Bonsoir et merci, Meneau.
1. Vous avez raison, le padamalgamisme est l'une formes d'intervention répressive de la police de la pensée, y compris dans des domaines qui ne relèvent ni de la politique, ni de la religion ; je pense ici au padamalgamisme qui a sévi dans le domaine du cyclisme, et qui a abouti à ce qu'il soit, de facto, interdit de faire le lien, ou de poser la question du lien, entre le recours à des produits dopants et les performances de Lance ARMSTRONG, sur le Tour de France, puisque l'un des rares médecins qui osait faire, précisément, cet "amalgame", a été ostracisé, pendant plusieurs années, par la sphère médiatique.
2. Je formule par ailleurs une brève remarque sur le QSPJisme, id est sur l'ambiance actuelle, propice à la transformation du christianisme catholique en une religion du Qui Suis-je Pour Juger.
3. J'observe tout d'abord que les catholiques QSPJistes ont plutôt tendance...à juger, en des termes parfois tout à fait malveillants, négatifs, les catholiques qui ont le courage et la franchise de dire, à leur manière, qu'ils ne sont pas QSPJistes.
4. J'observe ensuite que le QSPJisme ne fonctionne pas seulement à la suspension du jugement critique, mais fonctionne aussi à la suspension du constat objectif, notamment face aux principes ou pratiques non fidèles à l'Ecriture, à la Tradition, ou au Magistère.
5. Ainsi, ce qui est le plus choquant, dans le Qui Suis-je Pour Juger,
- n'est pas seulement qu'il laisse entendre que le jugement critique est nécessairement illégitime, puisque celui qui l'exprime le formule "forcément" à l'égard de la personne concernée, alors que l'on peut très bien juger les idées, les actions, les principes et les pratiques d'une personne, sans juger cette personne elle-même ;
- mais est aussi qu'il fait l'impasse sur la part de constat objectif qui peut et doit constituer la matière première du jugement critique : qui sommes-nous pour ne pas constater, avant tout en nous-mêmes, mais aussi, le cas échéant, chez les autres (par le recours à la correction fraternelle), bien des contradictions ou velléités, qui nous empêchent de nous tourner davantage, non avant tout vers "l'avenir", ni avant tout vers "l'extérieur", mais avant tout vers Jésus-Christ ?
6. A quand le remplacement du "Va, et ne pèche plus" présent dans l'Evangile, par un "Va, Qui Suis-je Pour Juger ?", conforme à "l'esprit de l'Evangile" ? La question mérite d'être posée !
Bonne nuit et à bientôt.
Scrutator.