François ou notre récompense pour avoir toléré les erreurs de Vatican II...

Le Forum Catholique

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vistemboir2 -  2022-11-23 19:03:40

François ou notre récompense pour avoir toléré les erreurs de Vatican II...

Article de Robert Morrison paru le 21/11/2022 dans The Remnant sous le titre : « “Pope Francis” is Our Reward for Tolerating the Errors of Vatican II »
(Traduit avec l’aide de DeepL.com excepté les citations de Benoît XVI, extraites de vatican.va)
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Alors que nous terminons l'année liturgique et que nous entamons un nouvel Avent avec François occupant toujours la papauté, nous ne pouvons échapper à la réalité : la crise de l'Église s'est considérablement aggravée au cours de l'année écoulée. Tous, sauf les plus obstinés, reconnaissent que Rome a non seulement perdu la foi, mais qu'elle est aussi devenue la voix la plus forte contre la vraie foi. Il semble que nous entendions maintenant la voix sans filtre de Satan à travers ces faux bergers.

Nous repensons naturellement à la renonciation de Benoît XVI avec d'autant plus de consternation que la crise de François s'aggrave – comment a-t-il pu abandonner l'Église alors que des loups connus se tenaient prêts à la dévorer ? Combien d'âmes ont été perdues à cause de cette décision ? Aurions-nous jamais entendu parler de la Grande Réinitialisation si Benoît XVI avait tenu bon ?

Même si nous pouvons légitimement nous poser ces questions, nous savons que cette crise n'a pas commencé avec François. Et si nous étudions deux aspects du discours de Benoît XVI du 14 février 2013 au clergé de Rome avant de "quitter le ministère pétrinien", nous pouvons mieux comprendre pourquoi François est une juste récompense pour notre tolérance des erreurs qui avaient prospéré dans l'Église après Vatican II.

Le premier aspect du discours de Benoît XVI à considérer est une déclaration avec laquelle de nombreux catholiques traditionnels sont généralement d'accord :

"Nous savons combien ce Concile des media fut accessible à tous. Donc, c’était celui qui dominait, le plus efficace, et il a créé tant de calamités, tant de problèmes, réellement tant de misères : séminaires fermés, couvents fermés, liturgie banalisée…"


Bien que nous puissions contester l’importance du rôle des média, il a certainement raison d'attribuer "tant de désastres" au Concile. Des déclarations comme celle-là de la part de Benoît XVI (même pendant les décennies précédant son élection à la papauté) ont convaincu de nombreux catholiques traditionnels qu'il était orthodoxe malgré de nombreuses indications contraires.

Mais comme de nombreux autres écrits tout au long de sa carrière, le discours d'adieu de Benoît XVI au clergé de Rome illustre également la propension moderniste à mettre côte à côte vérité et erreur. Comme nous pouvons le constater avec chacun des extraits suivants de son discours, Benoît XVI a été un partisan éloquent de plusieurs des erreurs anticatholiques que nous trouvons si répugnantes lorsqu'elles sont prononcées par François :

Chercher à actualiser l'Église avec le progrès mondain.

"Alors, nous sommes allés au Concile non seulement avec joie mais avec enthousiasme. Il y avait une incroyable attente. Nous espérions que tout se renouvelle, que vienne vraiment une nouvelle Pentecôte, une nouvelle ère de l'Église, parce que l'Église était encore assez robuste en ce temps-là, la pratique dominicale encore bonne, les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse étaient déjà un peu réduites, mais encore suffisantes. Toutefois, on sentait que l'Église n'avançait pas, se réduisait, qu'elle semblait plutôt une réalité du passé et non porteuse d'avenir. Et à ce moment-là, nous espérions que cette relation se renouvelle, qu'elle change ; que l'Église soit de nouveau une force pour demain et une force pour aujourd'hui. Et nous savions que le rapport entre l'Église et la période moderne, dès le début, était un peu discordante, à commencer par l'erreur de l'Église dans le cas de Galilée ; on pensait corriger ce mauvais commencement et trouver de nouveau l'union entre l'Église et les meilleures forces du monde, pour ouvrir l'avenir de l'humanité, pour ouvrir le vrai progrès." (Benoît XVI, 14 février 2013).


https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2013/february/documents/hf_ben-xvi_spe_20130214_clero-roma.html
Ce sentiment de renouveler continuellement l'Église pour suivre le monde moderne a animé presque tous les changements désastreux depuis Vatican II. La notion de Benoît XVI selon laquelle l'Église doit "aller de l'avant" et s'unir au monde est le même esprit qui conduit François à dénoncer les Catholiques Traditionnels "arriérés" alors qu'il promeut la Grande Réinitialisation.

Éloge des scélérats conciliaires.

Je me rappelle bien (…) de rencontres avec des cardinaux, et avec d’autres. Et ensuite, ceci était typique pendant tout le Concile : des petites rencontres transversales. J’ai ainsi connu de grandes figures comme le Père de Lubac, Daniélou, Congar, etc." (Benoît XVI, 14 février 2013).


Ces "grandes figures" ont contribué à faire avancer les nouveautés les plus anticatholiques du Concile. De manière significative, c'est Congar qui a fourni à François l'inspiration pour le Synode sur la Synodalité, comme il l'a annoncé dans son discours d'ouverture le 9 octobre 2021 :
"Le père Congar, de mémoire bénie, a dit un jour : 'Il n'est pas nécessaire de créer une autre Église, mais de créer une Église différente.'
"
Benoît XVI et les "grandes figures" qu'il a louées ont su mener des réformes dans un cadre d'orthodoxie apparente, ce qui leur a permis d'infliger plus de dégâts que s'ils avaient été plus ouvertement hérétiques. Grâce à leurs efforts à cet égard, François et son Synode peuvent maintenant piétiner la Foi sans même prétendre être catholiques.

Faire progresser le concept de "peuple de Dieu".

(…) [D]ans la recherche d'une vision théologique complète de l'ecclésiologie, entre temps, après les années 40, dans les années 50, quelques critiques du concept de Corps du Christ avaient déjà surgi : le mot "mystique" serait trop spirituel, trop exclusif ; on avait alors mis en jeu le concept de ‘Peuple de Dieu’. Et, justement, le Concile a accepté cet élément, qui est considéré chez les Pères comme l’expression de la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testament (...) Mais c’est seulement après le Concile qu’a été mis en lumière un élément qui se trouve un peu caché, même dans le Concile, et qui est celui-ci : le lien entre le Peuple de Dieu et le Corps du Christ est évidemment la communion avec le Christ dans l’union eucharistique. Ici, nous devenons Corps du Christ ; en d’autres termes, la relation entre Peuple de Dieu et Corps du Christ crée une nouvelle réalité : la communion. Et après le Concile, je dirais qu’on a découvert comment le Concile, en réalité, a trouvé, a conduit à ce concept : la communion comme concept central. Je dirais que, sur le plan philologique, celui-ci n’est pas encore totalement mûr, mais c’est le fruit du Concile que le concept de communion soit devenu de plus en plus l’expression de l’essence de l’Église, communion dans les différentes dimensions : communion avec le Dieu Trinitaire – qui est Lui-même communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint –, communion sacramentelle, communion concrète dans l’épiscopat et dans la vie de l’Église..." (Benoît XVI, 14 février 2013).


Aussi érudits et impressionnants que ces mots puissent paraître, ils ne sont pas catholiques, et c'est pourquoi nous pouvons avoir du mal à en saisir le sens si nous essayons de les interpréter à la lumière de la foi. Heureusement, l’abbé Dominique Bourmaud a élucidé le sens et l'importance de ces idées dans son ouvrage Cent ans de modernisme - Généalogie Du Concile Vatican II (publié chez Clovis en 2008, soit plusieurs années avant le discours d'adieu de Benoît XVI) :

"Là où le magistère parlait autrefois de la nature de l'Église, Congar fait plutôt allusion à son mystère ; là où Pie XII avait consacré la notion de membre du Corps mystique du Christ, Congar a introduit la notion merveilleusement vague de communion du Peuple de Dieu. Pourquoi ? Parce qu'on est ou on n'est pas membre d'un corps, alors qu'on peut être plus ou moins en communion".


Les novateurs ont utilisé ce concept de "peuple de Dieu" pour embrasser les non-catholiques en même temps qu'ils ont exclu ceux qui adhèrent à ce que l'Église a toujours enseigné. Nous voyons cela encore plus clairement avec les mouvements d'œcuménisme et de dialogue interreligieux discutés ci-dessous.

Faux œcuménisme.

"Et enfin, l’œcuménisme. Je ne voudrai pas entrer à présent dans ces problèmes, mais il était évident – surtout après les “passions” des chrétiens au temps du nazisme – que les chrétiens pourraient trouver l’unité, au moins rechercher l’unité, mais il était clair aussi que seul Dieu peut donner l’unité. Et nous sommes encore sur ce chemin. Maintenant, sur ces sujets, l’“alliance rhénane” – pour ainsi dire – avait fait son travail." (Benoît XVI, 14 février 2013).


La seule base pour l'unité entre les religions chrétiennes est que les non-catholiques acceptent les vérités de l'Église catholique. Ceux qui renoncent sur ce point n'encouragent pas les non-catholiques à se convertir, mais ils convainquent les Catholiques qu'il est impossible que l'Église soit essentielle au salut. Tout Catholique qui accepte le faux œcuménisme prêché par Jean XXIII et ses successeurs est mûr pour l'apostasie.

Dialogue interreligieux.

"Quand nous avons commencé à travailler aussi sur l’Islam, on nous a dit : mais il y a aussi les autres religions du monde : toute l’Asie ! Pensez au Bouddhisme, à l’Hindouisme… Et ainsi, au contraire d’une Déclaration initialement pensée seulement au sujet de l’antique Peuple de Dieu, s’est créé un texte sur le dialogue interreligieux, anticipant ce qui seulement trente années après s’est montré dans toute son intensité et son importance" (Benoît XVI, 14 février 2013).


Nous ne saurions trop insister sur l’impiété et le ridicule de ce dialogue interreligieux. Notre Seigneur Jésus-Christ a établi la Sainte Église catholique pour l'honneur de Dieu et le salut des âmes. Satan utilise ces fausses religions pour éloigner les âmes de Dieu, et toute louange à leur égard est offensante pour Dieu et dangereuse non seulement pour les adeptes de ces fausses religions mais aussi pour les Catholiques. Une fois qu'un pape a honoré l'islam, le bouddhisme et l'hindouisme dans le cadre du "dialogue interreligieux", y a-t-il une base logique pour dire que c'est "trop loin" pour un pape d'honorer la Pachamama comme François l'a fait ?

Si nous considérons honnêtement ces déclarations de Benoît XVI, nous devons reconnaître qu'elles vont à l'encontre de ce que l'Église a toujours enseigné. En outre, elles contiennent les fondements "théologiques" de bon nombre des abus anticatholiques que nous constatons chez François. Et pourtant, la plupart des Catholiques fidèles se sont montrés complaisants avec Benoît XVI parce que sa théologie moderniste lui permettait d'ajouter suffisamment de déclarations orthodoxes pour contrebalancer celles qui étaient clairement hétérodoxes.

Cela soulève le problème que la moindre erreur est une erreur de trop au sein de l'Église. Dans son encyclique Satis Cognitum de 1896, Léon XIII a expliqué la base simple pour comprendre que même une erreur mineure est incompatible avec l'enseignement catholique :

"Telle a été toujours la coutume de l’Église, appuyée par le jugement unanime des saints Pères, lesquels ont toujours regardé comme exclu de la communion catholique et hors de l’Église quiconque se sépare le moins du monde de la doctrine enseignée par le magistère authentique"

Cela découle naturellement de l'idée que le rôle de l'Église est de transmettre fidèlement les vérités que Jésus-Christ lui a confiées. C'est ce que nous prions dans notre Acte de foi :

"Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que Vous nous avez révélées et que Vous nous enseignez par Votre Sainte Église, parce que vous ne pouvez ni Vous tromper ni nous tromper".

Ainsi, nous croyons ce que l'Église enseigne parce que Dieu l'a révélé. Comme l'a expliqué Léon XIII (SC), si l'Église devait enseigner aujourd'hui quelque chose qui contredise ce qu'elle a toujours enseigné, alors soit l'Église serait fausse, soit Dieu serait un trompeur :

"Aussi souvent qu'il est déclaré, sur l'autorité de cet enseignement, que telle ou telle chose est contenue dans le dépôt de la révélation divine, il doit être cru par tous comme vrai. S'il pouvait être faux de quelque manière que ce soit, il s'ensuivrait une contradiction évidente ; car alors Dieu Lui-même serait l'auteur de l'erreur dans l'homme."

Aucun catholique raisonnable ne peut douter de la sagesse de Léon XIII sur ce point. Et pourtant, ceux qui acceptent les nouveautés de Vatican II promues par Benoît XVI placent effectivement la vérité et l'erreur côte à côte d'une manière qui fait de Dieu un trompeur. Une fois que nous faisons cela, la religion entière devient absurde.

Alors que Benoît XVI déguisait les absurdités de Vatican II avec un air d'autorité doctrinale, François a exposé la religion de Vatican II pour ce qu'elle est vraiment. En embrassant et en exhibant sans vergogne l'absurdité anticatholique de la religion conciliaire, François a fait d'énormes dégâts, mais il a aussi permis à de nombreuses âmes d'ouvrir les yeux sur la réalité que The Remnant et d'autres décrivent depuis des décennies. François ne mérite pas d'éloges pour cela - mais il est la juste récompense de notre tolérance collective des erreurs de Vatican II promues par Benoît XVI et ses prédécesseurs.

Dieu permet cette crise croissante pour une raison. Sans aucun doute, c'est un appel à nous tourner vers Lui comme des saints. Mais cette crise exige aussi que nous l'honorions en refusant d'accepter les erreurs anti-catholiques, peu importe qui les épouse. Jusqu'à ce que nous fassions cela, nous méritons autant d'absurdités toxiques que Satan et les mondialistes incitent François à cracher.

Notre Dame, destructrice de toutes les hérésies, priez pour nous !
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