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images/icones/marie.gif  ( 872033 )26/07 Ste Anne, Mère de la Ste Vierge Marie par ami de la Miséricorde (2019-07-25 22:47:32) 



Ste Anne, Mère de la Ste Vierge Marie

Litanies de Sainte Anne

Une extrait de la Cité de Dieu de la Vénérable Maria d'Adreda :

CHAPITRE II.
IMMACULÉE CONCEPTION DE MARIE SES SAINTS EXERCICES DANS LE SEIN DE SAINTE ANNE.


La conception du corps très-pur de Marie se fit en un jour d dimanche, correspondant à celui de la création des anges
dont elle devait être la reine et la souveraine. Et bien que selon l’ordre commun, les autres corps aient besoin de plusieurs jours pour être entièrement organisés, afin que l’âme raisonnable y soit infuse, néanmoins dans cette occasion le temps nécessaire fut considérablement abrégé, et ce qui se devait opérer naturellement en quatre-vingts jours, se fit avec plus de perfection en sept.

Le samedi suivant, le plus proche de cette conception, le Très-Haut créa l’âme auguste qu’il Unit à son corps. C’est ainsi qu’entra dans le monde la créature la plus pure, la plus parfaite, la plus sainte et la plus belle que Dieu ait jamais créée et qu’il doit créer jusqu’à la fin des temps.

C’est à cause de ce mystère que le saint esprit a ordonné que l’église consacrerait le samedi à la très-sainte Vierge, comme le jour auquel elle avait reçu le plus grand bienfait, lorsque son âme très-sainte fut créée et unie à son corps, sans que le péché originel ni le moindre de ses effets s’y trouvassent. Le jour de sa conception que l’église célèbre aujourd’hui, n’est pas celui de la conception du corps, mais celui de l’infusion de l’âme sans aucune trace du péché originel.

A l’instant de l’infusion de l’âme la très sainte trinité répéta ces paroles proférées à la création de l’homme, faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram: par la vertu de ces divines paroles, l’âme très-heureuse de Marie fut remplie de grâces, de dons, de privilèges et de faveurs pardessus les premiers des Séraphins, avec l’usage le plus parfait de la raison qui devait être proportionnée aux dons de la grâce qu’elle recevait.

Alors le Seigneur répéta les paroles prononcées par lui lors de la création, et erant valdè bona, témoignant ainsi la rare complaisance qu’il prenait dans cet ouvrage si glorieux.

Au temps de l’infusion de l’âme dans le corps, le Très-Haut voulut que sainte Anne ressentit et reconnut d’une façon à relevée la présence de la Divinité. Elle fut remplie du saint Esprit et ravie en une extase très sublime, où elle reçut de très hautes connaissances des mystères les plus cachés. Cette allégresse et cette joie toute spirituelle ne furent pas passagères, mais durèrent tout le reste de sa vie quoiqu’elles fussent plus fréquentes pendant qu’elle gardait dans son sein le trésor du ciel.

Quoiqu’alors la très sainte âme de Marie fut douée de toutes les perfections et de l’habitude infuse de toutes les Vertus, plus qu’aucun saint et même que tous les saints ensemble, il ne fut pas néanmoins nécessaire qu’elle les pratiquât toutes aussitôt, mais seulement celles qui convenaient à l’état où elle était.

Elle pratiqua donc en premier lieu les vertus théologales, la foi, l’espérance et la charité, et particulièrement la vertu de charité, contemplant Dieu comme le bien souverain avec tant d’attention et d’amour qu’il n’est pas au pouvoir de tous les séraphins d’arriver à un degré si éminent.

Elle pratiqua aussi les autres vertus qui ornent et qui perfectionnent la partie raisonnable.

Elle eut la science infuse, les vertus morales, les dons et fruits de l’Esprit Saint en un degré éminent et correspondant aux vertus théologales; de sorte qu’elle fut dès le premier instant de sa conception plus sage, plus prudente, plus éclairée sur Dieu e sur toutes ses oeuvres que toutes les créatures ensemble Cette grande perfection de Marie ne consistait pas seulement dans les habitudes qui lui furent infuses, mais dans les acte qu’elle put exercer dès cet instant par le pouvoir divin qui la secondait.

