégoire le Grand à Pie V. Au plus fort de la crise, ne devrait-on pas au contraire proposer des figures qui tiennent la barre du mieux qu'ils peuvent?

Bref, pourquoi ne pas replacer les choses dans leur contexte?

Pour ma part je me réjouis de tout coeur de cette béatification, qui de manière très évidente "parle" au peuple chrétien et contribue à l'édifier. N'est-ce pas justement une des fonctions de la béatification?

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