Obsèques civiles dans une église pour J.-Cl. Carrière

Le Forum Catholique

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JVJ -  2021-02-20 08:41:42

Obsèques civiles dans une église pour J.-Cl. Carrière

Admirez la photo avec ce qui ressemble à une décoration sur l'autel conciliaire...
L'affectataire aura fait oeuvre de miséricorde, mais j'ai des cas précis d'églises de campagne où le curé et l'évêque ont refusé qu'un Lefebvriste puisse entrer dans l'église, lors même qu'on y a laissé se dérouler des funérailles protestantes ou civiles. Et Mgr Guéneley, tout content de répondre dans la presse pour se justifier, que cette famille avait choisi de se séparer du pape. Quand on collectionne les paroles de mauvaise foi de certains évêques, on a honte pour eux le jour où un confrère les encensera à leur propre enterrement.

J'ai pu apprécier la Controverse de Valladolid quand j'étais en seconde... mais son côté Attali de la Culture, copain du Dalaï Lama... Il était un auteur pour les profs de gauche qui mangent du chocolat équitable, qui lisent Telerama et qui ont des amis au CCFD, comme d'Ormesson était du même tonneau pour les profs de droite pas très regardant sur la qualité.

Je me fais un pense-bête de toutes ces funérailles dans les églises qui ont rétabli les funérailles de première classe. Cela correspond à la perte totale de sens des funérailles catholiques depuis trente ans au moins dans certains diocèses. Pas de prêtre, car pas de messe. Ou alors trente prêtres présents, mais pas de messe. Seul le clergé a droit à la messe ! Un bon ami prêtre très proche de la Tradition avait refusé la messe à ses funérailles, par solidarité avec les laïcs. Ce ne fut pas respecté, mais le prêtre qui prêcha s'est senti obligé de dire que mon ami avait une foi craintive et disait son bréviaire en latin.
En revanche, les Yves Saint-Laurent, les Descoings, les Séguin, les Frêche ont droit à leur évêque (parfois deux), à la messe, au decorum, en présence de leur femme au civil, de leur amant et de leur femme (Descoings, avec même l'apostrophe du prêtre aux deux survivants du couple à trois)... C'est simple, il faut être élu ou riche pour qu'une certaine Eglise conciliaire déroule le tapis rouge. L'ancien abbé de St-Benoît sur Loire refusait les baptêmes dans son abbaye à des familles amies de moines dont l'enfant s'appelle Benoît, mais n'a pas empêché la paroisse d'y enterrer le député qui résidait à... Pithiviers.

G. Cuchet pointe à juste titre le fait qu'on ne prêche plus sur les fins dernières, le purgatoire, que tout est dans tout.
L'histoire des funérailles catholiques est aussi à faire. Le célèbre enterrement à Ornans ne dit plus rien aux nouvelles générations. L'époque n'est pas si éloignée où tout un village s'arrêtait pour aller enterrer une personne du village. Même les enfants de l'école étaient autorisés à servir la messe, à faire une haie d'honneur à l'ancien maire défunt devant le cimetière... Il y a aussi la volonté de cacher la mort et le cercueil, tout en faisant Halloween à l'école !
Aujourd'hui, les funérailles doivent être expédiées, aidées par les pompes funèbres civiles. Des laïcs refusent de lâcher le morceau, même quand ce sont des Saint-Martin qui dirigent la paroisse (vu de mes yeux encore en janvier dernier) ! Ils ont leur pouvoir, ils le gardent. Faire ces enterrements gonflent d'orgueil ceux qui pontifient et meublent le vide de leur vie. Cela permet aussi d'entrer au choeur et de suppléer le clergé. Le public est très heureux de cela et n'a jamais vu le problème là où cela se pratique depuis plus de 20 ans. Plus personne ne fait la différence.

Naturellement, l'Eglise n'hésite pas à demander une forte somme pour les frais et la messe qui sera dite plus tard... On prêche la pauvreté, on en est pas moins à côté de ses sous pour la pauvre bougie et l'encens dépensés. Je connais des laïcs qui s'épanouissent à présider ces parodies, ils se retrouvent ensemble après une "formation", ils prennent leur tête d'enterrement, ils lisent l'Evangile et prêchent après (dont des femmes, évidemment). Mon père préside ce genre de choses car son curé, de 40 ans, refuse de faire les funérailles depuis qu'il est curé. En ce moment, à cause de la covid, le curé est obligé par l'évêque de présider, ce qui ne doit pas lui faire plaisir... Pour ma part, je ne me déplacerai jamais pour des funérailles présidées ainsi, même si cela devait toucher des amis ou des parents. J'attendrai éventuellement au cimetière. Dans le même diocèse, un curé de 65 ans préside toutes les funérailles de ces 65 clochers.

Dois-je remettre sur la table le cas de tel évêque qui s'est bien gardé d'accompagner le cercueil d'un jeune curé suicidé, en ne sortant pas sur le parvis et évidemment en n'allant pas jusqu'au cimetière à 50 km de là ?

Ceux qui comme moi ont des dizaines d'amis prêtres (dans les deux formes) capables de faire 500 km pour vous enterrer ou de foncer à 2 h du matin à l'hôpital pour les derniers sacrements, savent leur chance.

Comme ce moment a été sagouiné depuis des décennies dans bon nombre d'endroits, à coup de discours, de monitions, de chants atroces et totalement profanes, qu'on ne s'étonne pas que les legs et les demandes de messe soient totalement exclus de l'habitus d'un catholique français NOM de moins de 65 ans. Une grande amie organiste et très modeste, qui accompagne des centaines d'enterrement à l'harmonium, demanda seulement le Magnificat en latin à la fin de son enterrement (sans messe). Le curé a lancé sa flûte de pan, pour l'empêcher, triomphant. Nous avons entonné le Magnificat et la moitié de l'église au moins put couvrir l'horrible flûte. En certains lieux, on peut obtenir Brel, Etoile des neiges ou du Metal, mais pas le moindre chant latin. Il y a une haine des obsèques chrétiennes phénoménales à l'intérieur même de l'Eglise. J'ai déjà entendu des prêtres me dire que ce n'est pas un sacrement, etc. Ils ne connaissent rien à l'histoire de la mort, mais répètent ce qu'une dame en civil leur a dit dans une formation diocésaine. Les diacres ne suppléent même pas les prêtres quand ceux-ci sont devenus rares. En revanche, qu'on me cite des cas de députés ou de maires, de chefs d'entreprise ou d'acteurs, qui ont été "enterrés" par des laïcs !
Où le glas est-il encore sonné ? On m'avait appris à le faire aux heures de l'Angelus entre la mort et l'enterrement. Tout le village communiait en entendant cette sonnerie à 7 h du matin, parfois de nuit en hiver. Cela marquait et glaçait. Les catholiques ont abandonné l'usage des cloches, de déguiser leurs enfants le mardi-gras, de prier près du mort dans les maisons (j'ai connu ! les familles étaient extrêmement touchées et venaient s'associer, même quand elles étaient loin de pratiquer)...

Et ne me lancez pas sur la musique sacrée aux funérailles...
Les puristes n'aimeront ni Mozart, ni Chérubini, ni Mondoville. Normal : ils n'aiment pas la musique sacrée et ont manqué leur vocation de convers.

Qui parmi les lecteurs ne serait malade à l'idée d'être enterré par une équipe de laïcs ?

Mon curé va jusqu'au cimetière, il sait que c'est un moment important pour le défunt et pour toucher les familles, parfois très éloignées de l'Eglise. Il bénit trois cimetières le jour des Morts.

Quand le pouvoir a interdit aux gens d'assister aux funérailles dans un autre département ou à plus de tant, j'aurais voulu que tous les évêques protestent. Idem récemment quand on refuse aux familles de voir un mourant à l'hôpital (cas de mon oncle le mois dernier). Aucune voix !!! L'Etat aurait mis un évêque en garde à vue éventuellement, mais pas cinquante. L'Eglise a abandonné en rase campagne les funérailles. Cette dernière année n'a fait que le confirmer. Je lis tous les matins le journal de la Haute-Marne, la moitié des obsèques désormais est civile (les musulmans ne font jamais part de leur mort, ce qui en dit long aussi sur leur vie sociale...). Voilà des statistiques fiables aux historiens du catholicisme contemporain. Dans vingt ans, plus personne ne passera par l'Eglise en dehors de quelques milieux microscopiques. Des évêques lucides s'inquiètent pour leurs finances... Ils récoltent ce que la pastorale et la doctrine de leurs devanciers ont semé.

La Dépêché

NDLR : La Dépêche, avec ses différents patrons radicaux de gauche de la même famille depuis l'avant-guerre, a un beau tableau d'honneur, comme son soutien à Bousquet et son financement des campagnes de... Mitterrand. La seconde guerre mondiale s'est bien passée pour eux, comme l'épuration.
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