Pour en toucher seulement quelque chose, elle connut Dieu tel qu’il est en lui-même comme créateur et glorificateur; elle l’honora, le loua, le remercia; par de actes héroïques elle l’aima, le craignit et l’adora, et lui fit des sacrifices de louanges et de gloire pour son être immuable.

Elle connut les dons qu’elle avait reçus pour lesquels elle rendit de très humbles actions de grâces accompagnées de profondes inclinations corporelles qu’elle fit dès le sein de sa mère avec son petit corps, et elle mérita plus en cet état par ces actes que tous les saints dans le plus haut degré rie leur perfection et de leur sainteté.

Elle eut outre les actes de la foi infuse, une haute connaissance de la divinité et de la très-sainte trinité, et quoiqu’elle ne la vit pas dans cet instant intuitivement, elle la vit néanmoins abstractivement, et cette manière de la connaître fut la plus parfaite par laquelle Dieu puisse se manifester à l’entendement humain dans ce monde.

Elle connut en cet instant la création, la chute des anges, celle d’Adam et les effets de sa faute, le purgatoire, les limbes, l’enfer et toutes les choses renfermées en ces lieux; tous les hommes , tous les anges, leurs ordres, leur dignité et leurs opérations et encore toutes les autres créatures avec, leurs instincts et leurs qualités.

Elle connut aussi toute sa généalogie et tout le reste du peuple saint et choisi de Dieu, les patriarches et les prophètes, et combien sa Majesté divine avait été admirable dans les dons, grâces et faveurs qu’il leur avait accordés. Mais c’est une chose digne d’admiration que, ce corps étant si petit dans le premier instant de sa conception, néanmoins par la puissance divine la connaissance et la douleur qu’elle avait de la chute d’Adam lui faisait verser des larmes, et elle commençait dès lors dans le sein maternel à exercer l’office de corédemptrice du genre humain.

Elle offrit ces larmes unies aux désirs des patriarches; et cette offrande fut agréable à Dieu et plus efficace pour obtenir la rédemption que toutes les prières des hommes et des saints anges. Elle pria spécialement pour ses parents qu’elle connut en Dieu avant de les voir corporellement, et elle exerça en même temps envers eux la vertu de l’amour, du respect et de la gratitude de fille.

Source : jesusmarie.free.fr

images/icones/marie.gif  ( 872034 )Dévotion aux neuf choeurs des Sts Anges du vénérable H. Boudon par ami de la Miséricorde (2019-07-25 22:48:47) 
[en réponse à 872033]

Introduction

EXHORTATION À L'AMOUR ET À LA DÉVOTION DES SAINTS ANGES


Me confiant donc uniquement en Jésus seul, et en la protection de sa très sacrée Mère, et aux puissants et charitables secours des saints anges, je consacre ce petit ouvrage à la gloire de ces bienheureux esprits.

J'aurais eu envie d'aller de ville en ville, de village en village, publiant les bontés des anges, et les motifs qui nous engagent à les aimer. J'aurais eu envie d'en parler à tous les hommes, s'il avait été en mon pouvoir, et de crier partout et dans les places publiques, et en toutes sortes de lieux : à l'amour et à la dévotion des anges !

Mais au moins, puisque cela ne m'est pas possible, je fais imprimer ces feuilles afin qu'elles suppléent à ma voix, et soient portées où je ne puis me faire entendre, afin que ne pouvant pas grand' chose, et pour parler plus véritablement, ne pouvant rien du tout, au moins je fasse ce que je pourrai faire en la vertu de la grâce, pour donner aux coeurs des hommes de l'amour pour les choeurs angéliques.

