Vous avez adopté le mini-minimalisme qui a cours chez la plupart des "ordis". Ce n'est pas la position de J. Ratzinger dans ses écrits, je ne dis pas Benoît XVI.
Au fond, la Messe se réduit à très peu :
"l'essentiel sacramentel est certainement préservé, mais le rite a quand même une unité qu'on retrouve partout, tant au niveau de la structure que des formules principales" (D. Bontemps).
L'épiscopat allemand, en pleine fièvre néo-liturgique, avait suggéré dans les années 1990 un Ordo simplex, parce que Nos Seigneurs d'Outre-Rhin trouvaient la Forme ordinaire encore trop extraordinaire, pas assez banalisée ni assez raccourcie. Dans la lignée des néo-liturges archéologisants, ceux condamnés par Pie XII dans Mediator Dei,une Cène avec fraction du pain et consécration du vin suffirait presque. Si possible costumés comme au premier siècle et avec des vases liturgiques de terre cuite.
Pourquoi s'arrêter en chemin en effet, si l'on suit votre raisonnement ?

La vision traditionnelle est tout autre : loin de chercher à rabougrir, à condenser, à simplifier, à rapetisser, à se contenter du mini-minimum d'une "structure" réduite à un squelette, la doctrine traditionnelle de la Messe développe, déploie, enrichit, ajoute : cela vaut des rits latins traditionnels comme, ô combien des rits orientaux ; j'ai assisté à une Divine liturgie arménienne présidée par le Catholicos de ... 4 heures ! Comme le disait Benoît XVI récemment, rien n'est assez beau en matière de liturgie qui s'adresse d'abord à Dieu - reprenant l'injonction de saint Pie X sur la nécessité de prier sur de la beauté -, même si dans notre finitude nous ne pouvons atteindre l'ultime liturgie céleste. Est-ce en se contentant d'une messe "allégée", pour weight-watchers de l'âme, que nous tendons à cela ? La réponse me paraît être non.

Le clivage dans l'Eglise en matière de liturgie est entre ceux qui se satisfont de "l'essentiel sacramentel" et "des formules principales" d'un côté (une large partie des "ordis" mais pas tous), de l'autre une minorité d'ordis et tous les "extras" qui ne s'en satisfont pas et s'attachent à chacun des détails comme reflets de ... l'essentiel.
Ce sont deux anthropologies, deux cultures qui s'opposent.

nb. je pense avoir donné pas mal d'arguments dans mes posts et ne pas faire de mise en cause personnelle. Je note que vous esquivez, je vous comprends, cette fois mon argument - qui était auparavant le vôtre - de la Messe ordi des Invalides. Le dernier paragraphe est sincère : je pense que, comme vous en donnez l'exemple pour la Forme ordinaire jusqu'à présent sur ce Forum et je l'ai démontré citations à l'appui, les apôtres de la Forme extraordinaire en font parfois trop. C'était formulé avec un pointe d'humour et il y avait un appel à la bonne foi, de part et d'autre bien sûr.