Philippe de Mézières (pas Maizières) et rien de nouveau depuis 1842 ?

Le Forum Catholique

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JVJ -  2020-11-21 14:46:45

Philippe de Mézières (pas Maizières) et rien de nouveau depuis 1842 ?

Maiziaires répété ainsi tant de fois n'est plus une coquille, vous qui aimez des choses précises et me faire la leçon.

"Jean de Basle docteur très-solennel".

Cela ne veut rien dire, tout le passage est une plaisante histoire du XIXe s. dont il n'a rien à tirer et qui laisse entendre que personne n'a travaillé sur cette fête et Mézières depuis 150 ans.

Il vaudrait mieux aussi moderniser en Jean Hiltalingen de Bâle.

Le couvent des Célestins d'Avignon n'est fondé qu'en 1393 (ma main à couper), ce qui empêche Mézières de se promener dans leur jardin en 1385... Désolé, votre césure induit en erreur, car on pense qu'il est resté apud sedem.
Mézières va vite filer à Paris pour vivre au contact des Célestins de Paris. Un peu fou furieux, un peu rêveur illuminé.

J'ai travaillé ce dossier, après avoir lu la thèse et des travaux de Sonia Comte sur les Célestins. Le premier monastère de cet ordre italien (Célestin V !) fut fondé à quelques km de chez moi, dans la forêt au nord d'Orléans sous Philippe IV.

Eh ben.

J'ai pensé un instant faire connaissance avec un nouveau spécialiste francophone du Grand Schisme, car je tiens à jour dans la mesure du possible ma bibliographie.

NDLR : pour un catholique romain pur et dur, tous ces gens sont schismatiques et dans l'erreur puisqu'ils n'ont pas suivi Urbain VI et ses successeurs légitimes (au moins jusqu'en 1409). Je ne suis pas sur cette position, comme catholique ou historien, mais je précise à ceux qui sourcillent du conclave... D'ici peu on apprendra qu'un ancien nonce a sacré une paire d'évêques... Sourions un peu. Chacun spécialiste du Grand Schisme et des schismes en général a lu le désormais classique livre de M. l'abbé Pierre-Marie Berthe fsspx, qui est l'édition au Cerf (s'il vous plaît !) de sa thèse de droit canon. Achetez et lisez !

On pourra donc se passer d'une étude qui remonte à Louis-Philippe.
Je renvoie plutôt à Paulette L'HERMITE-LECLERCQ. «L'image de la Vierge de la Présentation au Temple dans la pièce de Philippe de Mézières représentée à Avignon en 1372», dans D. Iogna-Prat, E. Palazzo et D. Russo (dir.), Marie. Le culte de la Vierge dans la société médiévale, Paris : Beauchesne, 1996, p. 361-382.
Renate Blumenfeld-Kosinski et Kiril Petkov (dir.), Philippe de Mézieres and his Age: Politics and Piety in the late 14th Century, Leiden : Brill, 2012.
James J. BOYCE, « The Carmelite Feast of the Presentation of the Virgin. A Study in Musical Adaptation », The Divine Office in the Latin Middle Ages. Methodology and Sources Studies, Regional Developments, Hagiography. Written in Honor of Professor Ruth Steiner, Ed. by M.E. Fassler — R.A. Baltzer, Oxford, Oxford University Press, 2000, p. 485-518.

Cette fête doit beaucoup aux Grecs apparemment et on se réjouit du temps où on pouvait faire du théâtre sacré dans les églises, en langue vernaculaire qui plus est. Rien de plus... traditionnel. Si on organisait une fête des Innocents ou des Fous, avec inversion des objets, un enfant mitré et des clercs singés pendant une journée ?! Rien de plus traditionnel dans une cathédrale en Europe pendant des siècles, et dans de grosses collégiales.
Concedo : là où le clergé est suffisamment subverti par lui-même et l'idée qu'il se fait de lui, il n'y aurait plus de sens à vouloir inverser les valeurs et les symboles (c'est déjà fait).
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