Autrefois le divin Chrysostome, considérant la misère du monde, témoignait souhaiter que ces paroles de l'Ecclésiaste (I, 2) : Vanité des vanités, et toutes choses ne sont que vanité, qui en marquent puissamment le néant, fussent écrites en gros caractères dans les places publiques, sur les portes des villes et des maisons, et en toutes sortes de lieux.

Et moi je voudrais que ces paroles du grand saint Léon Pape : Confirmate amicitias cum sanctis angelis, faites des amitiés avec les saints anges, parussent en toutes les avenues des villes et villages, en toutes nos églises, dans toutes les chambres et cabinets ; que partout il y eût des personnes dont le grand soin fût de les dire et redire ; que tous les prédicateurs ne fissent jamais aucun sermon sans les publier fortement, et qu'elles fussent toujours insinuées dans les entretiens particuliers.

Qu'on fasse tout ce que l'on pourra, Jamais nous ne nous acquitterons dignement de nos devoirs envers ces aimables esprits.

De là vient que les saints Pères n'oublient rien pour nous porter à les honorer et aimer.

Tantôt ils nous pressent de les aimer saintement, de faire de belles amitiés avec eux, de nous rendre leur conversation familière ; tantôt ils nous exhortent à leur rendre nos respects, et à les honorer autant que nous le pourrons.

Quelquefois ils nous disent que nous ne nous oubliions pas de leur présence, que nous soyons soigneux de les regarder, de penser à eux, de les entretenir ; et d'autres fois, que nous ayons toutes les reconnaissances possibles pour leurs bontés, et que le souvenir ne s'en efface jamais de nos mémoires.

Enfin ils disent tout, et font tout pour nous animer à une dévotion si juste.

Le céleste saint Denis, qui en a écrit si amoureusement, prend plaisir à prendre la qualité de Philange, c'est-à-dire, de l'ami des anges.

Cet homme de Dieu, contemporain des apôtres, et disciple du grand Apôtre, tout plein de l'esprit apostolique, et tout plein de l'amour des anges, les apôtres du ciel, et les coadjuteurs des hommes apostoliques de la terre, pour nous marquer, et à toute la postérité, son zèle pour ces admirables intelligences, prend publiquement la qualité de leur ami, et la met dans ses écrits, afin que tout le monde le sache.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 872066 )Neuf choeurs des Anges, d'après Hildegarde de Bingen par Glycéra (2019-07-26 19:35:40) 
[en réponse à 872034]


Vision représentée en mandala, célèbre parmi les visions d'Hildegarde.

9 choeurs d'anges ? 9 = 2 + 5 + 2


2 = Anges / Archanges qui s'occupent du corps et de l'âme

5 = Vertus / Puissances / Principautés / Dominations / Trônes
qui assistent les cinq sens de perception des hommes

2 = Chérubins / Séraphins amour du prochain / de Dieu



Les détails sont présentés ici.
Lire la vision racontée par Hildegarde est bien plus riche encore.



images/icones/fleche3.gif  ( 872041 )Le récit d'après Anne Catherine Emmerich par Sacerdos simplex (2019-07-26 10:55:27) 
[en réponse à 872033]

Je ne l'ai trouvé qu'en vidéo ("fausse" vidéo : image fixe avec "voix off" qui lit le texte) :
https://www.youtube.com/watch?v=dbGjpJe-agA

On notera, à partir de 1' 53", cette affirmation que toutes les conceptions se seraient faites d'une manière un peu semblable :
"La conception de Marie avait été aussi pure par la grâce que l'eût été, sans la chute originelle, toute conception humaine."

Ah, je viens de trouver le texte :

Joachim et Anne vivaient depuis longtemps dans l’affliction de demeurer sans enfant. Situation dégradante, considérée comme signe de réprobation divine. Pour cette raison, Joachim se vit priver publiquement de ses responsabilités dans le service du Temple et, brisé de honte, se retira dans le désert. Anne, elle aussi déconsidérée de tous, persévéra dans la prière. Mais bientôt, Joachim et Anne apprirent des Anges que leur stérilité devait prendre fin, en vue d’une illustre descendance, et furent invités à se rendre au Temple. C’est là, sous la Porte Dorée, que les deux époux se retrouvèrent, dans un de ces moments de Mystère et de Bonheur ineffable dont le Bon Dieu seul a le secret. Voici comment Anne Catherine Emmerich en rapporte la vision.

