Rétrospectivement, on mesure la grande faiblesse du pontificat de Benoit XVI.
Grand théologien, Saint homme, plein de compassion et de charité, il n’a pas su prendre, me semble-t-il, les mesures énergiques nécessaires pour mettre hors-jeu ses détracteurs larvés qui l’ont empêché de mener à bien sa politique de « restauration » du catholicisme traditionnel.
Le dernier synode est pour moi un révélateur de l’erreur d’appréciation de Benoit XVI. En réalité, il n’était pas aussi isolé et seul qu’il a pu le croire. Nombreux sont les évêques qui lors du synode ont adopté un positionnement « traditionnel ».
Il a donc démissionné, en pleine forme, pour rien....
La situation n’était pas inextricable. Il n’était pas nécessaire de capituler au milieu de la bataille en laissant inachevé l’ensemble des dossiers qui lui tenaient à cœur : la réconciliation avec la FSSPX, le développement de l’herméneutique de la continuité etc.
Je ne crois pas qu’il y ait eu un « complot « pour se débarrasser du Pape. Je pense que c’est hélas beaucoup plus triste que cela. N’ayant pas osé écarter ses opposants proches, il s’est retrouvé « harcelé » par ces derniers et a cru que la mission qu’il s’était assignée était irréalisable. Grave illusion, on le sait maintenant au vu des résultats du synode.
Reste que sa démission a du décourager bon nombre de ceux qui l’ont soutenu –c’est le cas de votre serviteur…-. On aurait pu croire (espérer ?) qu’il le faisait en raison de sa mort prochaine. Mais le Pape « émérite » est toujours bien vivant… C’est donc clairement le signe d’un échec patent, un aveu d’impuissance terrible et une capitulation inouïe, sans condition, qui a durablement discrédité le courant « restaurationniste » au sein de l’Eglise. Pas étonnant dès lors qu’en réaction, l’Eglise, qui est en pleine crise, ait cru devoir tourner le dos à ce courant, qui s’est littéralement sabordé, et se soit dotée d’un Pape préconisant une approche totalement différente. C’est le retour du balancier…et aussi l’œuvre de l’Esprit Saint.
Voilà pourquoi, je ne suis pas aussi critique que beaucoup sur ce forum à l’égard du Pape François. J’ai toujours en tête l’échec retentissant -et disons-le traumatisant- de Benoit XVI et je me demande dans quelle mesure la divine providence n’a pas joué un rôle dans tout cela.
Rodolphe,
…Qui sait que beaucoup ne partageront pas son humble avis mais vous a néanmoins dit ce qu’il avait sur le cœur !
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