encore faut-il précisément qu'il y eut un Etat catholique. Ce qui vicie la question, c'est précisément qu'il n'y ait guère d'Etats catholiques. La liberté religieuse non pas un droit, mais une tolérance ? Très bien, admettons que la position de Léon XIII soit la seule tenable (je schématise, car il y a un développement, malgré tout, de Pie IX à Pie XII). Mais cela suppose des Etats catholiques constituant la norme. Or, non seulement cette situation est exceptionnelle, mais elle est devenue quasi inexistante. C'est un peu comme les lois fondamentales du royaume: encore faut-il qu'elles s'appliquent dans... un royaume, faute de quoi elles se meuvent dans le vide. Se poser la question de savoir qui serait désigné en vertu de ces lois n'a guère de sens: il n'y plus de royaume.

Or, la plupart des Etats professent tous un horizontalisme séculier, évacuent toute transcendance et tendent vers un relativisme moral. Le cas argentin constitue un exemple de cette dérive. Bref, question pouvoirs publics, il n'y a plus grand chose.

Mais le pire est que les fidèles se raréfient. Non seulement il n'y a plus de pouvoirs publics catholiques, mais les sociétés civiles se décatholicisent... Si bien qu'à la "base" il n'y a pas grand monde non plus. A cela s'ajoute un troisième phénomène: la sécularisation à l'intérieur de l'Eglise. Il est inutile de l'écrire et le FC existe notamment à cause de ce phénomène.

Avec ces trois éléments, vous avez un résumé de la situation actuelle. L'Espérance n'est pas qu'un mot: c'est une nécessité pressante. Espérer contre toute apparence. Y compris contraire. Voilà un salutaire devoir.