« Rencontre de Joachim et d’Anne sous la Porte Dorée

Une de ces colonnes s’élevait comme une tige de palmier, avec des branches pendantes ornées de fleurs. Ce fut là que Joachim fit la rencontre d’Anne, toute rayonnante de joie. Ils s’embrassèrent dans un mouvement de sainte allégresse, et se firent part de leur commun bonheur. Une nuée lumineuse les environna, et ils tombèrent en extase. Cette lumière rayonnait sur eux du sein d’une troupe nombreuse d’anges, planant sur leurs têtes et portant une haute tour, toute resplendissante, semblable à la tour de David ou à la tour d`ivoire. Puis cette tour disparut, et une immense auréole vint couronner Anne et Joachim.

Il fut alors montré que la conception de Marie avait été aussi pure, par la grâce, que l’eût été, sans la chute originelle, toute conception humaine. Dans le même temps. J’eus aussi une autre vision dont il m’est impossible de faire comprendre la grandeur. Le ciel s’ouvrit au-dessus des deux époux, et je vis la joie au sein de la Trinité et dans les rangs des anges, et nul d’entre eux ne restait étranger à cette bénédiction mystérieuse. »

« Visions d’Anne-Catherine Emmerich sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Très Sainte Vierge ». Ed. Téqui, 10ème édition, 1947. Tome premier. Extrait du chapitre IX.



***

Par contre, l'affirmation de Marie d'Agréda selon laquelle l'âme est infusée un bon bout de temps après la conception du corps est insoutenable philosophiquement : l'embrion a bel et bien une "forme", vivante, qui cause précisément l'organisation des divers éléments pour former un corps humain.



images/icones/hein.gif  ( 872049 )Concernant l'animation de l'embryon par Athanasios D. (2019-07-26 15:32:43) 
[en réponse à 872041]

Y a-t-il un enseignement faisant autorité qui affirme que l'animation de l'embryon est immédiate ?

Ath
images/icones/5a.gif  ( 872051 )Aucune affiirmation définitive par PEB (2019-07-26 16:36:00) 
[en réponse à 872049]

En revanche, le petit corps est, dès ses premiers instants, appelé à devenir temple du Saint-Esprit, qui est la raison d'être de l'âme. De ce fait, dès sa conception, il doit être protégé comme une personne.

Après, les propos des mystiques et voyants sont des méditations spirituelles et qui ne sont pas "normatives". Les sept jours évoqués ici renvoient au premier chapitre de la Genèse. Le sein de sainte Anne, grand-mère de Dieu, résume toute la Création ancienne et son fruit admirable est la graine unique d'un monde nouveau, encore à naître.

Ces traités sont magnifiques mais font perdre de vue l'essentiel à savoir que nous pouvons imiter les vertus d'Anne et de Joachim pour que nous laissons les promesses de Dieu s'accomplir humblement en accueillant la vie qui vient de Lui. Et si le Fils a pu s'incarner avec la bonne volonté de Sa Mère, nous pouvons, nous aussi, faire que Marie et Jésus viennent au monde: non plus selon la chair mais selon l'ordre de la Foi, l'Espérance et la Charité.
images/icones/1a.gif  ( 872052 )Selon St Thomas ... par Glycéra (2019-07-26 16:37:10) 
[en réponse à 872049]


qui distingue les âmes végétales, animales et humaines, le délai serait 3 mois...

Mais reste à savoir s'il parle de l'esprit que Dieu réserve aux humains ou d'autres choses.

Les traditions, et les Anciens ont été très divers sur le sujet. Mais parlent-ils de la même chose, selon les langues, et les lieux ?

Sujet déjà abordé sur le FC, je vais tenter de retrouver le fil, pour
que les références fournies reviennent à la surface.

