... et sans vouloir briser "l'unité" entre nous permettez-moi de vous corriger un peu.
L'unité n'est pas seulement un accord des intelligences mais aussi des coeurs.
C'est juste, mais c'est gravement insuffisant, a fortiori dans le contexte naturaliste qui est le nôtre. Nous sommes saoûlés jusqu'a plus soif (si j'ose en carême...) par une notion d'unité et de communion (vous savez la fameuse "pleine" communion, qui a été profanée (rendue profane) au point de l'assimiler à la communion d'
opinion. En poussant un peu, la pleine communion est assimilable, désormais, à l'opinion commune, voire la pensée unique, ou encore ce qu'un Bernanos aurait appelé la "bien-pensance" des catholiques ou "l'être-ensemble" de nos évêques.
Mais vous aviez si bien commencé votre raisonnement en citant l'Evangile qu'il est très aisé d'en tirer une conclusion plus aboutie:
"Celui qui n'est pas avec moi est contre moi"
La communion, ou l'unité, est réalisée
dans, par, et avec l'union à la Personne divine et humaine de Jésus-Christ. Cette union n'est ni plus ni moins que la sainteté.
La communion entre les frères découle et est construite sur cette union préalable au Père de la Grâce. Dès lors que celle-ci est le fondement de l'unité, la communion aux frères peut aussi, par un choc en retour, devenir "sacrement" au sens large de l'union a Dieu (le premier et le second commandements, qui, restant premier et second, sont néanmoins semblables)
Ainsi donc l'unité n'est pas seulement celle des intelligences, ou des coeurs (celles-ci peuvent même éventuellement manquer dans l'ordre naturel et appeler à être dépassées...), mais celle de la vie dans la Grâce.
Ecce quam bonum, et quam jucundum habitare fratres in unum. Et cet unum est Quelqu'Un, qui est la fin et le commencement de toute chose.
Bon carême à tous!