Bonjour à tous,
Le mode de raisonnement suivant est le seul que j'ai trouvé, pour pouvoir exprimer, le plus brièvement et le plus précisément possible, ma constatation d'une attitude équivoque de l'Eglise, ou plutôt, évidemment, de bon nombre hommes d'Eglise, dans le domaine concerné.
Nous sommes ici en présence d'un marché : le marché du croire.
Sur ce marché, qui est un marché mondial, il y a des opérateurs, les différentes religions ou traditions, et des consommateurs, les différents croyants, effectifs ou potentiels.
Sur ce marché, les représentants ou responsables du seul opérateur qui est vraiment en situation de monopole, en ce qui concerne les produits situés en haut de gamme,
- refusent fréquemment de préciser ou de rappeler cette situation de monopole à leurs propres clients, effectifs ou potentiels, à leurs concurrents, les autres opérateurs, et aux régulateurs juridico-politiques de ce marché : les Etats,
- expriment fréquemment la vision selon laquelle leurs concurrents sont bien plus des partenaires que des adversaires, parce que, selon eux, la logique qui prévaut sur ce marché est davantage une logique de convergence des opérateurs qu'une logique de concurrence entre eux,
- se comportent fréquemment comme s'il était à la fois un opérateur, au même niveau et au même titre que les autres opérateurs, et un régulateur spirituel, au-dessus et au service des autres opérateurs, notamment à chaque fois qu'il est "puissance invitante" ou "puissance prescriptrice" de certaines catégories, de certains comportements,
- font fréquemment preuve d'aveuglement, d'ignorance, d'utopisme volontaire, en considérant que tous les opérateurs adhèrent peu ou prou à leur vision, promotrice d'une convergence progressive, alors qu'au moins l'un des autres opérateurs, qui est ou se veut en situation de monopole définitif, dans certaines régions de ce marché, pratique une concurrence agressive et déloyale, dans d'autres régions.
Les représentants ou responsables de cet opérateur ont en outre souvent tendance
- à "maximiser" l'aptitude des autres opérateurs, et l'aspiration de leurs représentants ou responsables, à effectuer de la création de valeur ou de la montée en gamme, donc leur aptitude ou aspiration à proposer aux consommateurs des produits de même nature que les siens,
- à "minimiser" le fait qu'eux-mêmes perdent des parts de marché et du potentiel de croissance, dans certaines régions de ce marché, au sein desquelles ils ont fait effacer ou fait oublier leurs avantages comparatifs, au point de défidéliser leur propre clientèle.
Pourquoi donc une attitude aussi désastreuse, ou aussi suicidaire, serait-elle plus "authentiquement évangélique" que l'attitude opposée, alors que l'on trouve à l'intérieur du cahier des charges de cet opérateur de nombreux éléments qui précisent ou rappellent que l'attitude la plus conforme à l'Ecriture, à la Tradition, et même au Magistère, dans ses composantes les plus normatives et officielles, est précisément l'attitude opposée, qui n'est en aucuns cas assimilable à de la concurrence agressive ou déloyale ?
Je suis demandeur et preneur de toute remarque ou suggestion pour améliorer cette tentative d'analyse, et je vous souhaite à tous une bonne journée et une bonne semaine.
Scrutator.