En tout cas, considérer trois étapes de trois mois dans la progression de l'embryon -8 semaines selon la faculté de médecine- / foetus est riche de sens, et permet aussi de comprendre le manque de maturation spirituelle de ceux qui naissent "trop" tôt pour avoir reçu leur besoin réel.

Les étapes seraient : constitution physique des êtres simples/animation proche des instincts/ spiritualisation - humaine donc.

L'animation est la propriété que la vie donne à l'âme d'animer la matière. Cf St Thomas : l'âme est la forme (que reçoit le) du corps.

Déjà dans l'animation, il y a individu, individualité, (pas encore individuation au sens de Jüng, qui sera la deuxième naissance, volontaire, voulue, choisie de l'homme qui veut aller, comme il est constitué par Lui, à son Seigneur).

Bien à vous
Glycéra
images/icones/fleche3.gif  ( 872053 )Trois fils anciens 2011 et 2012 par Glycéra (2019-07-26 16:46:04) 
[en réponse à 872052]



Celui de 2011

et

l'autre de 2011

ainsi que l'angle "souffrance"
fil de 2012
images/icones/marie.gif  ( 872070 ) L'Immaculée Conception : "au premier instant de sa conception" par Sacerdos simplex (2019-07-26 20:55:06) 
[en réponse à 872049]

Wiki :
Le dogme de l'Immaculée Conception signifie que Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. La bulle Ineffabilis Deus du pape Pie IX déclare le 8 décembre 1854 :

« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. »

***

"au premier instant de sa conception" correspond au moment où la première et unique cellule commence à avoir sa vie autonome d'embryon.
Or le péché originel marque l'âme, et non directement le corps ou la matière.
Donc personnellement je comprends ce dogme comme impliquant que l'âme est "infusée" (terme technique) dans le corps "au premier instant de sa conception".



images/icones/1p.gif  ( 872072 )Ben ... par Rémi (2019-07-26 21:10:45) 
[en réponse à 872070]

Si ce n'est pas la démonstration de l'infusion immédiate, ça y ressemble beaucoup !


Chapeau, M. l'abbé.
images/icones/find.gif  ( 872082 )Je ne suis pas convaincu. par Athanasios D. (2019-07-26 23:00:34) 
[en réponse à 872070]

La Bulle, citant Alexandre VII:

C'est assurément, dit‑il, une ancienne croyance que celle des pieux fidèles qui pensent que l'âme de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le premier instant où elle a été créée et unie à son corps, a été, par un privilège et une grâce spéciale de Dieu, préservée et mise à l'abri de la tache du péché originel, et qui, dans ce sentiment, honorent et célèbrent solennellement la fête de sa Conception.


Et plus loin:

Nous renouvelons les Constitutions et Décrets que les Pontifes romains, Nos Prédécesseurs, [...], ont publiés en faveur du sentiment qui affirme que l'âme de la Bienheureuse Vierge Marie, dans sa création et au moment de son union avec le corps, a été dotée de la grâce du Saint­-Esprit et préservée du péché originel



De ces 2 mises en exergue, on peut tout aussi bien comprendre que le corps préexistait à la création de l'âme.

Du reste, ce "premier instant" [que j'ai souligné plus haut] répondrait aux adversaires qui "imaginaient une distinction entre le premier et le second instant de la Conception, prétendaient qu'à la vérité c'était bien la Conception [que l'Eglise] célébrait, mais pas le premier moment de la Conception."

Ath
images/icones/1v.gif  ( 872083 )Corps et âme ne font qu'un par PEB (2019-07-27 00:52:01) 
[en réponse à 872082]

La personne est âme et corps. C'est pour cela que la résurrection de la chair est si importante: le Rédempteur restaure la créature dans sa plénitude. L'âme certes est immortelle mais elle entre dans l'éternité avec son corps glorifié par le Sang de l'Agneau.

L'Immaculée Conception est à l'âme de la servante du Seigneur ce que sa virginité intacte et perpétuelle est à son corps incorruptible. Celle-ci révèle celle-là et celle-là procède du dessein ineffable du Créateur et Rédempteur. Par elle, la seule juste, l'humanité n'est plus pécheresse. Par elle, la seule sage, l'humanité goûte enfin à la vraie science du Bien et du Mal, dont elle porte le fruit divin.

Aussi glorieuse soit elle devant les anges, elle est toute humble et toute simple. On peut lui parler comme un frère parle à une sœur et comme un enfant se confie à à une mère.
images/icones/fleche2.gif  ( 872116 )Cela ne prouve rien par Philippilus (2019-07-27 18:18:29) 
[en réponse à 872070]

D'abord, parce que dans la bonne tradition Thomiste, le péché est transmis par la matière, qui vient des parents et non par l'âme créée par Dieu. C'est chez Duns Scot que l'on trouve l'opinion contraire, qui n'est pas sans poser de grandes difficultés, et n'est pas habituellement suivie. Ceci explique aisément la précision sur le premier instant du texte que vous citez.

Ensuite, parce que une cinquantaine d'année après ce texte, saint Pie X demande d'enseigner dans les 24 thèses thomistes (le 15 ème en l'occurrence):

◦ « XV. – Contra, per se subsistit anima humana, quae, cum subjecto sufficienter disposito potest infundi, a Deo creatur, et sua natura incorruptibilis est atque immortalis.»
◦ Par contre, subsiste par elle-même l’âme humaine qui, créée par Dieu quand elle peut être infusée à un sujet suffisamment disposé, est de sa nature incorruptible et immortelle (n° 447-452).


(motu proprio Doctoris Angelici 29 juin 1914)

Enfin, parce que dans un texte bien plus récent, la CDF affirme que la question n'est pas tranchée, voire ne peut pas l'être:

• Cal Seper, CDF, Déclaration sur l’avortement provoqué 18 novembre 1974
◦ 12… Dès que l’ovule est fécondée, se trouve inaugurée une vie qui n’est celle ni du père ni de la mère, mais d’un nouvel être humain qui se développe pour lui-même. Il ne sera jamais rendu humain s’il ne l’est pas dès lors.
◦ 13. A cette évidence de toujours (parfaitement indépendante des débats sur le moment de l’animation) (19), la science génétique moderne apporte de précieuses confirmations….
◦ ...
◦ (19) Cette Déclaration laisse expressément de côté la question du moment de l’infusion de l’âme spirituelle. Il n’y a pas sur ce point de tradition unanime et les auteurs sont encore divisés. Pour les uns, elle date du premier instant ; pour d’autres, elle ne saurait précéder au moins la nidation. Il n’appartient pas à la science de les départager, car l’existence d’une âme immortelle n’est pas de son domaine. C’est une discussion philosophique dont notre affirmation morale reste indépendante pour deux raisons : 1. A supposer une animation tardive, il n’y en a pas moins déjà une vie humaine, préparant et appelant cette âme en laquelle se complète la nature reçue des parents ; 2. Par ailleurs, il suffit que cette présence de l’âme soit probable (et on ne prouvera jamais le contraire) pour que lui enlever la vie soit accepter le risque de tuer un homme, non seulement en attente, mais déjà pourvu de son âme.



Philippilus


images/icones/idee.gif  ( 872138 )Ainsi donc... par Athanasios D. (2019-07-27 23:16:25) 
[en réponse à 872116]

... la question semble (définitivement ?) ouverte.

Ath
- Merci
images/icones/neutre.gif  ( 872198 )Omission de l'esprit ? par Rothomagus (2019-07-29 14:36:46) 
[en réponse à 872138]

On peut se demander si, depuis quelques décennies, l'Eglise n'omet pas de distinguer âme et esprit.
S'il en est question pour la résurrection, comment ne pourrait-il pas en être question pour la conception ? Je crois que Signo avait écrit des choses très justes il y a quelques semaines sur le premier aspect.
Ainsi, si les animaux sont animés, mais n'ont pas d'esprit, et si l'on reporte ce débat à l'homme : alors la question de l'infusion de l'âme n'est peut-être pas aussi centrale qu'on le pense.
Une mauvaise question, dans le sens où elle tronque la réflexion, ne pourra jamais engendrer de bonnes réponses de la part de ceux à qui elle est posée. Ça oriente aussitôt le débat sur une piste qui n'est pas la bonne.
images/icones/1v.gif  ( 872207 )En fait, depuis plus d'un millénaire par Philippilus (2019-07-29 16:38:21) 
[en réponse à 872198]

l’Église a utilisé pour les bases philosophiques de son enseignement l'hylemorphisme d'origine aristotélicienne, et approfondi par Saint Thomas.
Dans ce cadre là, il y a l'âme et la matière corporelle, mais pas de troisième principe. Le terme "esprit" est totalement absent, par exemple des XXIV thèses thomistes de 1914, ou encore des "principes de la réalité naturelle" de Saint Thomas.

Certains ont pu aller aventurer du côté de la tripartition - ou les gnostiques sont dans leur élément, cela n'en fait pas pour autant la philosophie de l’Église, et elle n'a pas été "abandonnée" car jamais retenue.

S'il y a bien quelque chose d'oublié depuis quelques dizaines d'années, c'est l'enseignement des principes thomistes. Ce qui n'est je crois pas du tout étranger à la confusion actuelle sur ces sujets.

Philippilus
images/icones/barbu2.gif  ( 872216 )Voui... par Yves Daoudal (2019-07-29 19:20:52) 
[en réponse à 872207]

Saint Irénée, Contre les hérésies (contre les gnostiques) livre V :

Car la chair modelée, à elle seule, n'est pas l'homme parfait : elle n'est que le corps de l'homme, donc une partie de l'homme. L'âme, à elle seule, n'est pas davantage l'homme : elle n'est que l'âme de l'homme, donc une partie de l'homme. L'esprit non plus n'est pas l'homme : on lui donne le nom d'esprit, non celui d'homme. C'est le mélange et l'union de toutes ces choses qui constitue l'homme parfait. Et c'est pourquoi l'Apôtre, s'expliquant lui-même, a clairement défini l'homme parfait et spirituel, bénéficiaire du salut, lorsqu'il dit dans sa première épître aux Thessaloniciens : « Que le Dieu de paix vous sanctifie en sorte que vous soyez pleinement achevés, et que votre être intégral — à savoir votre esprit, votre âme et votre corps — soit conservé sans reproche pour l'avènement du Seigneur Jésus. » Quel motif avait-il donc de demander pour ces trois choses, à savoir l'âme, le corps et l'esprit, une intégrale conservation pour l'avènement du Seigneur, s'il n'avait su que toutes les trois doivent être restaurées et réunies et qu'il n'y a pour elles qu'un seul et même salut ?


(Un disciple de) saint Justin, traité de la Résurrection (contre les gnostiques), 10 :

De fait, le corps est la maison de l’âme, l’âme est la maison de l’esprit. Et pour ceux qui ont en Dieu une espérance assurée et une foi inébranlable, ce sont ces trois éléments qui seront sauvés.


Saint Ephrem, anti-gnostique, Hymnes du Paradis, IX :

Car l'âme est précieuse encore plus que le corps,
Et précieux est l'esprit plus encore que l'âme,
Et la divinité plus cachée que l'esprit.

De la beauté de l'âme, le corps se revêtira
Quand surviendra la fin
L'âme revêtira la beauté de l'esprit,
L'esprit revêtira en son visage même,
La Majesté divine.

Le corps au rang de l'âme se verra élevé,
l'âme au rang de l'esprit,
L'esprit à la hauteur où est la Majesté..
images/icones/neutre.gif  ( 872218 )Oui mais par Meneau (2019-07-29 19:45:20) 
[en réponse à 872216]

Certes, on trouve des références de nature ternaire.

Mais... CLIC

Cordialement
Meneau
images/icones/neutre.gif  ( 872220 )St Thomas traite-t'il vraiment la question sous cet angle ? par Rothomagus (2019-07-29 19:45:55) 
[en réponse à 872207]

Pas sûr. Enfin dans mes souvenirs, car je suis loin de m'être penché sérieusement sur la question.
Le dualisme dans la nature humaine chez lui résulte du choix qu'il fait en distingant le matériel du spirituel. Or cela ne fait pas forcément 1 et 1, mais plutôt 2 et 1 : corps et âme (le bloc) et esprit (spiritualité qui distingue l'homme de l'animal).
Si mes souvenirs sont bons, le grec est mieux adapté et plus nuancé que le latin et de surcroît le français dans l'étude biblique sur ces questions.
images/icones/livre.gif  ( 872224 )Pour revenir aux sources par Philippilus (2019-07-29 20:12:42) 
[en réponse à 872220]

Dans le "De anima", vous trouvez ceci:


Solution à la Question 2 L'âme humaine est-elle séparée du corps selon l'être ?

16. Que la chair convoite contre l'esprit, cela même montre l'affinité de l'âme et du corps. L'esprit, c'est la partie supérieure de l'âme, par laquelle l'homme surpasse les autres animaux, comme le dit Augustin29. Quant à la chair, on dit qu'elle convoite par cela que les parties de l'âme fixées à la chair convoitent les choses qui sont délectables à la chair ; lesquelles convoitises répugnent cependant à l'esprit.





Pour ce qui est de la possibilité d'un intermédiaire entre ame et matière, cela fait l'objet de la question 9: L'âme est-elle unie au corps par une médiation quelconque ?
et en particulier dans la réponse, il nous dit


Ainsi donc, puisque l'âme est une forme substantielle du fait qu'elle constitue l'homme dans une espèce déterminée de substance, il n'y a pas d'autre forme substantielle médiatrice entre l'âme et la matière première ; l'homme est rendu parfait par l'âme rationnelle selon les divers degrés de ses perfections, à savoir qu'il est un corps, et un corps animé, et un animal rationnel. En revanche, il faut que la matière, dans la mesure où elle est censée recevoir de l'âme rationnelle elle-même les perfections de degré inférieur, comme être un corps, et un corps animé, et un animal, soit en même temps pensée avec les dispositions qui la rendent apte à être la matière appropriée à l'âme rationnelle au moment où celle-ci lui donne l'ultime perfection. Ainsi donc, l'âme, en tant que forme donnant d'être en acte, n'a pas de principe intermédiaire entre elle et la matière.



L'esprit n'est donc pas, un principe distinct, comme l'impliquerait une tripartition.

Philippilus
images/icones/bravo.gif  ( 872117 )Oui Monsieur l'abbé ! par Jean-Paul PARFU (2019-07-27 18:29:32) 
[en réponse à 872070]

C'est bien, en effet, ce qu'affirme ce dogme !
images/icones/1d.gif  ( 872134 )HA HA HA HA HA par Athanasios D. (2019-07-27 22:02:39) 
[en réponse à 872117]

Désolé, j'avais presque oublié votre magistère extraordinaire. Et aussi combien le biais de confirmation vous sied à merveille.

Ath
images/icones/neutre.gif  ( 872215 )Doute par Turlure (2019-07-29 19:13:50) 
[en réponse à 872070]


"au premier instant de sa conception" correspond au moment où la première et unique cellule commence à avoir sa vie autonome d'embryon.



Ce qui semble ici une évidence pour vous n'en est pas une pour moi.

Si la conception est un terme employé de longue date, l'existence des gamètes, du zygote formé par leur rencontre et du développement de l'embryon par division cellulaire n'a pas toujours été connue.

Qu'est-ce que le premier instant de la conception ? Celui de l'union sexuelle qui est la cause immédiate de la formation de l'enfant ? Celui de la fécondation (votre thèse) ? Celui de la rencontre de l'oeuf avec le corps de la mère, sans laquelle celui-ci ne peut devenir un corps fini ?