Salus animarum suprema lex

Le Forum Catholique

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Candidus -  2021-10-17 20:20:13

Salus animarum suprema lex

Ce principe s'applique lorsque l'autorité n'est plus en mesure matériellement d'adapter la loi à des circonstances qui n'avaient pas été envisagées par le législateur, mais il ne signifie pas qu'un subordonné peut agir contre la volonté explicite de l'autorité légitime au nom de ce que sa propre subjectivité lui indique constituer le bien des âmes. Cette dernière attitude, éminemment moderne, a le potentiel de conduire n'importe quelle société à l'anarchie.

Deux exemples pour illustrer cette différence.

Application légitime de ce principe :

Un catholique captif dans un camp de concentration communiste souhaite recevoir la communion d'un laïc qui a reçu des hosties consacrées d'un prêtre qui a été exécuté. Cette occasion est unique et ne se renouvellera sans doute pas avant longtemps. Malheureusement, ce prisonnier n'est pas à jeun. En vertu du principe "Salus animarum suprema lex", ce prisonnier peut considérer que l'aide surnaturelle que lui apportera la communion passe avant le respect de la loi du jeûne. Cela s'appelle aussi le principe de l'épikie : on présume dans un cas particulier et extraordinaire la dérogation qu'aurait concédée le législateur s'il avait pu être consulté.

Application illégitime de ce principe :

Un évêque considère que Pie VII a violé la Tradition de l'Eglise en destituant tous les évêques légitimes à la demande de Napoléon. Il refuse cette décision sous le prétexte que "Salus animarum suprema lex" en arguant que les nouveaux évêques sont à la solde de l'antéchrist ou pour le moins d'une figure de l'antéchrist.

Dans le premier cas, on ne peut pas consulter l'autorité légitime et on s'efforce de deviner ce que serait sa décision ; dans le second cas on érige sa propre subjectivité au-dessus de l'autorité légitime sous le prétexte que l'on a une meilleure compréhension de ce qui est conforme au bien des âmes. C'est une forme de libre examen.

Je continue de penser que Dieu ne permettra jamais que l'on doive choisir entre la légalité et la fidélité. Des circonstances dramatiques peuvent laisser croire que nous devons nous résoudre à un tel choix, mais je considère que c'est une tentation et que l'option de la légalité sera toujours récompensée en fin de compte, même si nous ne le voyons pas de notre vivant.

Ceci dit, nous nous trouvons bien de l'objet initial de mon post qui était de démontrer que l'on peut en toute tranquillité d'esprit avoir recours au ministère des prêtres de la FSSPX...
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