Jeunisme a-t-il pour vous une couleur presque de "racisme" ?

Le Forum Catholique

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Glycéra -  2021-11-08 12:14:04

Jeunisme a-t-il pour vous une couleur presque de "racisme" ?

Alors, je me sentirai vexée ... si j'étais vexable.
Pardon d'avoir semblé froissante.


Avec ce que vous avez vécu, je comprends votre interprétation de mes lignes. Vous pourrez les reprendre après ce message, et les entendrez chanter autrement.

Jeunette j'ai été?
Enthousiaste d'agir pour relever les erreurs vues dans la société, je le reste.
La différence tient peut-être (même maladroitement) dans cette formule que vous savez :
Qui n'est pas révolutionnaire à 20 ans manque de coeur,
qui l'est encore à quarante manque de tête !"


A vingt ans, quand tout semblait me réussir, remplie d'ardeur, capable de voir les failles, et jugée apte à un poste de responsabilité active, je me suis rendue malade à ne pas trouver, vite, tout de suite, à corriger les mauvaises attitudes que je voyais partout. Comme un médecin qui aurait voulu donner tous les cachets envisageables à son patient qui s'impatientait de souffrir, ou même qui ne voyait pas ses maux.

Enfant, j'ai eu la chance qu'on me dise "tu as fait exprès de ..." pour une action maladroite, ou simplement une ignorance. APprendre était ma soif, vitale. Ce jugement cassant m'a fait réagir, non contre la personne : je n'avais pas les mots, et n'aurait fait qu'augmenter les sarcasmes grondeurs en essayant. Mais j'ai eu la providentielle vision "Il ne sait pas, il ne voit pas, lui aussi se trompe, quand je serai grande, je ne ferai pas pareil !"


Au fil des choses, j'ai rencontré des gens, j'ai agi dans ma sphère possible, sans faire le petit chef, mais en essayant de servir, d'apporter dans ce monde de brutes, d'ignares, des rayons de clartés, des envies de joies.

Nos enfants, leur autonomie, leur liberté, leur croissance m'ont à la fois donné de savoir laisser grandir, et de repérer les mauvaises graines. Ivresse d'arracher l'ivraie, quand tu nous tiens ! Aider à marcher droit n'est pas fouetter les jambes ! Leurs mauvaises herbes partent, de jour en jour, c'est bonheur de voir leur cohérence interne ; leurs enfants, donc nos petits-enfants jouent la même pièce avec d'autres interprètes dans le rapport parent/enfant/vie à mener.



J'aime, profondément, ce contact, à tous âges : un nourrisson parle déjà beaucoup, un ado interroge, rouspète, cherche et raconte aussi beaucoup. Ils me font creuser les questions pour répondre, non comme un livre à paragraphes, mais pour leur indiquer qu'ils ont la réponse dans leur musette, et qu'ils doivent y travailler.



L'écorché vif qu'est une victime qui n'a pas compris comment l'abus s'est introduit reste écorché. Il a aussi alors cette capacité d'entendre les autres, les non-dits parce qu'on n'a pas les mots pour dire, ou parce qu'aucun coeur n'est là pour recevoir la parole qui emp^che que cela s'imprime dans la durée de l'enfouissement. Entendre : "il y a quelque chose qui ne va pas " est presque toujours si libérateur !

Mais à qui pouvoir parler quand on n'est pas écouté, pas observé, pas regardé même ? Combien d'adultes qui se pensent éducateurs, ou qui se sentent obligés de jouer ce rôle, et le ratent avec bonne conscience ! "Fais-ci, fais-ça, tu n'as qu'à ... obéis c'est tout, car tu ne comprends rien, tu n'es qu'un râleur, etc..."


Je disais à Dame Eudoxie simplement ceci : vous allez à "la" solution que vous avez entrevue, mais vous manquez de largeur (de vue et peut-être de coeur à autrui).

N'y a-t-il pas tant de "vieux" rigides et identiques dans leurs propos de "yaka-yfokon-izonpa" ? Hélas, hélas. Et ils s'imaginent être les seuls droits, tout raides dans leurs solutions toutes pré-pensées.

J'ai apprécié votre courage d'aller droit au sujet. Vous en tirerez une force utile à vous rétablir en votre centre, à savoir y rester malgré les attaques, et dans la crise autoritaire sociale que vous voyons, c'est un atout énorme. Vous aiderez ainsi ceux qui se sont vus flancher devant les consignes idiotes à retrouver leur dignité quand ils reprendront les rênes de leur vie.

Dire abruptement à d'autres : "vous vous croyez bien, et vous n'êtes que des nuls qui ne savez pas vous y prendre, moi je vais vous dire comment faire." est très méprisant, improductif, et casseur de relations justes.

Dieu n'a jamais fait cela, avec personne. Relire l'Evangile et se laisser respirer par l'accueil de Jésus. Il n'a envoyer "balader" que les pharisiens sûrs d'eux. Nicodème, tout timide, vient le voir de nuit. Jésus ne se moque pas, ne le renvoie pas à un rendez-vous en plein jour, il lui parle de "re-naître", et ne se moque pas de lui quand Nicodème, tout étroit d'esprit, ne voit que la solution "entrer à nouveau dans l'utérus". Lire la vérité des choses, et non leur surface.

Voilà ce que je tentais de dire à Dame Eudoxie.
Ce n'est pas en renforçant le ton "je sais, moi" qu'elle se fera du bien, ni qu'elle en fera autour d'elle.



J'espère que vous aurez senti mon respect infini pour toute âme, eut-elle 4 heures de vie ou plus de nonante ans ! Le hasard de nos dates de naissance n'importe en rien dans notre devoir de vertu.

Une prière pour vous, et ceux que j'ai connu avoir eu votre épreuve, surtout ceux qui n'ont pas encore eu un coeur à qui le dire.

Glycéra
si heureuse des années passées ...

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