_ Wargrave ?

_ Lui-même. A qui ai-je l’honneuuuuur ?

_ Ne faites pas l’imbécile, Wargrave, mon 06 a bien dû s’afficher, je n’appelle pas masqué.

C’est ainsi que mon Maître reprit contact avec moi en ce mois de Marie. Je me redressai alors dans mon lit pour mieux profiter de l’instant. Le spectre du RSA s’éloignait. J’allais peut-être reprendre du service.

_ Maîîîître, c’est vous ?, me suis-je alors risqué.

_ Ben oui, ce n’est pas le Pape. Il a mieux à f...

Là, je ne sais pas ce qui m’a pris, pour la première fois, je lui ai coupé la parole :

- Rassurez-moi, Maître, vous n’avez pas cru que... ?

_ Que vous aviez manigancé votre retour sur le devant de la scène ? Que nenni. Non, non, rien à voir avec cette pseudo mutinerie. Je les connais, tous les cinq. Ce Stéphanois, tout d’abord, puis cette Bourgeoise en strass ensuite, et ce scribouillard que n’a pas manqué de suivre ce bigorneau, encouragé par un vieux cheval de retour. Non, non, je vous assure, je connais vos limites, Wargrave. Mais aussi vos qualités...

Les compliments n’étant pas son fort, je me demandais s’il me fallait les saluer et le remercier. Je n’en fis rien, en restant naturel.

_ ... Je dois avouer, Wargrave, que je vous avais un peu oublié. Mais les circonstances font que je me dois de vous demander de vous tenir prêt.

_ Avec ou sans lui ?

_ Pardon, Wargrave ?

Mes plus fidèles lecteurs doivent se rappeler du fait que mon Maître avait recouru aux services de Victor il y a quelques années, dont il disait apprécier les méthodes expéditives, alors même qu’il louait auparavant mon flegme et le caractère énigmatique de mes interventions qui tenaient de l’ordre chirurgical. Je me devais de lui rappeler ces épisodes qui me valurent d’être mis à l’écart de certaines missions que j’aurais pu mener à bien avec autant de succès que mon rival.

_ Victor ? Vous êtes toujours en contact avec lui ?

_ Victor ?! Mais qui se souvient de lui ?

_ Je vous écoute.

_ Vous êtes devant votre ordi, Wargrave ?

_ Pas précisément, non, Maître. Pour tout vous dire, je venais de me coucher. Mais je peux si vous voulez...

_ Je veux, Wargrave, je veux...

Je n’avais pas le choix. D’un saut, j’ai rejoint mon bureau, et secouant fébrilement la souris de mon iMac, je m’apprêtais à écouter les ordres.

_ Je suis devant, Maître.

_ Je vais vous faire suivre deux courriels, Wargrave. Il faut que vous sachiez que j’ai viré deux personnes du forum cette semaine. Des métérores. Aucun d’entre eux n’a passé le cap des 24 heures d’intervention.

_ Des champions du monde, donc...

_ Oui, des costauds, Wargrave. Vous avez suivi l’actualité, des huit derniers jours ?

_ Ben oui, on a changé de Président. Vous ne croyez pas que le débat a jou...

_ On s’en f...iche du débat, Wargrave, je vous parle du Tradiland !

Oh ! purée ! je n’y étais pas du tout. A côté de la plaque, le Wargrave. Aux fraises. Fallait que je trouve une échappatoire.

_ Vous savez, le Tradiland et moi, actuellement, on est un peu en froid. Il faut dire qu’avec ce Pape, on ne sait pas à quoi s’en tenir...

_ Je vous l’accorde, Lawrence, mais revenons à nos brebis. Suite à l’éviction de deux personnes, j’ai reçu deux missives. Je vous les fais suivre. J’aimerais que vous preniez connaissance de ces courriels et que vous me fassiez part de votre expertise. Ces deux e-mails proviennent de personnes qui se disaient proches de la Fraternité St Pie X. L’une d’elles revendiquait même sa proximité avec l’abbé Beauvais. Vous vous souvenez ?

_ Ah ouiiiiiiiiiii, exulté-je, celui qui lisait par dessus l’épaule de l’autre ?

_ Précisément, Wargrave. Je vois que vous n’avez pas tout perdu. Vos petites cellules grises n’ont rien à envier à celles de Monsieur Poirot ou aux grasses d’Agatha Crispies.

_ Oh ! Vous l’avez lu, vous aussi ???

_ Pardon, Wargrave ?

_ Vous avez lu le dernier Puertolas ?

_ Je l’ai commencé cet après-midi, oui, pourquoi ?

_ Je l’ai lu d’un trait.

_ Je dois vous laisser, Lawrence. Confirmez-moi juste le fait que vous avez reçu les courriels en question.

_ Attendez, je regarde....

Pour ménager un peu le suspense, j’ai laissé passer quelques secondes. Puis j’ai libéré mon Maître.

_ 5/5.

_ Parfu, euh, pardon, parfait ! Je vous rappelle demain. Nous verrons qu’en faire.


Mieux vaut en rire qu’en pleurer de Lawrence Wargrave. Chapitre 1

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !