“ Le domaine de notre pensée est quasiment illimité, observe fort bien Jean Madiran, (dans Notre action catholique, supplément au numéro 145 d’Itinéraires, juillet-août 1970 p.46). Mais le domaine de notre action réelle est beaucoup plus réduit.
“ Il est réduit par les circonstances de temps et de lieu; par notre état de vie; il s'accroît ou se rétrécit selon les possibilités occasionnelles et l'aptitude à les saisir; il se mesure aux hommes et aux choses sur lesquelles nous avons réellement, à un moment donné, une influence ou une autorité ou des moyens d'action.
“ Oui certes, travaillons à bien penser sur toute chose connaissable, mais notre condition humaine fait que nous sommes fort loin de pouvoir agir sur tout ce que nous pouvons plus ou moins connaître. Caricature: on peut aller au café, traditionnellement dénommé en la circonstance “ café du commerce ” pour développer toutes les stratégies; pour exposer fortement à nos voisins comment nous conduirions les armées si nous étions le général en chef; et ce que nous ferions si nous étions le premier ministre; et ce que nous déciderions si nous étions le pape.
“ M ais quand on en est où nous en sommes, c'est perdre son temps.
“ Nous perdons notre temps et nous nous dupons nous-mêmes si nous nous employons à “ avertir les évêques ”, “ éclairer le pouvoir civil ”, “ informer le Saint-Siège ”. Peut-être quelques personnes sont-elles encore en état de le faire: qu'elles le fassent donc. ”
Nous avons donc à porter du fruit là où nous sommes plantés. C'est la voie du réalisme.
Permanences N° 107 FÉVRIER 1974.
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