C'est encore une fois le miroir de l'exode azeri de 1992-93

Le Forum Catholique

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Ptitlu -  2020-11-21 01:05:40

C'est encore une fois le miroir de l'exode azeri de 1992-93

Les terres rendues à l'Azerbaïdjan (en vertu du droit international), celles qui formaient un "cordon de securite" autour du Karabagh étaient peuplées à 90% d'azeris qui ont fui, principalement après le massacre du village de Hodjalin (630 morts, principalement vieillards et enfants + 150 disparus présumés morts aussi).

Les massacres d'armeniens ont commencé avant côté Azeri (Sumgait 1988, Bakou 1992...) et étaient eux mêmes la réponse à un terrorisme arménien très actif à partir des années 1970... Tout cela étant la continuation d'un conflit commencé par des massacres en 1905, puis 1918-21 (la commune de Bakou étant dirigée par des armeniens) et mis sur "pause" par la puissance de l'URSS.

En réalité ce "cordon de sécurité" était resté en ruines depuis 1993 et très peu repeuplé par les armeniens, au quart de sa population d'avant au mieux; la densité moyenne est de 3 habitants au km2 par endroits. Même Latchine sur la "route de la vie" Erevan - Stepanakert ne compte que 2500 habitants contre 8000 avant guerre.

On trouve beaucoup d'informations récentes avec données et photos mais en russe, chez les bloqueurs voyageurs puertto et surtout Varandej.

Pareil pour le secteur au sud, le long de la frontière iranienne - l'Iran y a en plus construit un barrage, coupant la voudrais ferrée. Deux tiers des localités récupérées par l'Azerbaïdjan sont ruinées depuis 1992. Et dans nombre de localités les églises arméniennes ne datent que de 1992 ou après, même si elles ont toujours des formes architecturales anciennes.

En pratique ceux qui s'en vont savent que ceux qui arrivent sont ceux qui sont partis paniqués après Khodjalin en 1993 ou leurs enfants. A certains endroits la population a été remplacée à 100% : exemple Shusha (où se trouve l'église bombardée par les azeris) qui était peuplée par des azeris et des kurdes avant 1992 et était un môle de résistance azerie jusqu'à tomber à court de vivres et munitions et d'être complètementévacuée par sa population d'alors.

Dans les villes azeries des quartiers entiers ont été construits pour les réfugiés et portent le nom des villes perdues du Haut Karabagh. Ajoutez à ça les réalités démographiques (l'Azerbaïdjan est peuplé et gagne en population, l'Artsakh vide et l'Arménie se dépeuple) et religieuses, l'amertume d'avoir perdu la guerre.

Les russes essaient de parer au plus pressé en assurant l'ordre, la protection des monastères (il y a Dadivank et au moins un autre), et en misant sur la réouverture des liaisons coupées depuis 1988, ce qui arrange aussi l'Arménie (c'est vital même), qui est aujourd'hui un cul e sac.
Ça va dans le bon sens avec la reconstruction annoncée de la ligne ferroviaire vers Stepanakert par l'Azerbaïdjan (en réalité sur 102 km reconstruits en 1962 au gabarit russe - c'était du 750 mm avant, depuis 1902), il n'y a que 15 km à reconstruire vraiment dans l'ex cordon de sécurité. Mais il faut renouveler la voie et le ballast presque partout ailleurs. L'Arménie et le Karabagh en sont incapables, mais les bataillons du génie russe (comme en Abkhazie) et l'Azerbaïdjan, tout à fait.
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