D'où des propos terribles prononcés par les Pères de l'Eglise. Mais celà n'engage qu'eux. Pas l'Eglise catholique et sa doctrine.
Désolé, mais c'est le contraire qui est vrai : à partir du moment où il y a consensus unanime des Pères de l’Église en faveur d’une doctrine, il n’y a aucun exemple que cette doctrine ne soit pas infaillible : c’est ainsi que l’Église l’a toujours entendu.
Or ce consensus unanime est précisément ce que démontre, entre autres, Denise Judant, elle-même convertie du judaïsme, dans son ouvrage
Judaïsme et christianisme. Dossier patristique, dans lequel elle distingue “soigneusement le plan religieux du plan politique, la religion juive de la réalité ethnique et sociale” (préface de Mgr Carli).
Il est évident qu’il n’y a aucune malédiction raciale : cette confusion tire souvent son origine du fait qu’aux yeux des rabbins les plus influents, il n’est de vrai juif (au sens religieux) que les descendants du peuple juif (au sens ethnique).
Par contre, le déicide ne concerne pas seulement les juifs contemporains de Notre-Seigneur, mais également la religion juive dans son ensemble, ou plutôt,
ce qu’elle est devenue depuis la Crucifixion, en particulier sous l’influence des pharisiens et du Talmud.
Affirmer cela, ce n’est en rien nier (ou diminuer) la culpabilité de tous les pécheurs dans la mort du Christ. Du reste, les rédacteurs du catéchisme du Concile de Trente, saint Charles Borromée en tête, n’ont jamais contesté la culpabilité spécifique du peuple juif (au sens religieux) et le pape saint Pie V, dans
Hebræorum gens, l’a réaffirmée (il a même remis en vigueur toutes les lois restrictives édictées par Paul IV contre les juifs des États pontificaux, en étendant leur application aux juifs de tous les pays catholiques).
En rappelant l’enseignement de Léon XIII, Mgr Williamson attire notre attention sur la rupture que constitue Vatican II par rapport à l’enseignement constant de l’Église.
V.